Le tombeau d'Alexandre
jeep. Il fit du stop pendant une demi-heure jusqu’à ce qu’une voiture finisse par s’arrêter. Le conducteur lui parla en arabe et il lui répondit dans la même langue sans réfléchir, l’esprit ailleurs. Ils discutèrent essentiellement de football. L’homme était un ardent supporter de l’Ittihad. Et ce ne fut que lorsqu’il descendit de voiture en le remerciant que Knox se rendit compte qu’il l’avait pris pour un Égyptien en raison de sa tenue. Les gènes bédouins de sa grand-mère, son visage mal rasé et sa peau bronzée avaient fait le reste.
Il avait encore de quoi prendre un taxi mais préférait garder son argent jusqu’à ce qu’il puisse en retirer. Il retourna donc à l’appartement d’Augustin en bus. Une fois sur place, il passa par le parking pour ne pas se faire remarquer. Il était sur ses gardes, sans quoi il n’aurait sans doute pas vu les deux hommes assis à l’avant d’un Freelander blanc. Le conducteur, qui fumait une cigarette roulée, bâilla la bouche grande ouverte. Le passager était caché dans l’ombre. Knox se rapprocha. À travers la vitre arrière, il vit son sac rouge et un carton contenant toutes les affaires qu’il avait à son hôtel du Sinaï. Bien sûr, les hommes d’Hassan avaient dû se rendre immédiatement dans sa chambre pour y glaner des informations.
Il tourna les talons et s’éloigna rapidement. Il n’était pas bien loin lorsqu’il comprit qu’il était inutile de fuir. Si Hassan avait demandé à ce qu’on le ramène mort ou vif, ses agresseurs de la veille ne l’auraient pas laissé partir. Les hommes postés dans la voiture étaient sans doute chargés de s’assurer qu’il partait. Il ne se montrerait pas pour autant, bien sûr, mais les risques étaient moins importants qu’il ne l’avait pensé et, de toute façon, il avait besoin de ses papiers. Il y avait une entrée secondaire à l’arrière de l’immeuble, mais elle était généralement verrouillée de l’intérieur. Knox baissa la tête et marcha droit vers l’entrée principale, tournant le dos au Freelander, en espérant qu’il passerait inaperçu grâce à sa tenue égyptienne. Il entra dans le hall et prit le risque de se retourner brièvement. Les hommes étaient toujours assis dans la voiture et ne s’intéressaient pas à lui.
Un concierge nettoyait le carrelage en terre cuite. Knox contourna la zone humide et prit l’ascenseur pour monter au septième étage. Une fois arrivé, il redescendit d’un étage pour regagner l’appartement d’Augustin. Il s’accroupit pour être au-dessous de la fenêtre avant d’entrer. Augustin n’était pas là. Apparemment, il n’avait pas passé la nuit chez lui. Knox rassembla rapidement ses quelques affaires dans un sac et laissa un mot à son ami pour le remercier de son hospitalité, lui dire qu’il avait décidé de reprendre la route, en précisant qu’il l’appellerait plus tard, et l’encourager à se tenir sur ses gardes. Il était encore en train d’écrire lorsqu’il entendit une clé tourner dans la serrure. Il regarda pétrifié la poignée s’abaisser et la porte s’ouvrir. Nessim apparut sur le pas de la porte, un sac plastique transparent rempli d’appareils électroniques à la main.
Chapitre 16
I
Knox et Nessim se regardèrent fixement pendant un instant, aussi stupéfaits l’un que l’autre. Nessim fut le premier à réagir en portant la main à l’intérieur de sa veste. Voyant l’étui de revolver, Knox sortit immédiatement de sa torpeur et se jeta sur lui. Le revolver vola dans les airs et tomba dans la cage d’escalier pour atterrir six étages plus bas. Knox se précipita dans l’escalier, talonné par Nessim. Ils s’élancèrent à toute vitesse, en sautant une volée de marches à la fois, une main sur la rampe, et en rebondissant sur les murs dans les angles. Nessim était à moins d’un mètre de Knox. Celui-ci arriva dans le hall, dont le carrelage était encore humide. Il ralentit juste assez pour garder l’équilibre, mais Nessim glissa, se tordit la cheville et vint se fracasser contre les ascenseurs en jurant violemment. Knox jaillit hors de l’immeuble et courut vers sa jeep. Il jeta un coup d’œil derrière lui. Nessim était sortit lui aussi. Il boitait. Il avait récupéré son revolver mais le tenait à plat contre lui. L’endroit était trop fréquenté pour qu’il puisse s’en servir. Il héla son collègue, qui démarra la voiture et partit
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