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Le Testament Des Templiers

Le Testament Des Templiers

Titel: Le Testament Des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
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de se risquer jusqu’à la porte de Bernard à Clairvaux. Comment expliquer la vie qu’il avait menée à quelqu’un d’aussi rigide et dominateur ? C’était impossible. Il préféra se diriger vers les cieux plus cléments de Ruac, où Barthomieu l’accueillit à bras ouverts.
    « Tu es mon frère par le sang et dans le Christ ! déclara-t-il. En plus, un moine capable de dépecer un porc peut nous être très utile ! »
    Les années passèrent. Nivard devint un fervent adepte du thé, ce qui lui permit de se jouer du temps.
    Les moines de Ruac avaient fini par comprendre que si leur infusion avait de nombreux pouvoirs, elle ne les rendait pas pour autant invincibles. Elle n’offrait aucune protection contre les fléaux de l’époque : la peste blanche – le pauvre Abélard en était un exemple –, la peste noire, la variole. Sans parler d’éventuelles fractures et de la possibilité de se faire écraser. Jean, l’infirmier, tomba un jour de sa mule et se rompit le cou. Cela fit d’ailleurs toute une histoire, car, chose scandaleuse, une femme était impliquée dans l’accident.
    Mais excepté les quelques mauvais tours du diable, la plupart des frères vécurent longtemps. Très longtemps.
     
    Par une étrange ironie du sort, ce fut une des plus célèbres actions de Bernard, celle qui resterait dans l’histoire, qui entraîna la mort de Barthomieu et de Nivard.
    En 1118, Hugues de Payns, un noble de moindre rang venu de Champagne, arriva à Jérusalem avec un petit groupe d’hommes et mit son épée au service du trône de Baudoin II. Avec la bénédiction de Baudoin, il passa une dizaine d’années à protéger par tous les moyens les pèlerins chrétiens pendant leur visite au mont du Temple. Puis, en 1128, Payns écrivit à Bernard, l’homme le plus influent de l’Église, le champion incontesté de la vie monastique, pour qu’il le soutienne dans sa tentative de créer un ordre de saints chevaliers pour combattre pour Jérusalem au nom de la chrétienté.
    Bernard s’empara aussitôt de l’idée et rédigea un traité à l’intention de Rome, De Laudibus Novae Militiae, où il se livrait à une vigoureuse défense de la notion des saints combattants. Au concile ecclésiastique de Troyes, sur ses terres de Champagne, il se battit pour la faire approuver, et le pape Innocent II accepta officiellement la formation des pauvres chevaliers du Christ et du Temple de Salomon.
    Les Templiers étaient nés.
    Certains chevaliers de la première heure qui rejoignirent Hugues de Payns étaient des parents par le sang de Bernard, parmi lesquels André de Montbard, son oncle maternel, et ses frères Gérard et Guy. Une troupe de nobles venus de Champagne prêtèrent serment. Et, dès leur formation, les Templiers vénérèrent Bernard et lui gardèrent toujours leur affection – jusqu’à cette année fatale de 1307.
    Grâce au patronage influent de Bernard, les Templiers recevaient des dons de la noblesse pour les aider dans leur sainte mission : de l’argent, des terres et des fils de noble lignage. Ils pouvaient franchir librement n’importe quelle frontière. Ils ne payaient pas d’impôts. Ils n’étaient soumis à aucune autorité, sauf celle du pape.
    Incapables de remporter une victoire majeure du temps de Bernard, ils subirent une défaite honteuse à Damas au cours de la deuxième croisade, et, pendant les années qui suivirent, ils prospérèrent en tant que milice. Pour leur plus grande gloire, en 1177, cinq cents chevaliers templiers contribuèrent à battre les vingt mille hommes de l’armée de Saladin à la bataille de Montgisard. Un de ces chevaliers était Nivard de Fontaines, moine de Ruac, un homme sur lequel ses camarades pouvaient compter pour dépecer une chèvre ou un chameau.
    Leur réputation était faite, et, au cours du siècle suivant, leurs fortunes prospérèrent. Entre donations et affaires de toutes sortes, le pouvoir des Templiers se développa considérablement. Ils achetèrent d’immenses territoires au Moyen-Orient et en Europe ; ils importèrent et exportèrent des marchandises dans toute la chrétienté. Ils construisirent des églises et des châteaux. Ils possédaient même leur propre flotte.
    Puis ce qui devait arriver arriva : tout ce qui monte doit forcément retomber un jour.
    Toujours exemptés de tout contrôle de la part des nations et des autres souverains, véritable État dans l’État, les Templiers étaient à la fois craints et

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