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Le Testament Des Templiers

Le Testament Des Templiers

Titel: Le Testament Des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
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était rauque d’excitation.
    « Il y a le fond habituel de fougères et de conifères, mais je vois trois populations abondantes de pollen tout à fait uniques. Regarde. »
    Il régla le microscope à sa vue. Sans être expert, il distinguait nettement la présence de trois espèces prédominantes de sphères creuses microscopiques. L’une ressemblait à des ballons de rugby poilus, la deuxième à des pneus à plat, et la troisième à des embryons à quatre cellules.
    « Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-il.
    Elle jeta un coup d’œil vers Odile qui était absorbée dans son travail. Odile avait beau ne pas parler anglais, Sara fit signe à Luc de rester discret.
    « Allons parler dehors, d’accord ? »
    Ils s’excusèrent et se dirigèrent vers le feu de camp qui craquait et grésillait plaisamment.
    « Bon, et maintenant ? demanda-t-il.
    – Le pollen provient des trois plantes dépeintes dans la salle 10, ainsi que dans le manuscrit : Ribes rubrum , le buisson de groseilles que Barthomieu appelait groseilles à maquereau, Convolvulus arvensis , le liseron comme l’appelait Barthomieu, et Hordeum spontaneum , herbe d’orge sauvage. Les concentrations sont phénoménales ! »
    Luc lui coupa la parole, certain de ce qu’elle allait dire.
    « Ce qui nous indique que des quantités significatives de ces trois plantes ont été transportées à l’intérieur de la grotte ! Elles étaient utilisées dans un certain but. Nous n’avons jamais constaté ce type d’activité dans le paléolithique supérieur ! »
    Elle rayonnait de plaisir. La lueur orange du feu illuminait la moitié de son visage. Tout à coup, il se souvint combien il aimait le dessin de sa mâchoire et la façon dont elle mettait en valeur son cou délicat. Ce n’était pas une zone érogène, mais elle déclencha quelque chose en lui, et il l’embrassa sur les lèvres sans qu’elle ait le temps de réagir. Il la tint par les épaules et il eut la vague impression qu’elle lui rendait son baiser, mais l’instant d’après, au contraire, des mains se posaient sur sa poitrine pour le repousser.
    Elle ne souriait plus. Elle regarda autour d’elle pour voir si on les observait.
    « Luc, nous avons vécu quelque chose, toi et moi. Tu as choisi d’y mettre fin. J’ai réussi à t’oublier. Restons-en là, je ne vais pas remettre ça. »
    Il inspira lentement, sentant le goût de son rouge à lèvres sur sa bouche.
    « Pardonne-moi. Ce n’était pas prévu. C’est l’excitation, tu sais, et peut-être davantage, mais tu as raison, nous ne devrions plus retomber là-dedans. De toute façon, vous semblez bien vous entendre, Carlos et toi. »
    Elle se mit à rire.
    « Tu sais comment c’est, Luc. L’équivalent archéologique d’une aventure de croisière. À peine débarqué, c’est terminé.
    – Je sais de quoi tu parles. »
    Elle lui jeta un regard entendu, et dit qu’elle voulait analyser d’autres échantillons et consigner ce qu’elle avait trouvé. Et, tandis qu’elle s’éloignait, il se maudit, se demandant s’il regrettait de l’avoir embrassée, ou plutôt de ne pas avoir pris la peine de s’expliquer sur ses erreurs passées. S’il n’était pas très fier de lui, il était sacrément fier de Ruac en tout cas.
    Il n’avait toujours pas résolu son problème, entre le travail et les femmes. L’équilibre était difficile à trouver. Peut-être lui aurait-il fallu un passe-temps, mais l’idée d’un Luc Simard en plein swing avec une canne de golf lui avait toujours paru ridicule.
    Mieux valait aller chercher Hugo pour boire un verre avec lui devant le feu.
     
    En dépit du baiser volé, Sara tint parole et se joignit au rendez-vous à quatre prévu par Hugo. Celui-ci n’avait reculé devant aucun sacrifice pour l’occasion, et choisi Domme, une ancienne ville fortifiée avec ses remparts intacts, située en haut d’une colline. Avant de dîner à L’Esplanade, le meilleur restaurant de la région, ils se promenèrent tous les quatre sur les remparts afin de profiter, à la tombée du jour, de la vue panoramique sur la vallée de la Dordogne.
    Odile se comportait comme une touriste, et elle demanda à un passant de prendre une photo d’eux avec son téléphone mobile. Le vent jouait avec la jupe courte de sa robe légère, une tenue d’été peu adaptée à la fraîcheur de cette soirée d’automne. Elle avait un air théâtral et sensuel, comme une star sur le retour.

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