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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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que cette femme intelligente et courageuse avait trouvé quelque chose à aimer en lui.
    Il priait simplement pour que Dieu l’aide à garder la tête haute jusqu’à la fin.
    — C’est l’heure, monsieur, l’informa l’un de ses gardes.
    Alexandre hocha la tête et se leva. Ignorant la douleur qui martelait son corps meurtri, il redressa fièrement les épaules.
    Il ne faiblirait pas.
    Il était messire Alexandre de Ashby, fils aîné d’une famille pauvre, qui s’était fait un nom en tant que chevalier et membre du très élitiste cercle intérieur de l’ordre du Temple. Il avait connu l’affection d’un frère dévoué et d’amis loyaux, et l’amour de la plus extraordinaire des femmes. Désormais, il avait sa place auprès de ces gens qu’il admirait et respectait depuis toujours, et ne ressentait plus aucune crainte... car, enfin, il avait appris à être un homme de bien.
    Et alors qu’il s’apprêtait à pénétrer dans la salle commune pour faire face à son destin, il fut reconnaissant de tous ces bienfaits.
    Il saurait s’en contenter si jamais sa vie devait s’arrêter là.
     
    Tandis qu’Elizabeth tendait le cou pour tenter de voir au-delà de la foule compacte massée entre elle et la porte d’entrée, quelque chose se noua en elle. En dépit de la cohue, il régnait une atmosphère grave et pesante. Les gens chuchotaient en attendant qu’Alexandre comparaisse devant le tribunal royal.
    Le cœur au bord des lèvres, Elizabeth avait croisé les bras sur sa poitrine pour s’empêcher de trembler. De savoir qu’Alexandre était en si grand danger et qu’il n’y eût rien qu’elle pût faire pour lui venir en aide lui était une souffrance innommable. Un instant, elle tourna les yeux vers le fond de la grande salle où se dressait une estrade. Elle entrevit les visages durs et vindicatifs de ceux qui étaient assemblés là. Militaires, nobles, le roi lui-même, tous semblaient résolus à condamner sans appel l’homme qu’elle aimait.
    Puissamment bâti, le roi Robert Bruce affichait un air d’autorité et un regard acéré. Assis sur l’estrade, à la place d’honneur, il était flanqué à sa gauche de lord Lennox et d’Aubert – les accusateurs principaux du procès –, et à sa droite de ses officiers les plus gradés.
    Face à lui, on avait disposé une table derrière laquelle prendrait bientôt place Alexandre. Elizabeth se tenait à l’opposé du souverain, entourée de messire Garin et des soldats de la garnison presque au complet. Sur le côté, les Templiers s’étaient regroupés derrière messire Damien, messire Richard et messire Jean.
    Comme elle leur jetait un coup d’œil, elle accrocha le regard de Damien. L’inquiétude qu’elle y lut ne fit qu’accentuer sa propre peur. Elle n’était pas d’accord pour qu’Alexandre se laisse juger. Elle aurait préféré qu’il fuie avant l’arrivée des troupes royales en utilisant les passages secrets. Mais il avait catégoriquement refusé, et s’était montré inflexible face à ses arguments et à ses suppliques. Il avait vécu comme un hors-la-loi pendant bien trop d’années, avait-il déclaré – que ce soit à Chypre, en France ou en Angleterre –, et il ne voulait plus de cette vie-là. Non. Il affronterait ses accusateurs et espérait que la justice prévaudrait.
    Mais Elizabeth était bien placée pour savoir combien la justice était fragile face aux ambitions personnelles. Alexandre jouait sa vie, pourtant rien de ce qu’elle avait pu dire n’avait réussi à le dissuader d’aller jusqu’au bout. « Maudit honneur ! » avait-elle eu envie de crier. À quoi servait-il s’il n’apportait que souffrance et mort ?
    À son grand désespoir, Damien et ses camarades avaient abondé, quoique à contrecœur, dans le sens d’Alexandre, aussi s’était-elle résignée, bon gré mal gré. Elle avait eu à peine le temps de déposer un baiser sur les lèvres et de le serrer dans ses bras avant que les gardes du roi se présentent à la porte de la chapelle.
    Un grincement au fond de la salle indiqua que la lourde porte tournait sur ses gonds. Tandis qu’un murmure étouffé courait dans la foule, Elizabeth vit Alexandre entrer, entouré par trois gardes lourdement armés.
    Il s’avançait sans hésiter, le dos droit, l’allure orgueilleuse. Si Elizabeth n’avait vu de ses propres yeux la dague de Lucas s’enfoncer dans sa chair et si elle n’avait aidé à le soigner, elle

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