Le Testament Des Templiers
Dieu ! »
Il regarda autour de lui pour s’assurer qu’il était toujours seul, sortit en hâte son téléphone mobile et prit rapidement une photo.
La musique était plus forte. Il se dit que le mieux serait de faire demi-tour et de partir. Il regarderait la photo demain matin pour réfléchir à tout ça tranquillement à la lumière du jour. Pourtant, il préféra suivre la mélodie.
À côté du garde-manger, il y avait une porte. Quand il l’ouvrit, il vit un escalier menant à la cave. La musique était plus forte, avec des guitares, un accordéon, un tambour – c’était du musette, pas sa musique préférée. Une ampoule nue et sale éclairait les marches.
Il était au milieu de l’escalier quand la lumière s’éteignit. Il se retrouva dans le noir.
« Odile ? »
14
L uc avait le sourire en partant prendre son petit déjeuner. Le lit d’Hugo n’était pas défait. Le bougre avait apparemment réussi, et ne tarderait pas à l’assommer avec le récit de ses exploits.
Après avoir envoyé la première équipe à la grotte, Luc partit avec Sara pour effectuer une reconnaissance à l’ancienne sur le terrain, avec pochettes à échantillons et carnets de notes. Dans la brume humide du petit matin, ils longèrent les murs de l’abbaye et traversèrent une prairie gorgée d’eau en direction de la rivière.
Jeremy et Pierre, qui se trouvaient près du préfabriqué, les virent partir.
« Où peuvent-ils bien aller ? demanda Jeremy.
– Je n’en ai pas la moindre idée, répondit Pierre avec un clin d’œil. Le boss a plutôt l’air content. »
Ils marchaient en silence, respirant à pleins poumons l’air frais de la campagne. Il avait plu abondamment pendant une bonne heure la nuit précédente, et leurs bottes furent bientôt toutes luisantes d’avoir foulé l’herbe mouillée. Le soleil fit enfin son apparition et, en un instant, le paysage devint éblouissant, les obligeant tous deux à chausser leurs lunettes de soleil.
Ils firent leur première trouvaille à un kilomètre seulement du camp. Sara remarqua que la bordure entre le pré qu’ils traversaient et la forêt était mouchetée, un mélange de verts et de jaunes. Elle aperçut de grandes pousses jaunes qui dépassaient des herbes vertes et se mit à courir dans leur direction. Luc la rattrapa sans mal en quelques enjambées. Tous deux piétinaient l’herbe, laissant une trace sur leur passage.
« De l’orge sauvage, dit-elle. Hordeum spontaneum . Il y en a des tonnes. »
Pour Luc, cela ressemblait à de l’orge banale, mais elle cassa un épi hérissé de pointes et lui montra les deux rangées de graines au lieu des six habituelles.
Ils se mirent à couper les épis dorés, elle avec son sécateur et lui avec son couteau de poche. Ils en remplirent un grand sac.
« C’est probablement l’ancêtre de l’espèce domestiquée, expliqua-t-elle gaiement pendant qu’ils travaillaient. La transition vers la graine cultivée se serait produite au cours du néolithique, mais on pourrait aussi supposer que les gens du mésolithique ou même du paléolithique supérieur aient pu cueillir l’orge sauvage pour se nourrir ou pour faire de la bière.
– Ou pour autre chose, ajouta Luc.
– Ou pour autre chose, acquiesça-t-elle. Je crois que nous en avons assez. »
Elle se redressa.
« Et d’un. Il en reste encore deux. »
Il prit le sac d’orge et la suivit dans la forêt. Le soleil ne pénétrait pas suffisamment dans les bois pour les réchauffer, et il faisait de plus en plus frais à mesure qu’ils s’enfonçaient.
Elle ne cherchait pas à éviter les fourrés et les ronces ; au contraire, elle les examinait, ce qui ralentissait leur progression. Luc suivait, perdu dans ses pensées. Elle savait ce qu’elle cherchait, lui savait ce qu’il voulait regarder – ses hanches, moulées dans son treillis. Ses épaules étaient minces et féminines malgré son épais blouson de cuir. Il luttait contre une envie croissante de l’attirer à lui par-derrière, de la faire se retourner et de la serrer contre lui. Ils s’embrasseraient. Cette fois, elle ne résisterait pas. Il lui demanderait pardon. Il lui dirait qu’elle avait toujours été la seule à occuper ses pensées. À l’époque, il n’en était pas conscient comme maintenant. Ils se coucheraient par terre. Ses péchés seraient oubliés, la fraîcheur humide du sol de la forêt se chargerait de les laver.
« Nous cherchons une
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