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Le tombeau d'Alexandre

Le tombeau d'Alexandre

Titel: Le tombeau d'Alexandre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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concierge, murmura Knox lorsque celui-ci ne pouvait plus les entendre.
    — Oui, mais, aussi incroyable que cela puisse paraître, celui de mon hôtel à Tanta était encore pire. Il me regardait toujours comme si les femmes étaient à l’origine de tous les maux de la Terre. J’avais envie de lui demander : pourquoi vous travaillez dans un hôtel, alors ? Pourquoi pas dans un camp de scouts, où il n’y a que de gentils garçons ?
    Knox éclata de rire et poussa la porte de l’ascenseur.
    — Tu aimes les fruits de mer ?
    — J’adore.
    — Il y a un restaurant de fruits de mer où j’allais souvent. Je n’y suis pas allé depuis longtemps, mais on pourrait essayer.
    — Avec plaisir. Tu connais bien la ville, alors ?
    — Je la connaissais bien.
    Une fois au pied de l’immeuble, il entraîna Gaëlle vers la droite, loin du tumulte de la sharia Nabi Daniel. Les hommes d’Hassan étant à sa recherche, il préférait rester dans l’ombre. Il balayait la rue d’un œil inquiet en sentant peser sur lui le regard du moindre badaud, comme si on allait se retourner sur son passage. Derrière eux, dans l’obscurité, un homme en djellaba bleue parlait d’un air grave dans son téléphone portable, la tête baissée.
    — Tout va bien ? demanda Gaëlle. Il y a un problème ?
    — Non, répondit Knox, excuse-moi. Je suis juste un peu distrait.
    Un grand minaret s’élevait dans le ciel nocturne. Cela lui donna un sujet de conversation.
    — La mosquée Attarine, annonça-t-il. Tu sais que c’est là qu’a été trouvé le sarcophage d’Alexandre le Grand ?
    — C’est vrai ? Je ne savais même pas qu’il avait été trouvé.
    — Encore un coup de votre Napoléon ! Lorsqu’il a envahi l’Égypte, il s’est emparé de tous les trésors historiques du pays.
    — Oui, admit-elle en riant. Et les sales Anglais de ton espèce les lui ont volés.
    — Pour les rendre à la civilisation, précisa-t-il.
    Il regarda derrière lui. L’homme au portable les suivait toujours, à la même distance.
    — Bref, reprit-il, les archéologues ont trouvé dans cette mosquée un immense sarcophage en brèche qui faisait office de bain public. Il était couvert de hiéroglyphes mais, à l’époque, personne ne pouvait les déchiffrer. Les Égyptiens ont juré qu’il s’agissait de celui d’Alexandre. Et comme tu le sais sans doute, Napoléon vénérait Alexandre. Il a donc voulu ramener le sarcophage en France pour en faire son futur cercueil. Mais nous, les Anglais, on vous a mis dehors et il se trouve désormais au British Museum, à quelques pas de la pierre de Rosette.
    — Il faudra que j’aille le voir.
    Knox hocha la tête et prit une rue secondaire pour voir s’ils étaient vraiment suivis.
    — Une fois les hiéroglyphes déchiffrés, il s’est avéré que le sarcophage n’était pas du tout celui d’Alexandre mais celui de Nectanébo II.
    — Ah bon ?
    — Tu imagines la honte ! Tout le monde s’était fait rouler par les Égyptiens. Quel embarras ! On a essayé de faire comme si de rien n’était. On n’a même pas envisagé qu’il ait pu y avoir une parcelle de vérité dans cette histoire, qu’Alexandre ait pu reposer lui aussi dans ce sarcophage. On s’est dit que Ptolémée n’aurait certainement jamais mis la dépouille d’Alexandre le Grand dans un sarcophage réalisé pour un vulgaire fugitif comme Nectanébo.
    — En effet, cela semble peu probable.
    — Pourtant, récemment, les spécialistes ont changé d’avis.
    Il regarda derrière lui. Il n’y avait plus personne. Il commença à se détendre un peu.
    — Tu connais l’histoire de Nectanébo ? demanda-t-il.
    — Un peu.
    — On le considère comme le dernier pharaon natif d’Égypte, bien que quelques dissidents de l’époque ptolémaïque aient revendiqué ce statut. Il était très apprécié, notamment parce qu’il avait vaincu les Perses lors d’une grande bataille, mais aussi parce qu’il avait bâti de nombreux temples, un bon point pour un pharaon. Un de ces temples se trouvait à Saqqara, la cité des morts de Memphis, qui était la capitale de l’Égypte à l’époque.
    — Je ne suis pas complètement ignare, tu sais. Je connais Saqqara.
    Knox sourit.
    — En tout cas, poursuivit-il, il a également commandé ce sarcophage. Mais il ne l’a jamais utilisé. Les Perses n’aimaient pas perdre. Alors ils sont revenus avec une plus grande armée et Nectanébo a dû fuir. Dix

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