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Le tombeau d'Alexandre

Le tombeau d'Alexandre

Titel: Le tombeau d'Alexandre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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derrière un bureau en pin. Il leva les yeux de ses dossiers.
    — Oui, Maha ? demanda-t-il.
    — Monsieur el-Dahab est entrepreneur. Il affirme avoir trouvé quelque chose sur un site de construction.
    — De quoi s’agit-il ?
    — Peut-être vous l’expliquera-t-il mieux lui-même.
    — Soit, consentit Ibrahim dans un soupir.
    Il invita Mohammed à s’asseoir à son bureau d’angle. Mohammed regarda autour de lui et, découragé, examina avec un œil de connaisseur les lambris gondolés des murs, le plafond fissuré auquel manquaient des morceaux de plâtre, et les gravures des monuments d’Alexandrie, piquées par l’humidité. Si le bureau du premier archéologue d’Alexandrie était dans cet état, il n’y avait pas autant d’argent qu’il l’avait espéré dans le secteur des antiquités.
    Ibrahim lut dans ses pensées.
    — Je sais, se plaignit-il. Mais qu’y puis-je ? Qu’est-ce qui compte le plus, les fouilles ou mon propre confort ?
    Mohammed haussa les épaules. Ibrahim vint s’asseoir à côté de lui. Lui, au moins, il avait l’air riche : costume chic, bagues en or à tous les doigts, bracelet en argent au poignet droit. Il posa les mains sur ses genoux d’un air guindé.
    — Ainsi, vous avez trouvé quelque chose ?
    — Oui.
    — Voulez-vous me dire de quoi il s’agit ?
    Mohammed sentit sa gorge se serrer. C’était un homme imposant, que les menaces physiques n’impressionnaient pas, mais les personnes instruites l’intimidaient. Cela dit, le directeur paraissait bienveillant et inspirait confiance. Mohammed posa son attaché-case sur la table, l’ouvrit et en sortit sa photo de Leila pour la poser en face d’Ibrahim. En voyant cette photo, en la touchant, il reprit courage.
    — C’est ma fille, déclara-t-il. Elle s’appelle Leila.
    Ibrahim le regarda en biais sans comprendre.
    — Allah vous a comblé.
    — Oui, merci. Malheureusement, Leila est malade.
    — Ah, dit Ibrahim en s’adossant à sa chaise. Vous m’en voyez désolé.
    — Ils appellent ça le lymphome de Burkitt. C’est apparu dans son estomac comme un grain de raisin, puis comme une mangue sous la peau. Les chirurgiens l’ont enlevé. Elle a eu de la chimiothérapie. On pensait qu’elle était sauvée.
    Ibrahim se racla la gorge.
    — Maha a dit que vous aviez trouvé quelque chose...
    — Ses médecins font tout ce qu’ils peuvent. Mais ils sont surchargés et sous-équipés. Ils n’ont pas d’argent. Ils attendent que...
    — Excusez-moi, mais Maha a dit que vous aviez trouvé...
    — Ils attendent que la maladie progresse jusqu’à un stade où ils ne pourront plus rien faire.
    Mohammed se pencha en avant.
    — Nous n’en sommes pas encore là, ajouta-t-il d’une voix douce mais ferme. Il reste une solution.
    Ibrahim hésita un instant.
    — Laquelle ? demanda-t-il à contrecœur.
    — Une greffe de moelle osseuse.
    Ibrahim prit un visage peiné de circonstance.
    — Mais n’est-ce pas horriblement cher ?
    — Notre Institut de recherche médicale a un programme de transplantation financé par l’État mais ne prend en compte que les patients qui ont déjà un donneur. D’un autre côté, pour trouver un donneur, le patient doit déjà faire partie du programme.
    — Évidemment, cela rend les choses impossibles.
    — C’est leur façon de sélectionner sans avoir l’air de le faire. Si je ne parviens pas à financer les tests destinés à trouver un donneur, ma fille va mourir.
    — Vous ne pouvez pas espérer, commença Ibrahim à voix basse, que le CSA...
    — Ces tests ne coûtent pas cher, s’empressa de préciser Mohammed. Seulement, les chances de trouver un donneur sont faibles. Ma femme et moi, nos parents les plus proches, nos amis avons tous effectué les tests mais en vain. Je pourrais convaincre des cousins éloignés ou des amis de mes amis de les faire, mais il faudrait que je paie leur voyage. J’ai essayé d’emprunter de l’argent partout, mais je me suis déjà tellement endetté à cause de cette maladie...
    Mohammed sentit les larmes lui monter aux yeux. Il s’interrompit et baissa la tête pour qu’Ibrahim ne le voie pas pleurer.
    Après un long silence, Ibrahim reprit la parole dans un murmure.
    — Maha a dit que vous aviez trouvé quelque chose sur un site de construction.
    — Oui.
    — Dois-je comprendre que vous voulez de l’argent en échange de ce que vous avez à me dire ?
    — Oui.
    — Vous savez que la loi vous

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