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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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seuil.
    Elle se leva abruptement. Robert pénétra alors dans la pièce, les yeux rivés sur elle, un sourire dévastateur aux lèvres qui lui fit battre le cœur un peu plus vite. Mais au lieu de s’arrêter devant elle, il poursuivit son chemin en direction de Johanna, et s’accroupit à ses pieds pour ramasser les objets épars sur le plancher.
    — Pardonnez-moi d’interrompre ainsi votre plaisante réunion, mesdames, déclara-t-il à la cantonade, mais je suis venu chercher mon épouse.
    Se redressant de toute sa taille, il pivota face à Elizabeth, l’enveloppa d’un regard si brûlant qu’ils auraient pu être seuls dans la pièce, et la gratifia à nouveau de ce sourire qui lui échauffait les sangs.
    — Maintenant, si vous voulez bien nous excuser, dame Elizabeth et moi-même avons à faire.
    Retrouvant enfin l’usage de la parole, Elizabeth balbutia :
    — Que... que se passe-t-il, messire ?
    — Tout va bien, ne vous alarmez pas.
    — Ces dames doivent-elles poursuivre leur travail ou bien... Combien de temps serai-je absente ?
    — Disons une heure... à quelques grains de sable près.
    Elle aurait juré avoir vu un pétillement au fond de ses prunelles bleues au moment où il prononçait ces mots. Comprenant de quoi il était question, elle sentit ses jambes flageoler.
    Il était venu la chercher afin qu’ils puissent s’isoler dans leurs appartements, comme ils en étaient convenus six jours plus tôt.
    Doux Jésus !
    — Mais, articula-t-elle, je croyais que c’était seulement demain que nous devions...
    — Je ne pouvais attendre plus longtemps, madame.
    Annabelle eut un petit hoquet, et Elizabeth sut que la flamme de désir qui s’était allumée dans les prunelles bleues de son mari n’avait rien d’imaginaire.
    — Venez-vous, madame ? murmura-t-il en lui tendant la main.
    — Oui, messire, répondit-elle avec raideur avant de poser son ouvrage.
    Lorsque leurs paumes entrèrent en contact, il lui sembla qu’un flot d’énergie brûlant avait jailli entre eux, preuve qu’elle avait l’esprit encore plus embrouillé qu’elle ne le supposait, décréta-t-elle.
    Si le visage de Robert demeura impassible, elle perçut néanmoins une soudaine fébrilité en lui tandis qu’il l’entraînait vers la porte.
    L’humidité qui régnait toujours dans les couloirs sombres ne fit qu’accentuer la chaleur qui paraissait rayonner de leurs mains jointes.
    — Où allons-nous ? s’enquit-elle d’une voix ferme qui ne laissait en rien deviner sa nervosité.
    — Dans notre chambre, bien sûr.
    — Oh.
    Oh ? C’est tout ce qu’elle avait trouvé à répondre. Très spirituel ! railla une petite voix intérieure.
    Il allait la prendre pour une idiote.
    — Il est possible que nous n’y restions pas durant l’heure entière, mais c’est là-bas que nous commencerons, précisa-t-il.
    — On dirait que vous avez déjà tout prévu, observa-t-elle.
    Elle avait parlé sans réfléchir, et pesta contre elle-même.
    Robert se borna à hocher la tête en souriant, et elle s’empourpra de plus belle. Elle était essoufflée, soudain, et la tête lui tournait légèrement. Que diable lui arrivait-il ? Elle ne se comportait jamais ainsi. Elle était une femme d’expérience qui, cinq années durant, avait dirigé avec succès le domaine de son mari. Elle ne se laissait pas guider par ses émotions. Jamais. Elle était calme, réfléchie et... posée... pas excitée, tendue et...
    Elle n’eut pas le loisir de s’interroger plus avant sur ses réactions, car Robert venait d’ouvrir la porte de leur chambre.
    — Nous y voilà, murmura-t-il.
    Il la tira à l’intérieur, puis, le battant à peine refermé, la poussa doucement contre le mur et se campa devant elle.
    Presque simultanément, Elizabeth nota que le volet était fermé, plongeant la pièce dans une semi-pénombre. Que l’homme qui se tenait devant elle était suffisamment proche pour qu’elle perçoive la chaleur qui émanait de son corps. Et qu’il sentait bon. Délicieusement bon, en fait.
    Aussi discrètement que possible, elle huma son parfum. Une odeur fraîche, virile, à laquelle se mêlait un soupçon de trèfle et d’iris. Une fragrance qui ressemblait étonnamment à celle des paillettes de savon parfumé qu’elle fabriquait pour les invités masculins qui séjournaient au château. L’odeur provenait-elle de ses habits ou de sa peau ? Elle n’aurait su le dire, et n’osait se rapprocher de lui pour tenter

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