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Le Temple Noir

Le Temple Noir

Titel: Le Temple Noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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parler franchement, Antoine ?
    Il n’aimait pas le ton de sa voix. Les rares fois où elle ponctuait une question par son prénom révélaient toujours la volonté de le pousser dans ses retranchements.
    — Comme toujours, répondit-il prudemment.
    — Ça va faire presque un an que l’on est ensemble. Pour moi, notre relation me comble. Tu m’apportes tellement. Et j’ai envie que ça dure, seulement…
    — Seulement ?
    Elle se redressa brusquement. Ses yeux se durcirent, sa voix se hacha.
    — Arrête de répéter les derniers mots de mes phrases ! Ça m’énerve. Je ne peux pas construire une relation avec quelqu’un qui prend des risques tout le temps.
    — Je suis flic, avec ce que ça comporte comme inconvénients, répliqua-t-il sur un ton sobre.
    Gabrielle prit un air agacé. Elle écrasa sa cigarette, presque pas consumée, contre la pierre qui bordait la fenêtre.
    — Pas un flic ordinaire ! Ce que nous avons vécu, ce que tu m’as raconté sur tes aventures précédentes, ferait fuir n’importe quelle femme dotée d’un minimum de bon sens. Si j’en crois tes exploits , tu es parti en quête du secret des alchimistes 1 , de celui des Templiers, sans oublier l’aller-retour dans l’au-delà 2 , et je suis sûre que tu m’en caches d’autres…
    — Oh oui, j’avais oublié les nazis de Thulé et la secte des libertins de Casanova, ils sont…
    — Arrête, s’il te plaît. Je ne me vois pas dans le rôle de la femme de l’Indiana Jones franc-maçon. J’ai passé l’âge.
    — Objection, votre honneur ! Il n’était pas marié, répondit-il en réalisant au même moment qu’il s’enfonçait avec ses réparties foireuses.
    Elle passa son index et son pouce autour de l’arête de son nez pour maîtriser son irritation grandissante.
    — Tu vois très bien ce que je veux dire.
    L’ambiance de séduction prenait le même chemin que les dernières volutes de fumée qui s’échappaient par la fenêtre. Antoine se leva et la serra dans ses bras.
    — Tu crois que je n’ai pas souffert de ma vie privée merdique ? Un mariage raté, des liaisons bidon, et la seule fois où j’ai voulu m’investir avec une femme, elle est morte 3 . Je suis fou de toi mais je n’y peux rien si ces histoires me tombent dessus.
    Elle restait entre ses bras, aussi brûlante qu’une statue de marbre, ses bras pendaient le long de son corps.
    — Ça m’étonnerait, mais c’est ton problème. Moi, je ne veux pas passer mon temps à t’attendre pendant tes enquêtes. Et encore moins à trembler sur ton sort. C’est clair ?
    Il essaya de la reprendre contre elle, mais elle résistait.
    — Je suis désolé, et si on…
    Le bruit d’une clé tournant dans la serrure de la porte d’entrée l’interrompit. Ils échangèrent un regard rapide et inquiet. Gabrielle le tira par la manche de sa chemise.
    — Tu attends quelqu’un ?
    — Non. Pas à cette heure. Reste dans le salon.
    Il ramassa sa veste posée sur un fauteuil et récupéra son Glock de service, puis arma le pistolet et s’approcha de la porte. Il crispa sa main sur la poignée de l’arme. Peut-être qu’elle avait raison, quoi qu’il fasse, le danger faisait irruption dans sa vie. Il entendit des pas de l’autre côté de la porte. Aucune lumière ne filtrait de la cage d’escalier. Son cerveau fonctionnait à toute allure, ce ne pouvait pas être les tueurs, ils étaient loin désormais. Ou alors, l’un d’entre eux était resté en observation. Et si c’était la Louve ? Elle aussi avait un compte à régler.
    Il avança pas à pas dans le vestibule, sans faire craquer les lames de parquet. La porte était presque à portée de main. Gabrielle chuchota derrière lui.
    — Quelqu’un d’autre possède les clés de ton appartement ?
    Il lui fit signe de se taire. La porte s’ouvrit en grand. Antoine braqua son arme et cria :
    — Stop. Police, je suis armé !
    Un adolescent apparut dans le vestibule et s’arrêta net en voyant le canon du pistolet de Marcas. Il bredouilla :
    — T’es dingue… Putain… Super, l’accueil !
    Antoine abaissa son arme, tétanisé à l’idée qu’il aurait pu tirer sur son propre fils. Il gueula, plus pour expulser sa colère que contre son fils.
    — Pierre, je t’ai toujours dit de sonner avant d’entrer.
    — Tu sais que l’infanticide, c’est la perpétuité ? Bon, j’ai un truc à te demander…
    L’adolescent s’avança dans le salon et marqua un

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