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Le tombeau d'Alexandre

Le tombeau d'Alexandre

Titel: Le tombeau d'Alexandre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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n’insiste pas.
    — Allez, un indice ! Juste un indice.
    — Je t’assure, je ne peux pas.
    — Bien sûr que si ! Tu en meurs d’envie.
    — S’il te plaît, le supplia-t-elle avec une moue boudeuse. Tu connais l’expression « se jeter dans la gueule du loup » ? Ça veut dire : contrarier Elena. Crois-moi, il vaut mieux éviter ça.
    — D’accord, ronchonna Knox. Alors comment en es-tu arrivée à travailler avec elle ? C’est un chantier de fouilles grec, non ? Et tu n’as pas l’air d’être grecque.
    — L’assistante d’Elena est tombée malade. Il a fallu la remplacer. J’ai été recommandée par quelqu’un. Tu sais ce que c’est.
    — Oui.
    — Elena m’a appelée chez moi. J’ai été très flattée. Je n’avais rien d’important en cours, et puis potasser des bouquins, ce n’est quand même pas la même chose.
    — C’est vrai. C’est ta première fouille ?
    Elle hocha la tête.
    — S’il te plaît, je déteste parler de moi. À ton tour, maintenant. Tu es archéologue sous-marin, c’est bien ça ?
    — Un archéologue qui fait de la plongée, oui.
    — Et qui n’est pas dépourvu d’un certain snobisme intellectuel, à ce que je vois.
    Knox éclata de rire.
    — Tu as raison.
    — Où as-tu fait tes études ?
    — A Cambridge.
    — Oh ! s’écria-t-elle en faisant la grimace.
    — Quoi ? Tu n’aimes pas Cambridge ? Comment est-ce possible ?
    — Ce n’est pas Cambridge que je n’aime pas. C’est quelqu’un qui y a fait ses études.
    — Un archéologue ? Génial ! Qui ?
    — Je suis sûre que tu ne le connais pas. Il s’appelle Daniel Knox.

Chapitre 11
     
    I
    — Excellent ! s’esclaffa Augustin en frappant dans ses mains lorsque Knox lui raconta ce qui s’était passé. C’est vraiment excellent ! Et qu’est-ce tu as fait ?
    — Qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? gronda Knox. Je lui ai dit que je n’avais jamais entendu parler de lui et j’ai changé de sujet.
    — Tu ne sais pas du tout pourquoi elle te déteste à ce point ? Tu ne l’aurais pas sautée et jamais rappelée, par hasard ?
    — Non.
    — Tu es sûr ? En général, en ce qui me concerne, c’est pour ça.
    — Certain.
    — Alors ?
    — Je n’en sais rien. Je ne vois pas. À moins que...
    — Quoi ?
    — Oh, non ! s’écria Knox en se tapant sur le front, les joues en feu. C’est pas vrai !
    — Quoi ?
    — Elle ne s’appelle pas Gaëlle Dumas, crétin ! Elle s’appelle Gaëlle Bonnard.
    — Dumas, Bonnard, quelle différence ? Et puis, c’est qui, cette Gaëlle Bonnard ?
    — La fille de Richard, répondit Knox. Et il ajouta d’un air sombre :
    — Pas étonnant qu’elle me déteste.
     
     
    II
    Il faisait chaud et humide dans la chambre de Gaëlle, bien qu’elle ait ouvert en grand la porte-fenêtre de son balcon. Mark avait eu une drôle d’expression lorsqu’elle avait parlé de Daniel Knox. Et il avait brusquement changé de sujet. Pendant tout le reste de la soirée, il avait semblé très mal à l’aise. Elle s’en voulait. Elle avait vraiment passé un bon moment avec lui avant de tout gâcher. Ils se connaissaient forcément. Il aurait même été étonnant que deux archéologues environ du même âge, tous deux formés à Cambridge, n’aient pas été amis.
    Quand on déteste quelqu’un, c’est soit pour une question de principe soit pour des raisons personnelles. Gaëlle n’avait jamais rencontré Knox, mais il y avait un peu des deux dans cette haine qui lui enserrait la poitrine comme un serpent. Sa mère, chanteuse dans un bar, avait eu une brève aventure avec son père. Et elle était tombée enceinte. Elle en avait profité pour le forcer à l’épouser, alors que ce mariage n’avait aucune chance, notamment parce qu’il préférait les hommes aux femmes. Gaëlle avait tout juste quatre ans quand il avait jeté l’éponge pour s’enfuir en Égypte. Sa mère, privée d’un mari sur qui rejeter la faute et voyant que sa carrière ne menait nulle part, s’en était prise à elle. Elle avait absorbé toutes sortes de drogues jusqu’à ce que, la veille de son cinquantième anniversaire, elle évalue mal un de ses appels au secours et parte pour de bon.
    Enfant, Gaëlle faisait ce qu’elle pouvait pour faire face à l’angoisse, à la colère et à la violence de sa mère. Elle subissait une pression insupportable mais, heureusement, elle avait une soupape de sécurité. Une fois

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