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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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chacun de vous, messieurs, et je crains de ne jamais pouvoir la rembourser.
    Elle était émue aux larmes à l’idée que ces hommes et leurs frères Templiers avaient risqué leur vie pour défendre sa liberté et celle de ses gens.
    Ravis et un peu embarrassés, les Templiers secouèrent la tête en signe de protestation.
    — Nous n’avons fait que prendre le parti de la justice, observa Damien.
    — Nous sommes toujours prêts à nous battre pour une cause telle que la vôtre, dame Elizabeth, assura Jean.
    — Nous avons eu là l’occasion de combattre ensemble pour la première fois depuis cette terrible nuit en France où les arrestations en masse ont commencé, leur rappela Richard. Et si je n’irais pas jusqu’à dire que je prends plaisir à être sur un champ de bataille, je n’aurais voulu de personne d’autre à mes côtés que les hommes qui sont réunis aujourd’hui dans cette chapelle.
    Comme Damien et Jean hochaient la tête avec solennité, Alexandre déclara d’un ton espiègle :
    — Vous êtes tous d’une bravoure incomparable, personne n’en doute. Mais vous semblez oublier que c’est moi qui ai failli passer de vie à trépas hier. C’est donc à moi qu’Elizabeth est le plus redevable.
    Son regard se posa sur la jeune femme agenouillée près de lui. En dépit de ses traits tirés, une lueur amusée y brillait.
    — N’êtes-vous pas de cet avis, madame ? ajouta-t-il d’un air si plein de sous-entendus qu’elle ne put s’empêcher de rougir.
    Toussotant, Jean tira un Damien tout sourires par la manche pour l’entraîner vers le banc où Richard s’était installé, un peu plus loin. Comme par enchantement, Elizabeth se retrouva seule avec Alexandre.
    Celui-ci lui souleva le menton, l’obligeant à le regarder en face.
    — Je sais exactement de quelle manière vous pourriez me prouver votre reconnaissance, observa-t-il.
    — Cessez, messire, le chapitra-t-elle à mi-voix. Vous n’êtes pas en état de faire quoi que ce soit d’autre que de guérir. Le suggérer n’est ni raisonnable ni convenable.
    — Comme si j’étais l’un ou l’autre !
    Elizabeth s’esclaffa.
    — Vous êtes vraiment une canaille, fit-elle en secouant la tête.
    Elle plongea un linge propre dans la jatte d’eau chaude parfumée qu’Annabelle avait apportée en même temps que le vin, l’essora, puis entreprit de nettoyer les plaques de sang séché qui couvraient le torse d’Alexandre, ce qu’elle n’avait osé faire auparavant tant il était affaibli.
    Elle veilla à ne pas déplacer le bandage qui maintenait le cataplasme, mais, alors qu’elle passait doucement le linge humide sur sa large poitrine, il lui saisit le poignet et l’immobilisa tandis que son regard cherchait le sien.
    — Je suis peut-être une canaille, madame, mais je suis certain d’une chose, murmura-t-il en la scrutant.
    — Vraiment ? fit-elle en s’efforçant de ne pas lui laisser voir quel plaisir lui procuraient le contact de ses doigts fermes et les battements réguliers de son cœur sous sa paume. Et quoi donc, je vous prie ?
    — Que je suis prêt à mourir mille fois pour vous défendre. Et que, plus que quiconque sur cette terre, vous êtes...
    À cet instant, la porte de la chapelle s’ouvrit à la volée. La silhouette imposante du capitaine des gardes s’encadra sur le seuil.
    Richard, Damien et Jean s’étaient levés d’un bond, la main sur la garde de leur épée, et Elizabeth sentit Alexandre se raidir instinctivement comme il tournait les yeux vers la porte.
    Messire Garin les salua d’un signe de tête.
    — Pardonnez-moi, madame, messires... Je suis venu vous prévenir qu’une armée approchait de Dunleavy.
    Le cœur d’Elizabeth manqua un battement.
    — Quoi ? s’écria-t-elle. Les Anglais sont déjà prêts à un nouvel assaut ?
    — Non, madame. Ce sont environ deux cents hommes d’armes qui arrivent, à quoi s’ajoutent des archers, des soldats à pied et des chevaliers. Deux bannières flottent au vent, et l’une d’elles est celle du comte de Lennox.
    Messire Garin marqua une pause et toute sa personne parut se crisper.
    — L ’autre bannière arbore les armoiries du roi, acheva-t-il. Robert Bruce est sur le point d’entrer à Dunleavy, madame.

19
    Alexandre patientait dans la petite pièce qui jouxtait la grande salle commune. Abstraction faite des trois hommes de la garde royale chargés de le surveiller, il était seul.
    Sa blessure à l’épaule l’élançait,

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