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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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réarmement secret du Reich, qui avait commencé durant
les dernières années de la République; décider enfin qui succéderait à
Hindenburg quand il mourrait.
    Ce fut Rœhm, le chef des S.A., qui inventa la formule « la
seconde révolution » et qui insista pour qu'on l'effectuât. Il avait
l'approbation de Gœbbels, qui écrivit dans son journal à la date du 18 avril
1933 : « Tout le monde parle d'une seconde révolution qui doit se produire.
Cela signifie que la première révolution n'est pas terminée. Nous allons
maintenant régler nos comptes avec la Reaktion. La révolution ne doit pas
s'arrêter (19). »
    Les nazis avaient détruit la Gauche, mais la Droite demeurait :
les grosses affaires et la finance, l'aristocratie, les propriétaires junkers,
et les généraux prussiens qui tenaient serrées les rênes de l'armée. Rœhm,
Gœbbels et les autres « radicaux » du mouvement voulaient les liquider à leur
tour. Rœhm, dont les troupes d'assaut comptaient maintenant quelque 2 millions
d'hommes — vingt fois autant que les effectifs de l'Armée — sonna l'alarme en
juin :
    Une victoire sur la route de la révolution allemande a été
remportée... les S.A. et les S.S., qui portent la grande responsabilité d'avoir
mis en marche la révolution allemande, ne permettront pas qu'elle soit trahie à
mi-chemin... Si les Philistins croient que la révolution nationale a duré trop
longtemps... le moment est venu pour la révolution nationale de venir à son
terme et de devenir une révolution nationale socialiste... nous continuerons
notre combat... avec eux ou sans eux. Et, s'il le faut, contre eux... nous
sommes les garants incorruptibles de l'accomplissement de la révolution allemande
(20).
    Et, en outre, il ajouta dans un discours : « Il y a encore des
hommes occupant aujourd'hui des positions officielles qui n'ont pas la moindre
idée de l'esprit de la révolution. Nous nous débarrasserons d'eux sans pitié
s'ils osent mettre en pratique leurs idées réactionnaires. »
    Mais Hitler avait des idées tout autres. Pour lui, les slogans
socialistes-nazis n'avaient été que de la pure propagande, des moyens de
s'acquérir les masses pour son accession au pouvoir. Maintenant qu'il avait le
pouvoir, ces slogans ne l'intéressaient plus. Il lui fallait du temps pour
consolider sa position et celle du pays. Pour le moment du moins, c'était la
Droite — les milieux d'affaires, l'armée, le président — qu'il fallait apaiser.
Il n'avait pas l'intention de conduire l'Allemagne à la faillite et de risquer
ainsi l'existence même de son régime. Il ne devait pas y avoir de seconde
révolution.
    Il l'expliqua clairement aux chefs S.A. et S.S. eux-mêmes dans
un discours qu'il leur fit le 1er juillet. Ce dont l'Allemagne avait besoin
maintenant, déclara-t-il, c'était d'ordre. « Je réprimerai toute tentative de
troubler l'ordre existant aussi impitoyablement que je materai la soi-disant
seconde révolution qui ne mènerait qu'au chaos. » Il répéta son avertissement aux
gouverneurs d'États nazis réunis à la Chancellerie le 6 juillet :
    La Révolution n'est pas un état permanent, et on ne doit
pas la laisser prendre ce développement. Le flux de la révolution doit être
guidé dans le canal sans danger de l'évolution... Nous ne devons donc pas
congédier un homme d'affaires s'il est un bon homme d'affaires, même s'il n'est
pas encore un national-socialiste, et surtout pas si le national-socialiste qui
doit prendre la place ne connaît rien aux affaires. Dans ce domaine, le seul
critère doit être la compétence...
    L'Histoire ne nous jugera pas d'après le nombre
d'économistes que nous aurons écartés ou emprisonnés, mais selon que nous
aurons réussi ou non à procurer du travail aux chômeurs... Les points de notre
programme ne nous obligent pas à nous conduire comme des imbéciles et à tout
bouleverser, mais à réaliser soigneusement et prudemment nos projets. A la
longue, notre pouvoir politique sera d'autant plus sûr que nous aurons mieux
réussi à lui donner un soutien économique. Les gouverneurs d'États doivent
veiller à ce qu'aucune organisation du parti n'assume les fonctions du
gouvernement, ne procède à des révocations ou à des nominations, ce pourquoi le
gouvernement du Reich — et en ce qui concerne les affaires le ministre de l'Economie
du Reich — est seul compétent (21).
    On n'avait jamais fait de déclaration plus autorisée pour
affirmer que la révolution

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