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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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plateau. Sa poitrine se serra tout à coup. Misère, il avait raison ! Si elle avait déplacé son jeton comme elle en avait eu l’intention, il pouvait le lui prendre au tour suivant.
    Décidément, il lui tournait la tête !
    — En second lieu, vous avez quelque chose sur le poignet, ici...
    Elizabeth, qui réfléchissait à son prochain mouvement, ne l’écoutait qu’à demi. Elle le sentit toutefois retrousser sa manche et faire glisser doucement l’index et le majeur à l’intérieur de son avant-bras, là où la peau est si fine et délicate.
    Un frémissement la parcourut.
    — Vous avez une petite coupure. Récente, apparemment. Que vous est-il arrivé ?
    De délicieux frissons continuaient de courir sur la chair d’Elizabeth tandis qu’il posait sur elle un regard à la fois brûlant et tendre.
    Elle bredouilla :
    — Je... euh... je me suis blessée avec mes ciseaux de couture.
    — Je vois.
    Fascinée, elle le vit s’emparer de sa main fine et la porter lentement à ses lèvres qu’il posa sur l’estafilade à peine visible. La sensation fleurit sur sa peau, fila le long de son bras, lui balaya la nuque et explosa dans sa poitrine. En réaction, ses seins se gonflèrent et pointèrent sous le tissu de sa chainse, tandis qu’une brûlure lancinante irradiait entre ses cuisses.
    Doux Jésus !
    Ce n’était qu’un simple baiser, mais c’était si bon ...
    À présent, sa bouche remontait en direction de son coude, aussi légère qu’une plume. Elizabeth était tout bonnement impuissante à se défendre contre les sensations qu’il provoquait en elle avec une habileté diabolique. Elle s’estimait déjà heureuse de réussir à respirer...
    C’est alors que, à sa profonde horreur, un soupir de béatitude monta dans sa gorge et franchit la barrière de ses lèvres frémissantes.
    Dans un sursaut, elle se raidit. Robert la lâcha aussitôt et murmura d’un air contrit :
    — Pardonnez-moi.
    Il avait eu la bonne grâce de paraître confus, mais Elizabeth n’était pas convaincue, quand bien même il jouait fort bien l’embarras.
    Il se redressa et, désignant le plateau, ajouta :
    — Je vous en prie, continuez. Je vous promets de ne plus vous interrompre. Je ne voudrais pas vous déconcentrer.
    Il devait plaisanter.
    Mais, piquée dans sa fierté, elle se rebella à la perspective d’être battue et reporta son attention sur la partie.
    Elle joua et, satisfaite, se carra contre le dossier de sa chaise.
    Robert réfléchit, lui adressa un bref regard, puis posa la main sur l’un de ses jetons. Elizabeth tressaillit comme il commençait à le pousser dans la direction qu’elle ne voulait pas lui voir prendre... Mais, au dernier moment, il bifurqua et l’amena en ligne directe avec le sien, comme elle l’avait espéré.
    Un soupçon prit forme dans le cerveau de la jeune femme, qu’elle s’empressa de chasser tandis que, fébrile, elle jouait le coup final qui lui permit de l’emporter.
    Robert écarta les mains et secoua la tête d’un air dégoûté.
    — Vous avez gagné ! J’ai vraiment mal joué sur le dernier coup. J’aurais dû voir que vous étiez en position de force.
    — En effet, acquiesça-t-elle en le scrutant pour tâcher de déterminer son degré de sincérité.
    Il soupira, lui adressa un sourire, et se renversa à son tour contre le dossier de son siège, les mains croisées derrière la nuque.
    — J’ai besoin d’entraînement. Que diriez-vous de nous retrouver demain, ici même, pour disputer une autre partie durant l’heure que nous devons passer ensemble ?
    — Ma foi... oui, si cela vous fait plaisir.
    — Cela me fait plaisir. Cependant, je pense que...
    Il s’interrompit soudain, jeta un coup d’œil au sablier, et reprit d’un ton désinvolte :
    — Hélas, madame, le temps imparti est écoulé !
    Sous le regard médusé d’Elizabeth, il repoussa son siège, se leva, puis s’inclina devant elle avant de se diriger vers la porte.
    — Messire, attendez ! Vous étiez sur le point de me demander quelque chose...
    — Moi ?
    — Oui, à l’instant. Vous n’avez pas achevé votre phrase. Qu’alliez-vous dire ?
    Il eut un sourire malicieux.
    — Je vous demande pardon, madame. J’allais simplement suggérer que, demain, il serait bien que l’enjeu soit différent. Et, étant donné que vous avez remporté la partie d’aujourd’hui, il me semble normal que ce soit vous qui décidiez du prix réservé au gagnant.
    Le prix ? Seigneur,

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