Le Tombeau De Jésus

vallée du Jourdain à l’époque de Pilate et d’Hérode. Il portait quelques traces des génomes propres aux populations de Grèce et d’Inde, mais les mitochondries attestaient surtout une ascendance « sémitique ».
    Personne ne peut dire, bien sûr, quelle était l’apparence physique de Jésus et de Marie Madeleine, mais Matheson était presque sûr que leurs cheveux et leurs yeux étaient noirs. Les cheveux de Jésus étaient probablement bouclés, peut-être même crépus. En tout cas, il ne ressemblait probablement pas aux portraits que faisaient de lui les peintres de la Renaissance et que l’on retrouve dans presque toutes les églises du monde : un homme à la peau claire, aux cheveux lisses et aux yeux bleus.
    En dépit de tous les efforts de Simcha, il nous a été impossible de prélever le moindre fragment d’os de « Judas, fils de Jésus » et à plus forte raison de tenter d’en extraire un échantillon ADN. L’ossuaire 80/501 avait peut-être été nettoyé en vue de son exposition au musée d’Israël. Il n’est pas exclu qu’il soit possible à l’avenir de procéder à une analyse ADN à partir des taches couvrant les parois de l’ossuaire. Mais l’évidence s’impose d’ores et déjà : si, comme l’indiquaient les inscriptions, Jésus était le fils de Joseph, et si le jeune Judas était le fils de Jésus, alors, selon toute vraisemblance, la mère du jeune Judas et la femme de Jésus ne pouvaient être que Mariamne, c’est-à-dire Marie Madeleine.

1 er janvier 2006
    De Simcha Jacobovici à Charles Pellegrino.
    Cc   : James Cameron, James Tabor, Shimon Gibson.
    Salut, Charles.
    La situation se présente ainsi   : nous avons un tombeau à l’origine établie, des ossuaires découverts in situ, des inscriptions qui correspondent aux récits évangéliques et maintenant des analyses ADN.
    Mais il y a aussi le mystérieux ossuaire inscrit « Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus   » apparu sur le marché des antiquités à peu près à la même époque que celle de la disparition de l’ossuaire de Talpiot. James Tabor a vérifié les dimensions de « Jacques   » dans l’ouvrage de Shanks, et elles correspondent exactement à celles de l’ossuaire manquant, telles qu’elles ont été relevées par l’AAI. Si nous pouvions démontrer que l’ossuaire de Jacques est bien celui qui manque, notre thèse sur le tombeau de famille de Jésus n’en serait que plus solide.
    Dans cette perspective, où en es-tu de tes analyses de la patine   ? As-tu pris les « empreintes digitales   » des ossuaires de Talpiot   ? Correspondent-elles à celles de l’ossuaire « Jacques   » ? J’ai besoin de la savoir dans les plus brefs délais.
    Simcha

—  Chapitre 14 –
    UN JÉSUS DE LABORATOIRE
    Charles Pellegrino
    En théorie, la patine présente à l’intérieur d’une sépulture ou à la surface des objets qu’elle contient développe sa propre signature, en fonction d’un ensemble de conditions variables, notamment la nature du sol, la présence de minéraux et de bactéries et la quantité d’eau infiltrée. Les analyses spectrographiques d’échantillons de patine prélevés à la surface d’ossuaires issus d’un même tombeau et sur les parois de celui-ci doivent en conséquence révéler une « empreinte » commune.
    En Israël, les géochimistes Amnon Rosenfeld et Shimon Ilani avaient d’ores et déjà effectué une analyse à la microsonde électronique sur un échantillon de lapatine de l’ossuaire de Jacques. À la demande de Simcha, ils m’avaient envoyé leurs résultats, ainsi que le prélèvement. Un second échantillon du même ossuaire me fut envoyé par Vincent Vertolli, conservateur du musée royal de l’Ontario à Toronto, où un autre test au microscope électronique avait été effectué.
    Si les analyses spectrographiques des échantillons prélevés sur les murs du tombeau et les ossuaires de Talpiot présentaient toutes une signature commune, nous pourrions la comparer à celle de l’ossuaire de Jacques. S’il y avait correspondance, il nous faudrait nous assurer que celle-ci était significative en testant des échantillons aléatoires. Si, à l’inverse, les variations interdisaient d’établir une telle empreinte, cela signifierait que chaque ossuaire produisait sa propre patine et que nous n’avions aucun moyen de relier celui de Jacques au tombeau de Talpiot.

De Charles Pellegrino à Simcha Jacobovici et James