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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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bordels.
    — Vois-tu, Fusculus, je n’ai pas du tout l’impression que tu pensais aux bars et aux bordels !
    — Les mathématiciens et les astrologues, avoua-t-il. (J’étais légèrement surpris). Tous ceux qui sont connus pour s’intéresser aux sciences occultes ou à la magie ont leur nom suivi d’un point d’interrogation.
    — Je vois.
    — Je ne dis pas que nous approuvons le principe, Falco, mais nous devons être prêts, si l’empereur demande une purge. Sous Néron, c’étaient les chrétiens, mais on leur fiche un peu la paix aujourd’hui. Ça nous laisse du temps pour nous intéresser aux acteurs.
    — Ah, oui ! Ces horribles dégénérés. (Je ne jugeai pas le moment opportun d’annoncer que je venais de passer trois mois avec une troupe de comédiens ambulants.) Et qui d’autre ?
    — Les épiciers grecs.
    — Ça, c’est nouveau. Qu’est-ce qu’on leur reproche ?
    — Ils gardent leurs boutiques ouvertes jour et nuit. C’est de la concurrence déloyale. Et ça peut déclencher des émeutes. Donc, nous tenons à les localiser pour intervenir quand il y a une merde.
    — Je suis certain que c’est un énorme soulagement pour tous les citoyens honnêtes de savoir que vous restez aussi vigilants ! (Mes sarcasmes atteignirent leur but, et je sentis que je n’étais pas au bout de mes surprises). Et y a-t-il une autre catégorie de citoyens qui menace si dangereusement l’ordre public que vous les gardez sous surveillance et consignez leurs noms sur des listes secrètes ?
    — Les enquêteurs, admit Fusculus d’un air résigné.

16
    Rubella s’empiffrait encore de graines de tournesol.
    Je lui donnais une cinquantaine d’années. Il ne pouvait pas avoir moins, étant donné le temps qu’il avait passé dans les légions. Il avait été chef centurion, ce qui demande à la fois de l’autorité et de savoir garder son nez propre.
    À une époque, nous aurions été, socialement parlant, de même niveau. Mais après avoir quitté l’armée avec les honneurs, il avait pu payer pour accéder au rang moyen. Il avait aujourd’hui un millier d’hommes sous ses ordres. Pas ce qu’il y avait de mieux, il est vrai, la plus grande partie des vigiles étant d’anciens esclaves. Mais s’il continuait à éviter les catastrophes majeures, il pouvait aspirer aux cohortes urbaines et – pourquoi pas ? – à la garde prétorienne. La réussite de Rubella était assurée. Malheureusement pour lui, il avait consacré tout son temps à atteindre son but et oublié de vivre vraiment.
    Physiquement, il était imposant. Et calme d’apparence. Ses cheveux gris coupés très court, vieille habitude militaire, lui durcissaient les traits. Il semblait assez costaud pour écarter un bœuf de son chemin d’une simple pichenette. Mais il n’abusait jamais de sa force. Il acceptait généralement les choses comme elles se présentaient, avec le plus grand flegme.
    Fusculus fit les présentations.
    Rubella s’arrêta de dévorer ses graines de tournesol, juste le temps d’articuler :
    — Merci d’être venu me voir. J’aime connaître toutes les nouvelles têtes. Bienvenue dans l’escouade, Falco.
    L’accueil du tribun était trompeur. En réalité, tout comme Petro, il ne souhaitait pas me voir près de l’escouade. Il paraissait amical au premier abord mais c’était tout à fait superficiel et il ne cherchait pas vraiment à le cacher. Je n’appartenais pas à leur équipe. Ils ne m’avaient pas invité. Je serais certainement pour eux une source d’ennuis.
    Certains officiels m’auraient posé des questions sur le travail déjà effectué pour l’empereur. Rubella avait déjà pris des renseignements sur mon compte, nul doute là-dessus. Il aurait même pu se servir de certaines informations pour m’asticoter. Cependant, il ignora totalement cet aspect des choses : la pire des insultes.
    — Ainsi, tu es un vieux collègue de Petronius ?
    — Nous nous connaissons depuis dix ans.
    — Vous étiez dans la même légion ?
    — La Deuxième Auguste. En Bretagne.
    — C’est un homme bien, dit alors le tribun. Courageux et droit… (Il était évident qu’il pensait à autre chose.) J’ai discuté avec lui de cette enquête sur le cambriolage de l’Emporium. Il a suggéré que je te charge de consulter les archives pour y trouver des indices éventuels sur les raids d’une telle importance qui ont pu avoir lieu par le passé.
    La façon subtile dont Rubella

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