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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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fond du sien, priant pour qu’il comprenne à quel point cette requête était sérieuse, quand bien même elle lui arrachait le cœur.
    — Promettez-le-moi, répéta-t-elle dans un souffle.
    — Non, Beth. Je ne peux...
    — Promettez-moi au moins d’y réfléchir, coupa-t-elle, si désespérée qu’elle était prête à se raccrocher à n’importe quoi pour aller de l’avant, pour faire ce qui devait être fait.
    Sur le visage d’Alexandre, les émotions se succédèrent : amour, refus, regrets lancinants... puis enfin, une sorte de résignation douce-amère.
    — Fort bien, madame. Je vous promets d’y réfléchir, par amour pour vous.
    La gorge douloureuse, Elizabeth hocha la tête et tenta de sourire. Elle ne se déroba pas quand il l’attira dans ses bras et, posant la tête contre son torse, elle espéra qu’il la comprenait.
    Oui, elle l’espérait, tout comme elle espérait que, le moment venu, il obéirait à ses consignes et fuirait le plus loin possible de Dunleavy et de la mort certaine qui l’y attendait.
    C’était la seule solution, songea-t-elle, luttant contre le chagrin qui menaçait de la consumer tout entière, et puisant des forces dans la chaleur de ces bras puissants qui l’enveloppaient et dont le souvenir la soutiendrait lorsqu’il ne serait plus là.
    Puisse-t-il être convaincu qu’ils n’avaient pas d’autre choix.
     
    — Vous l’avez laissé partir ? s’exclama Aubert, incrédule.
    Le dos droit, Elizabeth se tenait devant l’intendant, au milieu de la chambre des dames. Plusieurs heures s’étaient écoulées depuis le départ d’Alexandre. Le soleil matinal brillait maintenant de tous ses feux et entrait à flots par les fenêtres. À côté d’Aubert se tenaient le capitaine des gardes et le père Paul. Pour l’heure, seuls ces trois hommes et quelques-uns des meilleurs soldats de la garnison étaient au courant de la véritable identité d’Alexandre. Et il était indispensable de garder le secret, au moins jusqu’à ce qu’ils aient déterminé comment tenir à distance les assaillants potentiels tels que le comte de Lennox.
    — En effet, je l’ai laissé partir, répondit-elle avec froideur. Et je n’ai pas à me justifier. Je vous rappelle que c’est moi la châtelaine de Dunleavy.
    Sur le point de répliquer, Aubert jeta un coup d’œil à messire Garin en quête d’un soutien. Elizabeth regarda tour à tour les deux hommes, et constata avec plaisir que le capitaine des gardes avait baissé la tête, et refusait de croiser le regard de l’intendant. Quant au père Paul, il était clairement troublé, mais demeurait silencieux. Au demeurant, il ne s’était guère exprimé depuis que la trahison d’Alexandre avait été révélée au grand jour.
    — Avez-vous quoi que ce soit d’autre à dire, Aubert ? s’enquit-elle, hautaine.
    — Non, madame, fit-il, avant de s’incliner avec raideur.
    De toute évidence, il ne coopérait qu’à son corps défendant et continuait de désapprouver ses actions.
    — En ce cas, vous pouvez partir. Tous les deux, précisa-t-elle en se tournant vers le capitaine des gardes. Père Paul, ajouta-t-elle, j’aimerais m’entretenir un instant avec vous.
    Le prêtre acquiesça d’un signe de tête, puis se dirigea vers la fenêtre et se perdit dans la contemplation du paysage qui s’étendait devant lui.
    Les deux autres obtempérèrent et se dirigèrent vers la porte. Juste avant de sortir, messire Garin se tourna vers Elizabeth et demanda :
    — Pardonnez-moi, dame Elizabeth, mais étant donné que cela a à voir avec la défense du château, je me dois de...
    Il s’interrompit, comme s’il ne savait trop comment formuler le reste de sa phrase. Puis, s’étant éclairci la voix, il reprit l’air tendu :
    — Madame, il me faut savoir quelle conduite mes hommes devront adopter si jamais messire Alexandre de Ashby reparaît à Dunleavy. Devront-ils le considérer comme un ami ou comme un ennemi ?
    Elizabeth se raidit, la question de messire Garin soulevant un cas de figure auquel elle espérait ne jamais être confrontée.
    — J’ose espérer que cela dépendra du parti que cet imposteur prendra durant la bataille qui s’annonce, s’il prend parti, intervint Aubert, qui semblait avoir oublié ce qu’Elizabeth venait de lui rappeler quant à l’autorité dont elle était investie.
    — Cela tombe sous le sens, répliqua-t-elle, sarcastique.
    Elle bouillait intérieurement. Maudit, soit-il ! Si

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