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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Alors il nous faut une taupe à l’intérieur.
    — Tu veux dire l’un de nous deux ?
    — Par Jupiter, certainement pas ! (Il sourit. Enfin !) À moins que tu meures d’envie de te porter volontaire ?
    Je secouai vivement la tête.
    — Non, poursuivit-il. Il nous faut un voyou capable de se faire accepter par cette bande de criminels sans être sous la coupe de Balbinus. (Il pointa alors l’index vers un pickpocket en train d’opérer.) Et voilà exactement l’homme qui convient. Je le connais bien.
    Nous nous approchâmes de lui et, au moment où il allait faire une nouvelle victime, Martinus abattit lourdement une main sur son épaule. L’homme chercha immédiatement à s’échapper, mais je parvins à lui faucher les jambes et il s’affala au sol.
    — Bien joué, Falco ! me complimenta Martinus en s’asseyant carrément sur lui.
    Il lança sa bourse à la dernière victime qui en resta bouche bée. Puis il redressa le pickpocket, et nous lui sourîmes tous les deux.

58
    — Écoute, Claudius…
    — Je m’appelle Igullius !
    C’était un pauvre avorton qui ne serait jamais parvenu à me piquer ma propre bourse.
    — Il s’appelle Igullius. Note-le, Martinus !
    Ce dernier s’empressa de ressortir sa tablette, après avoir courtoisement vérifié l’orthographe de son nom auprès de l’intéressé.
    Ce voleur à la tire avait la peau grasse et les cheveux huileux. Sa respiration, qui restait saccadée, nous informait sans risque d’erreur qu’il avait mangé des œufs durs et un ragoût fortement aillé ! Au point que Martinus et moi dûmes reculer d’un grand pas. À ce moment-là, Igullius hésita visiblement à nous filer sous le nez, mais il ne se sentit pas de taille à nous semer et y renonça sagement. Martinus lui expliqua alors sur un ton amical qu’il était malheureusement nécessaire qu’il se soumette à une fouille.
    Igullius était entortillé dans une toge de laine brute que l’adjoint de Petronius souleva délicatement avec deux doigts comme s’il craignait d’attraper la peste en la touchant. À notre plus grande surprise, nous ne trouvâmes rien de dissimulé dans ses plis. Dessous, il portait une tunique à l’encolure très large serrée à la taille par une ceinture.
    — Enlève ta ceinture, ordonnai-je.
    — Pour quoi faire ?
    — Pour que je puisse te fouetter avec si tu refuses de filer droit.
    Tout en me jetant un regard mauvais, Igullius s’exécuta. Une pluie de bourses lui tomba aux pieds en tintant joyeusement.
    Martinus secoua énergiquement sa tunique pour s’assurer qu’elle ne retenait plus rien.
    — Tu peux te servir, dit le pickpocket.
    — Je mange pas de ce pain-là ! aboya Martinus.
    Nous nous trouvions dans le secteur du Forum Romanum, et logiquement, Igullius pensait avoir affaire à la première cohorte. Or, depuis une heure, nous n’avions pas aperçu un seul de ses membres.
    — Bien, reprit l’adjoint de Petronius, on va l’emmener dans un endroit tranquille où on pourra avoir une discussion amicale.
    — Oh, non !
    Notre captif paraissait véritablement terrorisé. En réalité, Martinus n’avait pas la moindre intention de l’emmener au QG de la quatrième cohorte pour deux raisons : c’était trop loin, et nous ne voulions pas impliquer Petronius dans cette histoire. Du moins pour l’instant.
    La peur le poussa alors à prendre ses jambes à son cou. Je m’y attendais, aussi bondis-je à temps pour le retenir et lui ramenai les bras dans le dos. Martinus, qui se planta devant lui, bénéficia seul de sa mauvaise haleine, sans se laisser impressionner pour autant.
    — Donne-moi une bonne raison de ne pas t’enfermer, exigea-t-il d’un ton sévère.
    Igullius traînait dans les rues depuis assez longtemps pour savoir ce qu’on attendait de lui.
    — Oh ! Jupiter ! Qu’est-ce que tu vas me demander ?
    — Simplement de coopérer avec nous. Rien de plus. Et ça va te plaire. On va te donner suffisamment d’argent pour aller au bordel.
    Le prenant alors chacun par un bras, nous l’entraînâmes avec nous sans lui laisser le choix.
    Alors que nous traversions la Via Nova, au voisinage du Palatin, je remarquai Tibullinus, le centurion de la Sixième. C’est lui qui s’était chargé de conduire Balbinus Pius à Ostie, et il n’avait pas manqué de venir nous surprendre alors que nous examinions le cadavre de Nonnius. J’adressai un signe de tête discret à Martinus qui le vit à son tour.

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