Le Tombeau De Jésus
donne à la terra rossa sa couleur et son nom. C’est plein de rouille là-dedans.
Douze autres signaux émis par différents échantillons des murs et du plafond démontrèrent que le test était reproductible. En d’autres termes, de nouvelles analyses spectrographiques menées dans n’importe quel autre laboratoire à partir d’autres échantillons prélevés dans le tombeau donneraient immanquablement les mêmes résultats.
Nous nous sommes ensuite penchés sur la patine de l’ossuaire de Jésus et avons obtenu les mêmes données. Les patines de « Matthieu » et de « Mariamne » correspondaient également à celle de « Jésus » et à celle des murs du tombeau. Le test était concluant.
J’avais craint que le pourrissement des livres sacrés entreposés dans la sépulture pendant un quart de siècle n’eût créé un nouvel environnement bactérien et fongique, différenciant la composition chimique du tombeau de celle des ossuaires retirés des années auparavant, pour être stockés dans l’environnement sec et bactériologiquement neutre de l’entrepôt de l’AAI. Mais les bactéries n’avaient pas modifie de façon significative l’environnement. Selon l’analyse spectrographique, les signatures des différentes patines concordaient.
J’étais à présent plus optimiste. En séparant les ossuaires du tombeau, Shimon Gibson et ses collègues nous avaient rendu un fier service : il était à présent démontré que, même soumise pendant presque trois décennies à un environnement très différent, la patine des ossuaires avait conservé les mêmes caractéristiques chimiques que celle du tombeau deux fois millénaire.
Durant tout ce temps, nous nous étions abstenus de lire les résultats concernant l’ossuaire de Jacques, obtenus quatre ans auparavant au microscope électronique. Quand j’ouvris finalement l’enveloppe du Dr Rosenfeld et lus son rapport, le résultat était encore concordant, jusqu’à la présence de pics de titane et de fer.
Un résultat négatif aurait signifié que « Jacques » provenait probablement d’une autre sépulture et ne pouvait en aucun cas être le dixième ossuaire manquant du tombeau de Talpiot. Mais ce résultat positif pouvait aussi invalider notre théorie. Si la signature chimique de la patine n’était pas unique mais correspondait à tous les tombeaux de la région de Jérusalem, le test n’aurait plus aucune signification.
De Charles Pellegrino à Simcha Jacobovici et James Cameron. Le 30 janvier 2006
Chers Simcha et James,
Ce fut une bonne journée. Nous avons comparé les analyses spectrographiques des échantillons prélevés à travers vingt signaux et constaté que la composition de la patine des murs du tombeau et de la surface des ossuaires était identique.
Je m’attendais à beaucoup plus de variations entre les différentes parties du tombeau, et même entre les différentes couches du même échantillon, mais il s’avère que, sur le plan chimique, elles sont très faibles (dans une fourchette d’environ cinq pour cent). Les différentes strates diffèrent davantage par des caractéristiques comme la morphologie des cristaux que par leur composition chimique. Par analogie, on pourrait les comparer aux cernes d’un arbre vu en coupe transversale : les couches semblent différentes, mais avec un microscope électronique, les mêmes pourcentages de carbone, d’oxygène et de fer apparaissent.
Prochaine étape : nous devons étoffer notre base de données en analysant d’autres échantillons de patine prélevés sur d’autres ossuaires pour les comparer à notre « empreinte ». La prochaine phase consiste à tester l’hypothèse du caractère non significatif de la correspondance entre la patine du tombeau de Talpiot et celle de l’ossuaire de Jacques. Si nous retrouvons la même signature ailleurs, notre édifice s’effondre. Dans le cas contraire, la démonstration sera faite que « Jacques » est bien l’ossuaire manquant.
À bientôt,
Charles
La suite des tests se déroula le 7 février 2006 sous les caméras de James Cameron. Amnon Rosenfeld se joignit à nous. Quatre ans auparavant, en compagnie du Dr Ilani, il avait procédé, à Jérusalem, à l’analyse de la patine de l’ossuaire de Jacques. Il fut étonné d’apprendre que les résultats préliminaires du laboratoire de la police scientifique du comté de Suffolk semblaient indiquer que celui-ci provenait d’un tombeau
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