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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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bien fermés.
    — Sir Hugh, que se passe-t-il ici ? questionna Castledene qui arrivait en grande hâte.
    Corbett se retourna.
    — Je ne sais pas, Sir Walter. Je subodore que l’assassin a cru tuer Wendover ; à la place, c’est le pauvre Oseric qui a péri ; mais comment ?
    Il désigna l’arrière de la maison.
    — Je ne peux l’expliquer.
    — Est-ce vrai ?
    Corbett pivota sur ses talons. Wendover passait d’un pied sur l’autre, sa chape bleue à présent drapée sur un bras.
    — Je n’en suis pas certain, répondit Corbett. Il avait mis votre chape et il a été abattu. Vous en savez autant que moi, Maître Wendover.
    Il fit un pas en avant.
    — Ou en sauriez-vous davantage ?
    Déconfit, le capitaine fit un signe de dénégation.
    — Alors je suggère que vous et vos compagnons vous occupiez du corps d’Oseric.
    Wendover lança un regard torve à Corbett, jeta sa chape déchirée sur ses épaules et s’éloigna, furieux.
    — Sir Hugh ?
    — Oui, Sir Walter ?
    — Avez-vous déchiffré le code du manuscrit que vous avez pris dans le coffre de Paulents ?
    Corbett s’avança.
    — Non, Sir Walter. Mais je suis presque certain que ce n’est qu’un ramassis de bêtises.
    Il se frotta les bras, de plus en plus sensible à l’âpreté et à la froidure de la nuit, puis emmena le maire dans la maison et ordonna à Desroches de les accompagner. Une fois dans la pièce de travail, le clerc se réchauffa les mains devant le feu.
    — J’ai assez posé de questions. Nous allons retourner à Maubisson. C’est vrai, ajouta-t-il en se redressant, il est tard, mais vous, Sir Walter, et vous, Maître Desroches, devez venir avec moi. Nous revisiterons ce manoir. Avec Wendover. Nous vérifierons que rien ne nous a échappé.
    Il donna des ordres pour que les gardes encerclent Sweetmead. Il informa Lady Adelicia, qui le reçut de manière glaciale, qu’elle n’avait pas à regagner le Guildhall, mais qu’elle était aux arrêts dans sa maison et ne devait pas la quitter sans son autorisation écrite. Elle acquiesça avec calme. Il ajouta aussi que Berengaria et Lechlade pouvaient rester près d’elle si elle le souhaitait. Puis il remercia le père Warfeld, et, quelques minutes plus tard, encapuchonnés et bien emmitouflés, ils quittaient Sweetmead et retournaient vers Cantorbéry. Il gelait à pierre fendre et il faisait noir comme dans un four. Les cloches de la ville appelaient à vêpres, sonnant tel un glas dans les ténèbres.
    Quand ils eurent quitté Sweetmead, Ranulf prit la tête. Castledene poussa sa monture dont les sabots dérapaient sur le sol gelé et tira sur la chape de Corbett.
    — Ne traversons pas la cité, conseilla-t-il, mais prenons la direction de la poterne et descendons Warslock Lane. Ce sera plus facile.
    Le magistrat accepta. Le trajet s’avéra singulier. Les chevaux, nerveux, glissaient. Une brise aigre soufflait sous le ciel dégagé. Des silhouettes sombres allaient et venaient : chaudronniers et colporteurs, charretiers qui regagnaient la campagne. Une torche, parfois, dansait dans le noir. De-ci de-là une lanterne luisait, éclaboussant de ses reflets des congères ou des flaques d’eau gelée. Ils durent s’écarter pour calmer leurs bêtes au passage d’un groupe de frères de la Sainte-Croix, conduit par un porteur de crucifix, qui transportaient sur leurs épaules deux cercueils contenant les dépouilles de deux mendiants qu’on avait retrouvés morts de froid près du moulin de Schepescotes. L’air se trouva, de façon insolite, agréablement parfumé par les bouffées d’encens. Les mots redoutables du chant funèbre, « Mon âme aspire à Dieu, plus que la vigie à l’aurore », résonnèrent ainsi qu’un triste roulement de tambour et trouvèrent un écho dans l’esprit de Corbett. Lui aussi aspirait à l’aube ; pas uniquement dans l’espoir de voir une nouvelle journée, mais aussi pour que se dissipent les ténèbres glacées qui l’environnaient, le sentiment d’insécurité et ces angoissants mystères dans les griffes desquels il était pris comme dans un étau. Il avait envie d’être chez lui, d’être avec Maeve. Il respira profondément et cilla de ses yeux larmoyants.
    — À chaque jour suffit sa peine, murmura-t-il, et il s’obligea à fredonner l’air d’une chanson de goliard, Fas et nefas ambulant.
    Il attendit que le cortège funéraire ait disparu dans l’obscurité, puis, à la grande surprise de

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