Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
Vom Netzwerk:
elle avait presque oublié. Elle avait gagné, ce qui signifiait que ce soir, c’était elle qui recevrait de sa part...
    — Mais veillez à choisir à bon escient, lui conseilla-t-il encore. Car demain, je compte bien gagner, et je tiens à ce que vous preniez autant de plaisir à me donner mon prix que je prévois d’en éprouver à vous récompenser ce soir.
    Par tous les saints du paradis...
    Il lui adressa un dernier sourire, et sortit, non sans l’avoir gratifiée d’un clin d’œil !

6
    Alexandre se demandait si Elizabeth se déciderait à venir souper. Les domestiques avaient déjà remporté aux cuisines les tranchoirs. Il ne restait plus sur la table que le pain et le fromage, mais l’heure tournait et la jeune femme n’avait toujours pas daigné se montrer.
    Depuis qu’il l’avait quittée, il avait été accaparé par toutes les tâches qui incombent au seigneur d’un château, et de fait, l’après-midi avait été chargé.
    Tout d’abord, il avait dû chevaucher jusqu’à l’extrémité ouest du domaine pour visiter une douzaine de hameaux situés sur les parcelles qui fournissaient Dunleavy en céréales.
    De retour au château, il avait été appelé à la chapelle où le couvreur et le plâtrier se querellaient parce qu’ils se gênaient mutuellement en effectuant les réparations sur le toit de l’édifice qui avait souffert du dernier siège.
    Plus tard, il avait rendu visite au fauconnier, après quoi, le brasseur l’avait attiré dans son échoppe pour lui faire goûter quelques verres de sa bière forte parfumée aux épices, gingembre, romarin et fenouil grillés.
    Pour finir, il avait eu une entrevue avec Aubert afin de l’entretenir du prochain banquet qui aurait lieu à Dunleavy, et qui se devait d’être plus somptueux encore que celui organisé par Elizabeth pour fêter son retour. Alexandre comptait y convier tous les nobles de la région, y compris le comte de Lennox.
    Tandis qu’ils se tenaient dans le potager, Aubert écoutant ses instructions avec attention, Alexandre avait perçu chez lui une hostilité latente, voire de la méfiance. Cela n’augurait rien de bon, car l’intendant arrivait en troisième position dans la hiérarchie du domaine, après le châtelain et la châtelaine, et s’il ne parvenait pas à gagner sa confiance, sa mission risquait fort d’être compromise. Il s’était donc promis de faire quelque chose pour entrer dans ses bonnes grâces. Toutefois, cela attendrait le lendemain.
    Le soir tombait, Elizabeth n’était toujours pas là, et Alexandre commençait à perdre patience. Pour tromper son ennui, il observa les convives attablés autour de lui. Plusieurs d’entre eux s’en aperçurent et levèrent leur chope ou leur hanap en guise de salut. Alexandre leur répondit de même. Puis il fixa son attention sur Stephen et Lucas, qui semblaient bien s’entendre avec les hommes de la garnison.
    Comme d’habitude, Stephen gardait une certaine réserve. Lucas, en revanche, était en verve. Il avait trop bu, de toute évidence, mais par chance, il semblait s’en tenir aux grivoiseries habituelles. Alexandre comptait sur Stephen pour mettre le holà si jamais il devenait par trop bavard.
    Il but une gorgée de bière et leva les yeux vers les vitraux qui ornaient les fenêtres. Le soleil était presque couché. Alexandre retint un geste agacé. Cette fois, il avait assez attendu. Si Elizabeth ne venait pas le rejoindre, c’est lui qui irait la trouver, car il avait bien l’intention de poursuivre les manœuvres de séduction entamées le matin même durant leur partie de marelle.
    Ayant repéré parmi les convives Annabelle, la suivante préférée d’Elizabeth, il héla un page et l’envoya prier la jeune fille de venir le voir. Celle-ci obtempéra en hâte et se présenta devant lui haletante, les joues empourprées. Elle fuyait son regard et, surpris, il comprit qu’il l’intimidait.
    L’idée que cette donzelle soit impressionnée par lui , Alexandre de Ashby, tête brûlée dénuée d’honneur, trousseur de jupons notoire, avait de quoi faire sourire. Il est vrai qu’elle pensait s’adresser au maître de céans, le vénérable Robert Kincaid, aussi la salua-t-il de manière formelle.
    — Bonsoir, damoiselle Annabelle.
    — Bonsoir, messire.
    Il tenta de capter son regard et lui sourit dans l’espoir de la mettre à l’aise. Elle n’en rougit que davantage et plongea dans une profonde révérence.
    — Que puis-je

Weitere Kostenlose Bücher