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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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rituel se répétait à l’instigation d’Alexandre. Il avait en effet jugé prudent d’asseoir sans tarder son autorité sur les hommes d’armes désormais sous ses ordres. Cela faciliterait en outre l’intégration de Stephen et de Lucas, avait-il pensé. Plus vite ces deux-là gagneraient la confiance des hommes, plus vite ils obtiendraient les informations qu’ils étaient venus chercher, les libérant tous trois de cette mission qui leur pesait.
    Essoufflé et en nage, Alexandre se détacha du groupe pour s’approcher du tonneau d’eau que les domestiques avaient placé au pied du mur d’enceinte.
    Ôtant son heaume, il s’en servit comme récipient et fit ruisseler l’eau fraîche sur son crâne. Il s’essuyait les yeux quand il perçut une présence derrière lui. Il se retourna et, à la vue de Lucas, une bouffée d’animosité le submergea.
    — Tu sembles avoir retrouvé cette habileté au combat qui faisait ta gloire au temps où nous étions Templiers, observa ce dernier à voix basse afin de n’être entendu que de lui. Pas complètement, peut-être, mais presque.
    Lucas ponctua ces paroles d’un sourire faux, au cas sans doute où quelqu’un les aurait observés. Mais l’on ne pouvait se méprendre sur l’hostilité de son ton.
    — Suffisamment en tout cas pour l’emporter sur toi, rétorqua Alexandre. Comme je l’ai fait à Chypre, juste avant ton arrestation.
    — Notre arrestation, corrigea Lucas.
    Son regard s’était durci, bien que son sourire de façade demeurât plaqué sur ses lèvres. Enfin il se détourna, recueillit de l’eau au creux de ses mains et s’en aspergea le visage.
    Quelqu’un qui aurait été témoin de la scène de loin n’aurait vu que deux guerriers échangeant propos banals et plaisanteries après une séance d’exercices. Deux anciens compagnons d’infortune ayant réchappé ensemble aux geôles anglaises.
    Après s’être essuyé le visage d’un revers de manche, Lucas reprit d’une voix sourde :
    — Je continue à penser que tu as eu une chance infernale et rien d’autre, ce jour-là.
    — C’est ton point de vue. Le mien est tout autre.
    L’expression de Lucas se transforma imperceptiblement et une lueur lubrique s’alluma dans son regard tandis qu’il demandait :
    — À propos de victoire, où en es-tu avec la belle châtelaine ? T’a-t-elle accueilli avec enthousiasme dans le lit conjugal ou as-tu été obligé d’user de la force pour exercer tes droits d’époux ? Raconte-moi cela.
    — Si tu arrêtais de te comporter comme une ordure, pour une fois ? gronda Alexandre.
    — Et si tu cessais de t’ériger en champion des demoiselles en détresse ? répliqua Lucas d’un ton doucereux. Je sens que la bile te chauffe, mais avant de diriger ta colère contre moi, laisse-moi juste prononcer un mot pour te rafraîchir la mémoire. Jean .
    La main d’Alexandre s’était crispée sur le pommeau de son épée. Il brûlait de la dégainer et d’effacer d’un coup bien placé le sourire suffisant qu’arborait à présent Lucas.
    — N’oublie pas qu’il paiera chèrement chacun de tes faux pas, que ce soit avec moi, cette femme, ou notre mission, ajouta ce dernier dans un souffle.
    — Crois-moi, c’est bien la seule chose qui m’empêche de t’ouvrir le ventre sur-le-champ ! Mais un jour viendra où même cette échappatoire ne te protégera plus.
    Le bruit d’un casque que l’on immergeait dans l’eau du tonneau attira leur attention. Ils se tournèrent d’un même mouvement, et découvrirent Stephen qui, une fois de plus, avait jugé bon de s’interposer entre eux.
    Les foudroyant du regard, il grinça :
    — Cessez vos stupides querelles ou vous allez nous faire tuer. Vous ne voyez donc pas que les quatre groupes ont fait une pause !
    En effet, d’autres soldats en sueur s’approchaient afin de se rafraîchir.
    Les deux hommes se défièrent un instant du regard avant que le capitaine des gardes prenne Alexandre à part afin de discuter d’un mouvement qu’ils avaient répété un peu plus tôt.
    Les yeux de Lucas étaient chargés d’une telle haine que n’importe quel homme aurait pris l’avertissement en considération. Mais Alexandre n’était pas n’importe quel homme. Et tandis que le capitaine Garin lui parlait, il sentit une sensation familière lui tordre les tripes.
    Elle l’assaillait chaque fois que quelqu’un cherchait à le faire plier, et déclenchait l’envie de répliquer avec une

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