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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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avait nourris s’étaient un peu dissipés. L’homme couché à ses côtés n’avait-il pas répondu de manière convaincante aux questions qu’elle lui avait posées ?
    Pourtant, certains détails la taraudaient encore, de légères incongruités qui se rappelaient sans cesse à elle telles d’agaçantes mouches bourdonnant autour de sa tête.
    Énervée et incapable de trouver le sommeil, elle osa se tourner à demi pour regarder l’objet de ses pensées.
    Il faisait trop sombre pour qu’elle puisse discerner les cicatrices qui lui couturaient le dos, mais elle s’en souvenait fort bien. La tache de naissance qui aurait dû prouver de manière incontestable son identité avait disparu. Quoi de plus normal quand on avait subi de tels sévices ? La vue des traces qu’ils avaient laissées sur son corps l’avait tellement choquée sur l’instant qu’elle en avait oublié la raison qui l’avait poussée en premier lieu à exiger qu’il se dénude. Horrifiée, elle n’avait songé qu’à lui exprimer sa compassion.
    C’est alors qu’il l’avait embrassée...
    Fermant les yeux, elle se rappela chaque seconde de ce moment magique, et la hardiesse avec laquelle elle avait répondu. Ce baiser avait été merveilleux, tendre, brûlant, sensuel, et plein de promesses. Il avait éveillé en elle une passion dévastatrice, si violente, si stupéfiante qu’elle en avait eu le souffle coupé et avait fini par s’affoler.
    Jamais elle n’avait connu de telles émotions entre les bras de Robert.
    Ce Robert-là était un tout autre homme.
    Elle pouvait admettre qu’il ait changé, dans une certaine mesure. Le contraire eût été étonnant. Mais l’emprisonnement et la torture pouvaient-ils changer la façon dont un homme embrassait sa femme ? Pouvaient-ils modifier sa nature profonde ? En faire un être au sourire enjôleur, qui joue de son charme, et considère l’amour comme une joute ludique et stimulante.
    Ce n’était pas impossible, supposait-elle. Après avoir frôlé la mort sur le champ de bataille, nombre de soldats, avait-elle remarqué, semblaient vouloir jouir de la vie avec une vigueur accrue.
    La réaction de Robert s’apparentait-elle à cela ? Cela lui ressemblait si peu. Il avait toujours été si calme, si modéré en toutes choses, si... solide. Il n’y avait jamais eu une once de frivolité en lui. Et il ne s’était jamais montré d’une sensualité débordante.
    Elle ne pouvait cependant nier que l’homme qui venait d’entrer dans sa vie aujourd’hui avait traversé des épreuves inimaginables. Et il était impossible qu’il ait connu les réponses aux questions qu’elle lui avait posées s’il n’était pas Robert Kincaid.
    Il était son mari, il ne pouvait en être autrement.
    Seulement, il était une nouvelle incarnation de cet homme, une sorte d’étranger qu’elle allait devoir apprendre à connaître.
    Cette perspective ne lui déplaisait pas, mais elle avait l’intention de le mettre à contribution pour chaque nouvelle étape qu’ils franchiraient. Elle revoyait encore l’étincelle espiègle qui pétillait dans ses yeux lorsqu’il lui avait proposé de la retrouver chaque jour dans leur chambre. Bien entendu, jamais elle n’admettrait qu’elle attendait ces tête-à-tête avec impatience. Des tête-à-tête qui ressemblaient fort à une cour destinée à reconquérir son cœur.
    Cette idée amena un sourire sur ses lèvres tandis que, avec un soupir, elle se pelotonnait sous la couverture.
    Alors qu’elle commençait à dériver sur les eaux calmes du sommeil, une pensée irritante remonta à la surface, jetant une ombre sur les rêves heureux qui ne demandaient qu’à naître dans son esprit.
    Cela avait un rapport avec le jour de leur mariage. Oui, un souvenir très net de cette journée était en train de se former dans sa mémoire alors même qu’elle commençait à s’endormir. À l’instant où Robert et elle avaient quitté le château pour se rendre à la chapelle devant les villageois rassemblés pour l’occasion, elle avait levé les yeux vers le ciel.
    Il était d’un bleu pur, sans un nuage...

4
    — Bénissez-moi mon père, car j’ai péché. Il s’est passé une semaine depuis ma dernière confession, et je ne puis nier que... que je...
    Elizabeth s’interrompit, le souffle court. Le père Paul l’enveloppa d’un regard soucieux et hocha la tête.
    — Continuez, mon enfant.
    Mais elle en était incapable. Elle avait

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