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Le temps des poisons

Le temps des poisons

Titel: Le temps des poisons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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accomplies, d'autres inachevées. Elles illustraient la naissance de Jésus, Joseph et Marie présentant le divin enfant au Temple, Jésus, jeune garçon, aidant sa mère à diverses tâches.
    —
    C'est une véritable œuvre d'art, murmura Kathryn. Je vous félicite, mon père ; vous devez être content.
    Ce dernier sourit avec modestie.
    —
    J'aime beaucoup travailler la pierre. J'en aime la texture et la couleur. Il me plaît de pouvoir créer quelque chose, non pas à partir de rien, mais quelque chose de nouveau. J'examine un bloc et je me dis : « Ah, je vois ce que tu peux devenir. » C'est peut-être ainsi que Dieu nous regarde.
    — Lady Mary est donc ensevelie céans ?
    —
    Oui, sous les dalles. Elle aura un splendide tombeau quand il sera achevé. L'endroit servait autrefois d'ossuaire ; quand on nettoyait le cimetière, on empilait les os ici. Lord Henry a donné un coin dans les bois voisins pour agrandir le champ des morts. On y a enterré les os pendant qu'il transformait ces lieux en une chapelle dédiée à son épouse.
    —
    Y vient-il souvent ? s'enquit Colum.
    —
    Le dimanche, il suit la messe dans sa propre chapelle, répondit le prêtre. Une fois par semaine, il vient s'agenouiller devant la tombe, pas plus d'une heure. Il fait ses dévotions, partage une coupe de vin avec moi et repart.
    —
    Évoque-t-il parfois le trépas de sa femme ?
    — Jamais ! Mais je vois bien qu'il est troublé, que quelque chose le tourmente.

    Le père Clement eut un sourire timide.
    —
    Quels que soient mes efforts, il ne me confiera point ses secrets.
    Kathryn aurait aimé l'interroger plus avant mais elle avait abusé de son hospitalité et de sa gentillesse et ne voulait pas se l'aliéner. Ils prirent donc congé, Colum toujours chargé du sac. Quittant l'église, ils se rendirent dans le cimetière.
    — Eh bien ? demanda Murtagh, alors qu'ils se trouvaient au bord du communal et regardaient deux enfants en haillons jouer avec un cercle de tonneau en se le renvoyant l'un à l'autre. Êtes-vous beaucoup plus renseignée, ma très douce épouse ?
    —
    Mon sauvage Irlandais, murmura-t-elle, je suis plus perplexe que renseignée. Comme l'a dit ce bon prêtre, c'est une communauté avec ses secrets, ses passions cachées, ses féroces jalousies et ses colères rentrées. Il s'est passé quelque chose mais j'ignore quoi. La personne qui a tué Elias et les autres est un habile empoisonneur qui en sait long sur les herbes.
    — Dans ce cas, notre noble médecin doit occuper le premier rang de notre liste de suspects.
    —
    C'est possible, acquiesça Kathryn.
    — Et le père Clement ?
    — Peut-être.
    La jeune femme observa les deux gamins avec attention. L'un d'entre eux ressemblait à Wulf, l'enfant trouvé. Elle se demanda un instant ce que faisait son protégé.

    —
    Kathryn, souligna Colum, ce prêtre est un adroit tailleur de pierre, un homme bienveillant pourtant, parfois, peut être impitoyable, qui sait ? Néanmoins je n'ai rien vu chez lui qui indiquerait qu'il connaisse le pouvoir et la puissance de certaines poudres. Il nous en a dit le plus possible mais, là encore, c'est leur pasteur, leur chef.
    —
    J'en conviens, Colum : le criminel pourrait être l'un de ceux avec lesquels nous étions assis, ou quelqu'un que nous n'avons même pas rencontré. Les meurtres d'Elias et d'Isabella sont particulièrement embarrassants. D'où provenait ce vin ? Comment pouvait-on être sûr qu'il serait bu ce soir-là ? Il en va de même pour l'assassinat d'Adam l'apothicaire. Colum, j'ai l'impression d'avoir tourné en rond dans une pièce noire. J'ai touché des objets, j'en ai vu, mais aucun n'a alerté mon esprit ni suscité mes soupçons. Le problème, ajouta-t-elle, c'est que je ne m'attendais pas à devoir m'occuper de cela juste après notre mariage !
    Elle lui saisit le bras.
    —
    Colum, nous voilà...
    —
    ... fort amoureux ! dit-il en terminant sa phrase.
    Elle se hissa sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue.
    —
    Nous sommes passionnément épris, Irlandais ! Alors que faisons-nous ici, dans un cimetière, à parler de poisons, invités par un seigneur qui est tout aussi mystérieux que ses villageois ?
    Murtagh frappa le sol du bout de sa botte.

    —
    C'est vrai. Et nous allons sous peu assister à un festin. Lord Henry a décidé de recevoir ses hôtes en grande pompe et d'une façon plus détendue.
    —
    Alors, répondit Kathryn en prenant la main de son mari et en la portant à

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