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Le Temple Noir

Le Temple Noir

Titel: Le Temple Noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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communication.
    Il consulta sa montre d’un air soucieux.
    — Messieurs, il est hélas temps pour moi de retourner dans la fosse aux lions. Commissaire, c’était un plaisir. Votre… frère va vous raccompagner pendant que je replonge dans l’arène.
    Il serra à nouveau la main de Marcas et s’éloigna avec son conseiller. Il chuchota à l’oreille de ce dernier :
    — Un type original, ce commissaire. Pas très souple mais du courage et des idées. Charpentier, faites-moi un rapport sur la faisabilité du projet pour les pauvres.
    — Je vous réitère mon opposition. C’est un non-sens.
    — Je le sais, mais vous n’avez aucun sens politique. Notre ami Marcas nous apporte une idée sur un plateau d’argent. Au succès nous ajoutons l’humanité.
    — Mais un milliard… Vous allez vraiment engager la France sur cette pente ? Les agences de notation ne vont pas apprécier du tout.
    Le président sourit de ses dents étincelantes.
    — Vous m’avez entendu dire que nous allions les verser en une seule fois ?
    Le conseiller jeta un coup d’œil en arrière en direction de Marcas, du frère obèse et du directeur de la police qui restaient plantés, sans dire un mot. Le président le prit par l’épaule d’un air enjoué.
    — Le monde a besoin d’idéalistes comme lui et de gens comme nous, ajouta le président sur un ton moins ironique que ne s’y attendait le conseiller.
    Marcas regardait le directeur général de la police et le frère obèse. Il ne croyait pas un seul instant que le président et ses sbires allaient lâcher un milliard d’euros dans la joie et la bonne humeur, mais il avait réussi à tenir tête à l’homme le plus puissant de France. La servilité n’était pas dans ses habitudes et le gros homme avait saisi le message. Le directeur de la police consulta sa montre et semblait sur le point de partir. Marcas prit la parole :
    — C’est très sympathique tout ça mais vous m’avez fait venir ici juste pour me faire rencontrer notre bon président ?
    Le DGPN secoua la tête.
    — Non. Le directeur du Rucher va vous expliquer ce que l’on attend de vous exactement. L’affaire nous inquiète au plus haut point.
    Le DGPN s’éloigna à son tour en direction du bâtiment principal. Au moment où le frère obèse allait parler, Antoine sentit son portable vibrer dans la poche de sa veste. Une voix douce et féminine se glissa dans son oreille.
    — C’est fini ton rendez-vous ?
    — Oui, tu croiras jamais où je me trouve.
    — Tu me raconteras. On sort. Un resto en amoureux ? Ils ne t’ont pas mis en prison quand même.
    — Non, rassure-toi. Rendez-vous dans une demi-heure à l’Opéra. Je vais flamber ce qu’il reste sur ma carte bancaire.
    La voix chaude de Gabrielle s’écoula dans le portable.
    — Dire qu’on a découvert le trésor des Templiers. Et rien, pas une émeraude, pas un rubis. On aurait pu s’en mettre de côté. Nous sommes des poires.
    — Oui, mais des poires honnêtes. Je t’embrasse.
    Antoine raccrocha. Depuis qu’ils sortaient ensemble il se sentait le plus heureux des hommes. Il songea fugitivement à leur escapade à Key West. Au moment où il remettait son smartphone dans la poche de sa veste, le frère obèse secoua la tête en souriant.
    — Laisse tomber le repas. À compter d’il y a trente secondes tu es chargé d’une enquête. Le dgpn a signé ton affectation temporaire sur cette mission. Un homme a été tué avant-hier, d’une balle dans la tête.
    Marcas prit le frère obèse par le col de sa veste. Sa voix se fit menaçante.
    — Tu te fous de ma gueule, mon frère. J’en ai rien à cirer de ton cadavre. Il y a la Crim pour ça. Moi je bosse sur les trafics dans le monde de l’art. Tu sais, les tableaux, les statues, les antiquités de toutes sortes… Et on vient me faire chier en vacances pour un meurtre à la con !
    Le chauffeur du directeur du Rucher sortit de derrière un chêne en un éclair. Il porta la main sous sa veste. Le frère obèse leva la main.
    — Non, laissez. Notre commissaire va se calmer. N’est-ce pas, Marcas ? Pas très pro de perdre ses nerfs à l’Élysée, mon frère.
    Antoine jeta un œil mauvais au garde du corps, mais relâcha son étreinte. Il se permit même d’épousseter le revers froissé de la veste du gros homme.
    — On va se dire au revoir comme des grands, hein. Et au plaisir de ne jamais avoir de tes nouvelles, mon gros.
    Il allait faire demi-tour quand

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