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Le Testament Des Templiers

Le Testament Des Templiers

Titel: Le Testament Des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
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avait du mal à regarder les gens en face. À présent, il observait partout avec des yeux comme des rayons laser.
    « Je ne pensais pas revenir aussi vite. Je suis content de revoir la grotte, mais pas dans de telles circonstances. Quelle tragédie ! La ministre vous adresse ses condoléances.
    – Merci, Marc. Ce n’était pas la peine de venir de Paris. C’est une affaire qui concerne les autorités. »
    Abenheim s’efforçait de ne pas regarder le corps de Pierre. Luc savait qu’ils se connaissaient. Il avait confié à Pierre la mission de guider Abenheim dans sa visite officielle de la grotte.
    « J’étais obligé de venir. Pouvons-nous nous parler seul à seul ? »
    Ils se retirèrent dans la voûte adjacente. Les mains de couleurs vives qui les entouraient paraissaient incongrues, presque absurdes, compte tenu des circonstances.
    « J’ai l’impression de ne vous voir que dans des circonstances malheureuses, dit Abenheim.
    – Apparemment.
    – Ce genre d’événement n’a pas de précédent dans l’archéologie française. Autant de morts sur un site de fouilles. C’est une affaire extrêmement sérieuse.
    – J’en suis bien conscient, Marc, je vous l’assure.
    – Le professeur Barbier est inquiet. La ministre est inquiète. L’image de ce spectaculaire monument national risque d’être écornée par ces tragédies humaines. »
    Luc était presque amusé d’entendre Abenheim reprendre les mots qu’il avait employés au cours de la première réunion au ministère : « exceptionnel monument d’intérêt national ».
    « Je suis certain que tous les reportages et les articles grand public concernant Ruac y feront allusion, répondit Luc. C’est inévitable, mais je suis certain également que le moment n’est pas opportun pour réfléchir à ces problèmes.
    – La ministre compte sur moi pour réfléchir à ces problèmes !
    – Que voulez-vous que nous fassions, Marc ? Que voulez-vous que je fasse, moi ?
    – Je veux que vous démissionniez de votre poste de directeur de ces fouilles. »
    Pour Luc, les mains au pochoir semblaient s’être mises en mouvement, tournant lentement dans le sens des aiguilles d’une montre.
    Il s’entendit répondre à ce fils de pute.
    « L’accident de Zvi Alon. L’accident de voiture d’Hugo Pineau. Cette attaque du campement. Ce sont des événements dus au hasard. D’horribles événements dus au hasard. »
    Il s’arrêta un instant pour écouter ses propres arguments. Quelques minutes auparavant, il s’efforçait de persuader le colonel Toucas de ne pas tirer de conclusions hâtives.
    « En quoi ma démission servira-t-elle à expliquer quoi que ce soit, ou à permettre à qui que ce soit de tirer des conclusions ? demanda-t-il, au comble de l’exaspération.
    – Des événements dus au hasard ? Peut-être. Mais il y a un dénominateur commun, Luc, et nous ne pouvons pas l’ignorer.
    – Quel dénominateur ?
    – Ils se sont tous produits pendant que vous dirigiez ces fouilles. Vous devez assumer vos responsabilités. Il faut que vous partiez. La commission m’a désigné comme nouveau directeur, avec prise immédiate de fonction. »

23
    G ROTTE DE R UAC,
30 000 ANS AVANT NOTRE ÈRE
    T al avait commencé à appeler le liquide rouge l’eau magique.
    Personne n’aurait prétendu qu’un homme était fait pour voler. Mais après avoir bu l’eau magique, on ne pouvait plus dire où finissait l’homme et où commençait l’oiseau.
    Combien de fois avait-il levé les yeux vers des oiseaux dans le ciel et s’était demandé ce qu’ils voyaient et comment ils se sentaient ?
    À présent, il le savait.
    La peur laissait rapidement la place à l’euphorie et à une impression d’immense pouvoir. Le pouvoir de s’élancer dans le vent, de voir très loin, de ressentir plus intimement, le pouvoir de comprendre.
    Il revenait toujours de ses voyages là où ils avaient commencé – près du feu. Il était certain d’avoir connu des aventures extraordinaires, parcouru le temps et de grandes distances, mais son peuple affirmait que son corps était resté sur place, remuant sans cesse, se débattant et débitant des paroles étranges, mais parfaitement cloué dans un seul et même endroit. Et tout le monde avait appris comment traiter la suite, une période agitée qu’ils appelaient la « colère de Tal ».
    Tout le clan avait éprouvé de l’inquiétude pendant son premier voyage. Le destin de Tal

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