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Le Serpent de feu

Le Serpent de feu

Titel: Le Serpent de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fabrice Bourland
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occasions. Membre à plein temps de la célèbre Society of Psychical Research, l’ancien médecin était l’un des avis les plus autorisés du royaume en ce qui concernait les affaires spirites. En outre, son fichier personnel des cas de médiumnité avérée ou de supercherie dûment établie était considéré par les spécialistes comme l’un des plus fournis qui soient.
    Même si, au grand dam de son épouse, John Dryden passait le plus clair de son temps dans les locaux de la SPR, à Dean’s Yard ou à Buckingham Street, nous avions à cette heure encore une chance de le trouver à son domicile, l’une de ces majestueuses demeures de pierres blanches qui bordent le côté nord de Holland Park.
    Dans les rues, sous un ciel de plus en plus chargé, les ouvriers étaient à pied d’œuvre. Sur Oxford Circus et autour de Marble Arch, dans un bruit incessant de scies et de marteaux, on édifiait des tribunes supplémentaires, parfois jusqu’à hauteur du toit des maisons, et des drapeaux ou de longues oriflammes étaient tendus de chaque côté des nouveaux gradins.
    Après quelques coups de sonnette, le majordome vint nous ouvrir.
    — Bonjour, Albert ! Nous devons parler au plus vite à Mr Dryden.
    — Monsieur est en train de finir son petit déjeuner. Entrez ! Je vais vous annoncer.
    Nous pénétrâmes dans le hall grandiloquent et patientâmes devant la porte de la salle à manger par laquelle Albert venait de disparaître.
    Quelques instants après, nous perçûmes la voix stridente de Dryden s’élever, puis sa silhouette efflanquée et son visage de belette s’affichèrent dans l’embrasure pour nous offrir le meilleur accueil, une large serviette nouée autour du col, un exemplaire du Times à la main.
    — Singleton ! Trelawney ! Il y avait si longtemps que vous ne m’aviez fait le plaisir d’une petite visite, se réjouit-il en nous tirant jusqu’à l’intérieur de la pièce. Ah ! Mais que n’êtes-vous passés me voir à un autre moment ! Je n’ai malheureusement que peu de temps à vous consacrer aujourd’hui.
    Depuis la dernière fois où nous l’avions croisé, le maître de maison avait réussi à faire fleurir au bout de son menton une grêle barbiche, ce qui, au regard du caractère très affirmé de sa calvitie, constituait une belle revanche sur sa pilosité défaillante.
    — Mais prenez place quelques minutes autour de cette table ! J’imagine qu’un peu de thé ou de café accompagnés de quelques gourmandises seront les bienvenus. Albert, sortez deux tasses et des couverts pour mes invités !
    — Ah, çà ! Ce n’est pas de refus, se récria James à la vue d’un plateau empli d’un monceau de biscuits au gingembre, de muffins et de toasts grillés. Andrew n’a rien trouvé de mieux ce matin que de me tirer de mon lit sans me laisser le temps de rien ingurgiter.
    Le majordome ayant rempli nos tasses de café, James aligna devant lui une quinzaine de galettes.
    Autour de nous, dans la salle tendue de papier ocre, de nombreux vases en faïence emplis de fleurs et des statuettes à l’antique reposaient sur des meubles de style édouardien. Au contraire de son mari, dont les sujets de préoccupation se situaient très au-delà des plans perceptibles de la réalité domestique, Mrs Dryden, héritière d’une riche famille du Kent, avait un goût assuré pour l’ameublement et la décoration.
    — Votre épouse n’est pas là ? demandai-je.
    — Elle est partie depuis vendredi visiter sa sœur à Cantorbéry. Mais elle doit rentrer dans la soirée en compagnie de sa cadette et de son époux, un sacré rabat-joie celui-là. Vous comprendrez qu’il n’est pas question de rater ce qui est considéré comme l’un des plus grands événements du siècle.
    — En douteriez-vous ? répliqua James.
    — Bah ! Ce qui est certain, c’est que, selon le journal, une répétition du défilé des troupes est prévue ce matin dans les jardins de Kensington et que, pour l’occasion, la circulation va être bouclée dans tout le quartier. Voilà qui n’arrange pas mes affaires !
    Dryden rajusta ses lunettes rondes sur son nez en pointe de flèche, puis reprit d’un air enjoué :
    — Au fait ! J’ai croisé il y a peu notre chère lady Doyle, lors d’une exposition des pièces du musée 2 de son mari au Friendship Center. Cela faisait plus de deux ans que je ne l’avais vue. Elle avait l’air dans une forme épatante.
    — Jean Conan Doyle est

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