Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
contempler le fond d’une chope en souhaitant qu’elle soit à nouveau pleine.
    — Savez-vous quelque chose sur L’Indomptable, Hubert le Moine ou Adam, son demi-frère ?
    Lechlade s’humecta les lèvres et regarda avec convoitise par-dessus son épaule, vers la porte, comme s’il s’attendait que Chanson lui procure un pichet de bière mousseuse.
    — Je vous ai posé une question, Maître Lechlade.
    Ce dernier se pencha sur la table. Son haleine sentait le plat de veau aux herbes cuisiné par Ranulf.
    — Sir Hugh, dit-il d’une voix pâteuse, les yeux lourds de sommeil, j’ai bien sûr ouï parler de Blackstock et d’Hubert, mais ils ne représentent rien pour moi ; ce n’est que rumeurs sur la place du marché, plumes dans le vent, ici aujourd’hui, envolées demain.
    — Mais votre maître, Sir Rauf Decontet, finançait L’Indomptable ?
    — Peut-être que oui, peut-être que non. Je n’en sais rien. Il ne discutait onc de ses affaires avec moi.
    — Et les gens qui venaient au milieu de la nuit, qui se faufilaient à travers la friche et frappaient doucement à l’huis ?
    — Je le répète, Sir Hugh, j’étais le serviteur de Sir Rauf. Je débarrassais les tables, balayais le plancher, mais une fois la tâche achevée...
    — Je sais ! l’interrompit Corbett avec colère. C’était un autre pot de bière. Par conséquent, vous ignorez tout du squelette enterré dans le jardin ?
    — Tout. J’ai été aussi surpris que les autres.
    — Et des agissements de votre maîtresse avec Wendover ?
    — Lady Adelicia ne m’aime point, Sir Hugh, bien que j’aie tenté de l’aider quand je le pouvais. Elle m’évitait autant que possible, et donc je faisais de même ! Où elle allait, ce qu’elle patricotait ne m’intéressait pas. C’est vrai que ça se passait mal entre le maître et elle, tout le monde pouvait le constater, même un ivrogne comme moi. Je sais bien que je suis abruti par la boisson, que j’ai l’esprit embrumé, mais quand ils étaient à table ils ne conversaient guère. Elle restait dans sa chambre et lui dans la sienne. Elle s’intéressait davantage à ses poudres et à ses habits, aux caquetages avec cette effrontée qui la sert, qu’à toute autre chose.
    — Et l’après-midi où Sir Rauf a été assassiné ?
    — Oh, je m’en souviens bien ! Lady Adelicia et Berengaria sont parties sur leurs palefrois. Je les ai regardées s’éloigner. Je serai franc, Sir Hugh, j’avais entendu les racontars, mais – il haussa les épaules – je n’ai pas d’autre endroit où aller. Je ne pipais mot. Je ne voulais pas que Decontet me chasse. Je saisis toujours l’occasion de noyer mes chagrins. Vous comprenez, quand Lady Adelicia était sortie, Sir Rauf s’enfermait dans sa pièce de travail. Dieu seul sait, bredouilla-t-il, ce qu’il y faisait.
    — Gardait-il de l’argent dans la maison ?
    — Très peu. L’essentiel était chez des orfèvres, ici et à Londres.
    — Et cet après-midi-là ?
    — Comme je vous l’ai dit, j’ai acheté un pichet de bière, suis monté à mon galetas, ai bu et me suis endormi. Je n’ai compris qu’il se passait quelque chose que lorsque j’ai entendu tambouriner à l’huis et crier Desroches !
    — Que pensez-vous de celui-ci ?
    — Eh bien, voilà plus de trois ans qu’il est à Cantorbéry, et, comme tous les médecins, il aime l’or et l’argent. Il est assez habile. Il a su attirer l’attention de l’échevinage et a acquis une maison à Ottemele Lane. Ce n’est pas une somptueuse demeure, mais il vit bien. Sir Rauf l’acceptait.
    — Soignait-il Sir Rauf ?
    — Pour moult petits maux. Sir Rauf était fort comme un boeuf. Quoi qu’il en soit, ce jour-là, je suis descendu ouvrir la porte à Desroches, et vous connaissez la suite.
    — Avez-vous jamais découvert qu’il arrivait à Berengaria de revenir s’enfermer avec votre maître ?
    Lechlade eut l’air surpris.
    — C’est impossible ! bafouilla-t-il.
    — Que nenni : c’est la vérité.
    Lechlade s’essuya les lèvres d’un revers de main et réprima une éructation.
    — Avant son mariage, Sir Rauf sortait parfois la nuit. Je pensais qu’il allait rendre visite aux catins et aux bagasses de la ville. Berengaria a l’oeil mutin. C’est le genre de jouvencelle qui pouvait plaire à Sir Rauf. S’il n’y avait point de joute amoureuse avec Lady Adelicia, je suppose que Berengaria, moyennant finances et faveurs,

Weitere Kostenlose Bücher