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Le talisman Cathare

Le talisman Cathare

Titel: Le talisman Cathare Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Luc Aubarbier
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pouvait se soustraire à son autorité. Estimant avoir légitimement reçu d’Amaury de Montfort le comté de Toulouse, il venait reprendre « ses » terres. L’effondrement occitan fut général. La mort subite du roi n’y changea rien, il fut aussitôt remplacé par son épouse Blanche de Castille. Après des années de guerres impitoyables, le pays eut à subir le choc épouvantable du traité de Meaux.

24

    Castelsarrasin, 1229.
    « Trahisons ! Que Dieu le maudisse ! »
    Bernard ne contenait plus sa rage contre Raymond VII qui venait de vendre l’Occitanie, sa liberté et sa culture, en échange de la paix. Hugues de Vassal et le moine Augustin, qui servaient un même Dieu par des voies différentes, s’efforçaient de calmer la colère de leur seigneur.
    « Il n’était pas de taille à l’empêcher, messire chevalier, s’écria l’Italien. La reine Blanche l’a proprement ensorcelé.
    — Comme toutes les femmes, c’est une habile marieuse, ajouta le Parfait. Elle a convaincu notre comte de donner Jeanne, sa fille unique, à son fils second Alphonse de Poitiers, frère du futur roi Louis IX.
    — Et le comté de Toulouse, déposé en dot, disparaîtra, avalé par le royaume de France, se lamenta Bernard.Comment a t-il pu accepter cela, alors qu’il était militairement vainqueur ! Ce traité de Meaux est une infamie.
    — Le pays n’en peut plus ; il a trop souffert de vingt années de guerre. Les hommes sont las et aspirent à la paix, à n’importe quel prix.
    — Tout noble perd ce qu’il ne veut plus défendre ! Mais notre comte s’est engagé à se soumettre entièrement aux décisions de la reine et de l’Église. Il doit désormais combattre le catharisme sur ses terres !
    — Il veut gagner du temps, comme l’a fait son père, feu le comte Raymond VI.
    — Il a accepté de démanteler les défenses de Toulouse, et de trente places fortes, dont Castelsarrasin. Il doit livrer aux Français tous ses châteaux et payer d’énormes dommages et intérêts à la Couronne. Il est rançonné plus durement que s’il avait été fait prisonnier sur un champ de bataille. Cette démesure est déshonnête et déloyale. Notre beau comté ne s’en relèvera pas.
    — Mais il a obtenu que l’on rende leurs biens aux faidits, plaida Augustin. Le traité stipule que “tous les indigènes qui ont été chassés de ce pays à cause de l’Église, du seigneur roi, de son père, des comtes de Montfort et de leurs partisans, ou qui sont partis de leur propre volonté, retrouveront intégralement, si l’Église ne les a pas condamnés comme hérétiques, leur situation antérieure et tous leurs biens”. Cela annule les méfaits de la croisade. Vous pourrez retrouver vos châteaux du Périgord, messire chevalier.
    — Il faudrait pour cela que je renie ma foi, que je fasse soumission à l’Église. Jamais, tu entends, Augustin !Je n’accepterai jamais une telle humiliation. Dieu ne peut tolérer pareille extravagance.
    — Notre comte a plus d’humilité que vous. Il a admis d’éventuelles peines de prison, et l’obligation de se croiser en Terre sainte. Son épouse et lui seront chassés de Toulouse. Il a même ….. »
    Sa voix s’arrêta, marquant sa désapprobation.
    « Je sais ce que tu vas dire. Il a supporté d’être fouetté de verges sur le parvis de Notre-Dame, en chemise et pieds nus. Quelle pitié de voir un homme tel que lui réduit à un si dérisoire appareil !
    — Je ne pensais pas que Sa Majesté la reine oserait faire subir un tel sort à l’un des plus grands vassaux du royaume. Elle doit avoir un coeur de pierre ! Il a souffert l’épreuve comme le Christ à Jérusalem.
    — Mais Notre-Seigneur Jésus n’avait pas de corps réel et Sa souffrance était celle d’un Dieu, tempêta Bernard, tandis qu’Augustin s’offusquait du blasphème.
    — La douleur du Christ est Sa grandeur, et fait celle de l’homme.
    — Qu’allez-vous faire, messire ? demanda doucement Hugues de Vassal.
    — Fuir, et me battre jusqu’au bout. Je suis un soldat, mon devoir l’exige.
    — Moi, je vais prêcher et porter la bonne parole, tant qu’il me restera des forces. Jusqu’au bûcher, s’il le faut.
    — Vous êtes fous tous les deux, s’exclama Augustin. Votre religion aime trop la mort. Moi je vais à Toulouse me jeter aux pieds de l’évêque, pour qu’il intervienne en votre faveur, messire Bernard. »
    Deux mornes semaines s’écoulèrent sans

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