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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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parlé sans réfléchir et fus obéi sur-le-champ. Nous parvînmes à disparaître au coin de la rue juste à temps. Un groupe d’individus redoutables, en provenance du bordel, fonça bientôt dans la caupona que nous venions de quitter et la mit à sac. Helena avait heureusement eu la présence d’esprit d’emporter le grand bol encore chaud dans lequel elle m’avait servi mon dîner improvisé. Tibullinus dut penser que Martinus et moi étions rentrés chez nous plus tôt dans la soirée. Ils se replièrent donc chez Platon sans insister.
    Bien évidemment, Martinus était obsédé par une pensée.
    — Ils ont pris Igullius. S’il ne leur a pas encore avoué nos plans, ça ne va pas tarder. Il n’y a pas à hésiter. Balbinus va s’enfuir d’un instant à l’autre.
    — Helena…
    Elle se retourna et me fourra la carte que nous avions dessinée entre les mains.
    — Ne t’excuse pas encore ! Je ne veux pas que ce soit peut-être les dernières paroles de toi dont je me souvienne ! Tu n’as rien à m’expliquer. Je sais ! ragea-t-elle, vous ne bénéficiez plus de l’effet de surprise, vous n’avez pas de renforts, vous n’êtes pas certains que l’homme que vous recherchez se cache dans ce bordel, mais vous allez vous y précipiter !

60
    Je pris la direction des opérations. Je commençai par montrer la carte afin que les hommes présents aient une vague idée de la topographie des lieux. Je leur demandai ensuite de pénétrer dans l’établissement le plus discrètement possible et de s’y disperser au plus vite.
    — Oubliez les voleurs. Oubliez les vrais voyous. Oubliez même Tibullinus et Arica. Ne dites rien. Ne frappez surtout personne, à moins de ne pas avoir le choix. Sauvez Igullius si c’est possible. Mais surtout, montez dans les étages et allez vers l’arrière de l’immeuble, car c’est là que doit se cacher Balbinus Pius.
    — Et si on le trouve ?
    — Hurlez pour appeler tous les autres à la rescousse.
    J’aime les plans simples. Si celui-ci foirait, au moins les pertes seraient faibles : nous n’étions que sept en tout et pour tout.
     
    Nous entrâmes deux par deux et payâmes notre dû en adressant un clin d’œil polisson à la caissière.
    — Je suis Itia. Et je suis ici pour m’assurer que vous allez bien vous amuser.
    — Merci, Itia.
    — Vous êtes tous les deux ensemble ?
    — Oui.
    — Alors vous avez droit à une réduction.
    J’avais raison au moins sur un point : le bordel continuait à fonctionner sur les bases habituelles. C’est moi qui étais entré le premier. Je marchais vite, mais en prenant bien soin d’adopter une allure décontractée. Je ne marquai aucune halte devant les petites salles du rez-de-chaussée, pas plus que je ne m’arrêtai voir ce qui se passait aux latrines. De la grande salle, dont Petronius et moi avions brièvement vu la porte s’ouvrir lors de notre première visite en ces lieux de perdition, provenait un brouhaha de voix et de gobelets entrechoqués. Je ne pris pas le risque d’y jeter un coup d’œil. Balbinus Pius ne se mélangeait certainement pas à la lie de la société. Il se contentait de l’utiliser.
    La fumée dégagée par les lampes créait une atmosphère brumeuse et il régnait une certaine chaleur. J’écartai quelques rideaux au hasard et ne surpris que des activités normales. À ce qu’il me sembla, les filles de la maison tenaient la situation bien en main.
    Arrivé à l’escalier que je connaissais, je me mis à grimper les marches en adoptant un air dégagé, m’attendant presque à entendre pousser des cris d’alarme dans mon dos. Mais rien de tel ne se produisit. Et, jusqu’à présent, Martinus et ses compagnons n’avaient pas encore été repérés eux non plus.
    J’entrebâillai quelques portes et ne découvris que des pièces vides ou occupées par des gens qui se livraient à la gymnastique habituelle en ces lieux. Pas la moindre trace de Tibullinus et d’Arica.
    Il y avait un certain nombre de clients, mais rien de comparable à la foule qui se trouvait dans l’établissement lors de ma première visite. Et personne ne s’intéressait à ma présence. Pourtant, si Balbinus Pius s’y cachait, il aurait dû poster des gardes, dont le Meunier…
    Plus le temps s’écoulait, et plus mon intuition me dictait de m’enfuir au plus vite. Je m’étais trop engagé à l’intérieur de l’immeuble, et en cas de danger, ma retraite serait coupée. J’avais

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