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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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qu’est-ce que le tribun a décidé ? m’empressai-je de demander.
    — Mauvaise nouvelle, Falco ! Tout ce que Rubella voit, c’est que cette rue dépend de la sixième cohorte.
    — Et c’est sur eux qu’il compte pour agir ? C’est ridicule, on ne peut pas se fier à eux.
    — Il veut en discuter avec le préfet avant d’autoriser une descente.
    — Rubella est un sombre crétin.
    Helena, toujours assise près de moi, demanda :
    — Pourquoi ne pas s’adresser à Petronius ?
    — Oh ! s’exclama Martinus. (Et d’après sa mine réjouie, j’étais certain qu’il allait nous annoncer une mauvaise nouvelle.) Figurez-vous que le poste de garde a été attaqué hier soir ! Pendant que les vigiles étaient partis lutter contre un incendie qui n’a jamais existé. Le chef était sur place en train de travailler. Ils ont démoli la moitié de la façade à coups de bélier. L’arrière a tout de même tenu le coup. Petronius n’a pas été blessé, et pourtant Rubella pense que c’est lui qui était visé personnellement. Il est persuadé que Balbinus a organisé l’attaque. Alors il a déclaré Petro malade et l’a expédié à la campagne.
    — Ça n’a pas vraiment dû lui plaire !
    — Il a présenté sa démission.
    — Oh ! Jupiter !
    Mon ami avait beau être un homme calme, en apparence, il était tout à fait capable de prendre des décisions irréfléchies et calamiteuses.
    — Le tribun a tout de suite cassé la tablette en deux et lui a tendu les morceaux, précisa Martinus mi-figue mi-raisin, car il lorgnait la place depuis longtemps. J’ai quand même parlé à certains des hommes, ajouta-t-il.
    — Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
    — Sergius et quatre ou cinq autres ont accepté de nous prêter main-forte.
    — Quatre ou cinq ? m’exclamai-je. Tu veux rire. Il en faudrait dix fois plus. Pas question d’investir l’Académie de Platon dans ces conditions. Tu peux leur dire de ne pas se déranger.
    — Dis-leur toi-même ! rétorqua Martinus.
    Quelqu’un frappa alors sur le comptoir et, me retournant, je me trouvai nez à nez avec le trop beau Sergius, l’homme qui avait la charge d’administrer le fouet à ceux qui l’avaient mérité. Il possédait un visage en longueur avec un nez et un menton solides, et des dents étincelantes. Il n’arrivait pas à détacher ses yeux d’Helena qui s’appliquait à compter les noyaux d’olive que j’avais recrachées.
    Les événements paraissaient se précipiter. Beaucoup trop, à mon avis. Avec un criminel de l’envergure de Balbinus Pius, le résultat pourrait s’avérer catastrophique.
    Derrière Sergius, je reconnus plusieurs membres de la quatrième cohorte. Et comme Petronius avait été envoyé à la campagne pour regarder pousser l’herbe, je savais au moins qu’ils n’agissaient pas par déloyauté envers lui. En revanche, ils défiaient ouvertement le tribun Rubella, ce qui ne pouvait que me plaire.
    Toutefois, je n’étais pas prêt pour autant à accepter une opération improvisée à la hâte. J’étais bien décidé à résister à Martinus sur ce point. Non que j’aie pour habitude de me montrer sensé. Les garçons, comme il les appelait, étaient du genre costaud et, Sergius mis à part, tous plus laids les uns que les autres. Ils s’étaient entassés dans la caupona comme des gamins faisant l’école buissonnière. J’étais occupé à dire adieu à Helena quand Sergius, qui venait de repérer quelque chose, éteignit notre lampe en nous ordonnant le silence.
    J’entendis alors ce qui l’avait alerté. Deux paires de pieds chaussés de bottes solides foulant la ruelle à l’unisson et accompagnés d’un bruit de chaînes plutôt inquiétant. Ils arrivaient de la direction du Circus Maximus.
    Nous n’eûmes aucun mal à reconnaître les deux hommes quand ils se rapprochèrent. Il s’agissait de Tibullinus et d’Arica, le centurion de la Sixième et son acolyte. Ils se dirigeaient vers l’Académie de Platon comme des chasseurs chanceux, portant une longue perche sur leurs épaules. De cette perche pendait à des chaînes un homme que nous reconnûmes également.
    — Oh ! merde ! laissa échapper Martinus. J’ai oublié de lui dire qu’on appartenait à la quatrième cohorte. Le malheureux a dû porter le reçu que je lui ai donné à la Sixième.
    L’homme enchaîné était Igullius. Il avait l’air encore vivant, mais tout juste.
    — Tirons-nous !
    J’avais

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