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Le tombeau d'Alexandre

Le tombeau d'Alexandre

Titel: Le tombeau d'Alexandre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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remonta la galerie avec une démarche légèrement empruntée, comme si elle sentait qu’on la regardait.

Chapitre 10
     
    I
    De retour à l’appartement d’Augustin, Knox se laissa tomber sur le canapé et essaya de tuer le temps, mais ce n’était pas facile. Tintin, ça allait bien une fois, et encore... Il se mit à faire les cent pas dans le salon, puis sortit sur le balcon. Le soleil sembla mettre une éternité à se coucher. Et toujours pas de nouvelles d’Augustin, qui avait promis de revenir avec des livres et de quoi manger avant d’emmener sa photographe française au restaurant.
    Le téléphone sonna vers dix-neuf heures trente. Le répondeur crachota son annonce d’accueil.
    — C’est moi ! cria Augustin par-dessus une musique assourdissante, des conversations animées, des rires gras et le tintement de verres et de bouteilles. Tu peux répondre.
    Knox décrocha.
    — Mais t’es où, là ? Tu devrais être rentré depuis des heures.
    — Écoute, vieux, j’ai un souci au boulot.
    — Au boulot ? répéta Knox avec ironie.
    — Il faut que tu appelles cette photographe de ma part. Gaëlle Dumas. Celle qui est au Vicomte. Explique-lui que j’ai de gros problèmes et que j’essaie de limiter les dégâts.
    — Elle est toute seule ici, protesta Knox. Tu ne vas pas lui poser un lapin.
    — Justement, c’est pour ça que tu dois l’appeler de ma part. Si elle entend ces bruits derrière moi, elle risque de se demander si je lui dis vraiment la vérité.
    — Pourquoi tu ne lui proposes pas de te rejoindre ?
    — J’ai d’autres plans. Tu te souviens de la Béatrice dont je t’ai parlé ?
    — C’est pas vrai !
    — S’il te plaît, appelle-la de ma part.
    — Je ne suis pas là pour faire ton sale boulot !
    — Je te le demande comme à un ami, Daniel. Comment tu m’as dit, déjà ? Je suis dans la merde. Il faut que tu m’aides.
    — D’accord, soupira Knox avec le sentiment d’être redevable. Je m’en occupe.
    — Merci.
    — Et bonne chance pour régler tes problèmes professionnels, ajouta Knox avec un sarcasme cinglant.
    Il prit l’annuaire et chercha le numéro du Vicomte. Il était embarrassé et se sentait coupable par rapport à Gaëlle. Il était réglo sur ce genre de choses. Quand on invitait une fille, on ne la laissait pas tomber, surtout quand elle avait vraiment besoin de compagnie. Il avait devant lui la perspective d’une longue soirée. Personne à qui parler, rien à lire, rien à regarder à la télévision. Et puis merde ! se dit-il. Qu’Hassan et ses acolytes aillent se faire foutre ! Il entra dans la chambre d’Augustin et mit une chemise propre et une casquette de base-ball. Puis il laissa un mot à côté du téléphone, descendit en bas de l’immeuble et héla un taxi.
     
    II
    Ibrahim n’arrivait pas à se détendre. Il avait des démangeaisons en haut du bras, là où l’infirmière lui avait prélevé du sang pour son test HLA. Il n’arrêtait pas de penser à cette pauvre petite fille aux grands yeux marron. A son épreuve, et à son courage. Au bout d’un moment, il ne supporta plus de rester assis sur son canapé. Il alla dans son bureau et prit sur les étagères un livre que son père lui lisait quand il était petit. Puis il sortit prendre sa voiture.
    L’appartement de Mohammed se trouvait au neuvième étage. Les ascenseurs étaient hors service. Lorsqu’il arriva enfin en haut de l’escalier, Ibrahim dut rester un moment les mains sur les genoux pour reprendre son souffle. Cette ascension interminable devait être particulièrement pénible avec un enfant invalide dans les bras. Il pensa à l’enfance privilégiée qu’il avait eue, au confort que lui avait procuré la relative richesse de son père, à l’éducation qu’il avait reçue. Il surprit, derrière la porte, la rancœur refoulée d’un homme et d’une femme sous pression, qui essayaient de parler sans se faire entendre de leur chère enfant. Il se sentit soudain gêné ; il eut l’impression d’être un intrus. Tandis qu’il s’apprêtait à faire demi-tour, la porte s’ouvrit et une femme apparut sur le seuil, un foulard sur la tête, dans une tenue recherchée, comme si elle allait rendre visite à quelqu’un. Elle sembla aussi surprise que lui.
    — Qui êtes-vous ? demanda-t-elle. Qu’est-ce que vous faites là ?
    — Excusez-moi, répondit-il avec embarras. J’ai quelque chose pour Mohammed.
    — Quoi ?
    — C’est

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