Le Testament Des Templiers
falaise, la grille était grande ouverte, ce qui le mit en fureur.
« Nom de Dieu ! Quelqu’un est entré là-dedans ! »
Boyer appela d’autres hommes en renfort sur son talkie-walkie.
« Conduisez-nous à l’intérieur, professeur », demanda Toucas en déboutonnant son holster en cuir raide.
Il était resté un carton de protections de chaussures à l’entrée de la grotte. Luc enclencha l’interrupteur principal, et la grotte tout entière s’éclaira, jusqu’au fond.
« Nous devrions porter des vêtements protecteurs, marmonna Luc.
– Pour nous protéger ? demanda Toucas.
– Non, pour protéger la grotte.
– Compte tenu des circonstances, nous nous en passerons », déclara le colonel.
Toucas et Boyer paraissaient furieux d’être distraits par l’art rupestre, comme s’il avait été placé là pour perturber le lieu du crime. Luc avançait avec précaution, vérifiant chaque trésor, craignant de constater des graffitis ou des dégradations définitives. On pouvait tout attendre de quelqu’un capable de détruire des vies humaines.
« De quoi s’agit-il ? demanda Toucas, en désignant un III en chiffre romain sur le mur.
– Il y a dix salles dans la grotte. Celle-ci est la troisième, la salle du Cerf.
– Quelle est la plus importante ?
– Elles sont toutes importantes. Mais si j’étais forcé de répondre, je dirais la dixième salle.
– Pourquoi ?
– Vous verrez. »
Ils arrivèrent enfin à la salle 9. Luc fut rasséréné en constatant que toutes les œuvres étaient intactes, toujours aussi parfaites.
Ils pénétrèrent dans le boyau à quatre pattes.
Quand ils émergèrent dans la dixième salle et la salle des Mains, Luc aperçut aussitôt le long bras de Pierre dans la salle des Plantes.
« Pierre ! » cria-t-il, et il courut jusqu’à lui.
Il était couché face contre terre.
Sa peau noire était aussi froide que le sol de la grotte. Boyer chercha son pouls et annonça que la rigidité cadavérique faisait déjà son œuvre.
« Fouillez-le », ordonna Toucas.
Boyer enfila des gants et se mit au travail, tandis que Luc s’accroupissait pour regarder la scène cauchemardesque.
Encore un étudiant assassiné.
Au pied de l’homme-oiseau.
Dans cet endroit magique.
Les mots de l’abbé Menaud résonnaient à nouveau dans sa tête.
« J’ai bien peur qu’ils ne soient tous partis. »
Boyer disait quelque chose qu’il n’entendit pas. Luc leva les yeux et lui demanda de répéter.
« J’ai dit qu’il avait une clé dans sa poche. Est-ce l’originale ou le double ?
– C’est l’originale. Avec mon porte-clés. »
Boyer poursuivit son rapport.
« Il a été poignardé dans le flanc droit. Nous verrons ce que dira le médecin légiste, mais c’est certainement ça la cause de la mort.
– Qu’est-ce que tout ça veut dire, ces plantes, et cette espèce de créature, avec son sexe en érection ? demanda Toucas.
– Peut-être ne saurons-nous jamais ce que cela veut dire, répondit Luc avec lassitude. Mais cela n’empêchera pas les gens de donner leur avis.
– Et quel est votre avis à vous ?
– Pour l’instant, je n’en sais rien. Mon étudiant le plus doué est mort. Mes gens sont morts. Les femmes… »
Toucas ne manifesta pas la moindre compassion.
« Il ne s’agit pas de paroles en l’air, professeur. Je mène une enquête. Vous voulez que la justice fasse son œuvre ? J’en suis certain. Connaissiez-vous bien cet homme ? »
Il désigna Pierre du menton.
« Je le connaissais très bien. Il a passé quatre ans avec moi. C’était un bon archéologue. Il aurait pu devenir un grand scientifique.
– Où était-il avant de devenir votre étudiant ?
– À Paris. À l’université. Il était parisien.
– D’Afrique. »
Luc remarqua le ton accusatoire de l’homme.
« Et alors ?
– Des amis ou des parents à lui sont-ils jamais venus lui rendre visite ici ?
– Non.
– Avait-il certaines mauvaises habitudes, de la drogue ?
– Non. Pas que je sache.
– Des problèmes d’argent ?
– Davantage que les autres étudiants ? Je n’en sais rien. À quoi voulez-vous en venir ? »
Toucas se frotta la joue en signe de fatigue ou d’exaspération peut-être.
« Un crime a été commis. Un crime majeur. Tous les crimes ont des motifs et des circonstances. À votre avis, professeur, pourquoi Pierre Berewa était-il dans cette grotte ?
– Je
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