Le tombeau d'Alexandre

les ouvriers puissent circuler librement. Une fois le travail achevé, pour garder l’endroit secret, il fallait refermer le point d’accès principal, peut-être en le bouchant avec une dalle de pierre, recouverte par une mosaïque.
    Knox posa sa lampe par terre et se mit à taper sur les murs avec la base de sa torche en écoutant l’écho, dans l’espoir d’entendre un bruit moins sourd susceptible d’indiquer la présence d’une cavité. Il procédait de bas en haut en se déplaçant à chaque fois de cinquante centimètres sur sa gauche. Il ne remarqua rien. Il tapa sur le plancher, le plafond, l’escalier. Toujours rien. Frustré, il fronça les sourcils. C’était une bonne idée mais, apparemment, il s’était trompé.
     
    IV
    Nicolas avait sa dose de mondanités. Il attrapa Ibrahim par le bras et l’entraîna à l’écart.
    — Peut-être pourrions-nous commencer, suggéra-t-il.
    — Oui, bien sûr. Mais il reste une personne que j’aimerais vous présenter.
    — Qui ? soupira Nicolas.
    — Mohammed el-Dahab, répondit Ibrahim en montrant du doigt le robuste Égyptien, l’entrepreneur qui a trouvé le site.
    — Et ensuite nous pourrons commencer ?
    — Oui.
    — Bien.
    Ils se dirigèrent vers Mohammed.
    —  Salam aleikoum, dit Nicolas avec brusquerie.
    —  Wa aleikoum es salam, répondit Mohammed. Et merci. Merci.
    — Mais de quoi ?
    — La petite fille malade dont je vous ai parlé, expliqua Ibrahim en souriant, est la fille de Mohammed.
    Interloqué, Nicolas regarda tour à tour les deux hommes.
    — Il y a vraiment une petite fille malade ?
    — Bien sûr, répondit Ibrahim en fronçant les sourcils. Qu’est-ce que vous croyez ?
    — Excusez-moi, dit Nicolas, hilare. J’ai trop souvent eu affaire à vos compatriotes du Caire. J’ai pensé que c’était un bakchich.
    — Pas du tout, insista Mohammed. Cet argent représente beaucoup pour moi. Il donne une chance à ma fille. Ma famille vous sera éternellement redevable.
    — Ce n’est rien, lui assura Nicolas. Vraiment.
    Et il se tourna vers Ibrahim en regardant sa montre.
    — Maintenant, nous devons vraiment y aller.
     
    V
    Assis dans le noir contre un des murs de soutènement, Knox rongeait son frein. Il paraissait tellement logique que cet endroit soit relié au niveau inférieur de la tombe. Mais il avait tapé sur chaque centimètre des parois extérieures, excepté là où les murs de soutènement bloquaient l’accès.
    Tout à coup, il se dit qu’il avait au moins cinquante centimètres de calcaire au-dessus de la tête. Alors pourquoi ces murs de soutènement ? Il se mit à genoux et posa les mains à plat là où il était adossé, la joue contre la pierre, comme pour écouter ses secrets. Pourquoi prendre cette peine ? La salle avait été taillée dans le roc. Le plafond n’avait pas besoin d’être étayé. Il y avait des dizaines de salles dans la nécropole et des dizaines de nécropoles à Alexandrie. Or, Knox n’avait jamais vu de murs de soutènement comme ceux-ci. Alors peut-être n’étaient-ce pas des murs de soutènement. Peut-être avaient-ils une autre fonction. Peut-être cachaient-ils quelque chose...
    Knox les examina attentivement de bas en haut. Chacun d’eux se composait de six colonnes de six blocs d’environ trente centimètres de large et de haut sur un mètre de long. Ils ne touchaient le mur extérieur que d’un côté. S’ils cachaient quelque chose, c’était sans doute de ce côté. Le mortier reliant les blocs s’était effrité. Knox poussa de toutes ses forces le bloc supérieur du premier mur, qui résista mais finit par céder lentement en dévoilant une partie de la paroi extérieure. Il n’insista pas davantage et s’attaqua au deuxième mur. Cette fois, lorsqu’il poussa le bloc du haut, il découvrit un espace vide. Il essaya de déplacer les deux blocs supérieurs à la fois, mais ils étaient trop lourds. Il escalada la paroi extérieure comme un alpiniste dans une cheminée rocheuse et poussa les blocs avec ses pieds aussi loin que possible. Ceux-ci étaient en équilibre entre les blocs inférieurs et le plafond. Il redescendit pour aller voir ce qu’il y avait derrière et découvrit un petit trou donnant dans un espace réduit de la taille d’un placard à balais. Il remplit ses poches de tout le matériel dont il pourrait avoir besoin et se faufila dans le trou la tête la première. Il tomba lourdement sur les mains.
    Après avoir