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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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retrouvés à Maubisson, sur la route de Douvres. Il a voulu que je l’accompagne.
    — Pourquoi ? s’enquit le magistrat. Pourquoi vous ?
    — J’ai un contrat avec l’échevinage, Sir Hugh. Castledene était sur le point de recevoir d’importants visiteurs. Ma mise à leur disposition faisait partie des égards qu’il leur devait.
    Il sourit :
    — Peut-être suis-je un peu plus fiable que les autres médecins.
    — Et les hôtes de Castledene ?
    — Je pense qu’ils ne souffraient pas d’infection, mais seulement du mal de mer. Quand je les ai examinés, ils se sentaient déjà mieux. Je ne sais pas grand-chose, Sir Hugh, des secrets et des mystères qui liaient Paulents et le maire. Par contre, je sais que les visiteurs se portaient bien. J’ai aussi appris que Sir Walter et Paulents avaient été menacés, mais c’est tout. Quand l’épouse de Paulents m’a prié de rester près d’eux à Maubisson, j’ai refusé. Je devais retourner à Cantorbéry.
    — Leur avez-vous donné un remède ?
    — J’ai mélangé un peu de camomille à une cruche de vin, expliqua Desroches en souriant. Castledene et moi avons bu de ce même vin.
    — Et Servinus, le garde du corps ?
    Le médecin leva les mains.
    — Que puis-je vous répondre, Sir Hugh ? Il était vêtu de cuir noir, avec une certaine recherche. C’était un soldat de métier, le crâne dégarni, les traits durs. Il ressemblait beaucoup à Wendover ; un homme à se complaire dans les camps et le fracas des armures. La femme de Paulents semblait avoir quelque penchant pour lui. Il jouait sans nul doute les guerriers valeureux.
    — Vous estimez donc que c’était un combattant ?
    — Il est clair qu’il aurait été en mesure de résister à n’importe quelle attaque.
    — Le croyez-vous capable de meurtre ?
    — Je ne peux vous répondre là-dessus, Sir Hugh. Je veux dire...
    Il allait poursuivre quand soudain un hurlement rauque retentit. La porte s’ouvrit et Castledene fit irruption.
    — Venez vite, Sir Hugh ! Un homme a été occis !

 
    CHAPITRE X
    Inferno tristi tibi quis fatetur.
    Malheureux en ton enfer, qui se confessera à toi ?
    Sedulius Scottus
    Corbett ordonna à Ranulf de rester sur place pendant que lui et Chanson, suivi de Desroches, sortaient dans le couloir glacial. Castledene les fit passer par l’arrière. Il faisait un froid mordant et des torches disposées en cercle brillaient au bout du jardin. Wendover accourut.
    — Sir Hugh, l’un des gardes a été tué.
    Desroches se précipita. Corbett lui emboîta le pas et arriva près du groupe d’hommes qui entourait un corps à plat ventre dans la neige. Le médecin leva les yeux et fit un signe de tête.
    — Mort ! s’exclama-t-il en montrant le lourd carreau d’arbalète fiché profondément entre les omoplates du malheureux. Une blessure fatale.
    Il retourna le cadavre.
    Quand le magistrat examina la victime – un jouvenceau aux cheveux blonds, aux yeux vitreux, au visage grêlé et mal rasé – il remarqua quelque chose d’étrange : la sentinelle ne portait pas la livrée habituelle, mais une chape bleu clair endossée à l’ordinaire par Wendover.
    — Qu’est-il arrivé ? interrogea Corbett.
    L’un des gardes prit la parole :
    — Oseric – c’est son nom – n’était parmi nous que depuis quelques mois.
    — Qu’est-il arrivé ? répéta le magistrat.
    — Il est sorti pour se soulager. Comme c’était urgent, il a pris la chape de Wendover. Il est resté dehors un certain temps. Nous étions tous dans la resserre, à boire et à bavarder. J’ai fini par m’inquiéter.
    Corbett claqua des doigts afin que les porteurs de torches s’approchent de celui qui parlait. Son interlocuteur, petit et râblé, lui jeta un coup d’oeil furieux.
    — Pourquoi quelqu’un tuerait-il l’un d’entre nous ? s’enquit-il.
    Le clerc eut un geste d’ignorance et embrassa du regard le jardin enneigé, les buissons et les arbres, le haut mur d’enceinte. Une fois encore l’Ange de la Mort avait frappé, discret et silencieux, invisible et pourtant menaçant, comme un redoutable faucon planant au-dessus des champs de ce bas monde, pressé de capturer une âme vivante dans ses serres avides. Mais pourquoi maintenant ? Comment ? Qui l’avait mené ici, qui avait choisi sa proie ? Corbett revint vers la porte de derrière et nota les fenêtres aux volets clos qui la flanquaient. Il essaya de les ouvrir, mais ils étaient

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