Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
Vom Netzwerk:
en
ajoutant qu'il n'en était rien. Mais Hitler refusait de se laisser convaincre.
« Les relations entre les S.A. et l'armée, avait-il affirmé à Bad Godesberg, le
19 août, doivent être du même ordre que celles qui concernent la direction
politique. » Et le 23 septembre, à Nuremberg, il s'exprima encore plus
clairement :
    Il nous faut en ce jour nous souvenir tout particulièrement
du rôle joué par notre armée, car nous savons tous pertinemment que si, du
temps de notre révolution, l'armée ne s'était pas rangée à nos côtés, nous ne
serions pas où nous sommes aujourd'hui. Nous pouvons assurer à l'armée que nous
ne l'oublierons jamais, que nous voyons en elle l'héritière des traditions de
notre glorieuse armée d'autrefois et que, de tout notre cœur et de toutes nos
forces, nous soutiendrons l'esprit de cette armée.
    Peu de temps auparavant, Hitler avait secrètement donné aux
forces armées des assurances qui avaient amené dans son camp un grand nombre
d'officiers supérieurs. Le 2 février 1933, trois jours après avoir pris le
pouvoir, il avait prononcé un discours de deux heures devant les principaux
généraux et amiraux au domicile du général von Hammerstein, commandant en chef
de l'armée. L'amiral Erich Raeder révéla à Nuremberg la teneur de cette
première entrevue du chancelier nazi avec le corps des officiers (22). Hitler,
dit-il, dissipa parmi l'élite militaire la crainte de voir les forces armées
appelées à prendre part à une guerre civile et il promit à l'armée et à la
marine qu'elles pouvaient désormais se consacrer sans arrière-pensée à la
grande tâche de réarmer rapidement la nouvelle Allemagne. L'amiral Raeder
reconnut qu'il était ravi à l'idée que l'Allemagne allait avoir une nouvelle
marine, et le général von Blomberg, dont la nomination précipitée au poste de
ministre de la Défense, le 30 janvier 1933, avait étouffé toute tentation de la
part de l'armée de se révolter contre l'accession d'Hitler à la Chancellerie,
déclara par la suite dans ses mémoires inédits que le Führer ouvrit « un champ
d'activités qui révélait de grandes perspectives pour l'avenir ».
    Pour augmenter encore l'enthousiasme des chefs militaires,
Hitler créa, dès le 4 avril, le Conseil de défense du Reich pour accélérer un
nouveau programme de réarmement secret. Trois mois plus tard, le 20 juillet, le
chancelier promulguait une nouvelle loi sur l'armée, supprimant la juridiction
des tribunaux civils sur les militaires, ainsi que la représentation élue des
simples soldats, rétablissant ainsi le corps des officiers dans ses anciennes
prérogatives militaires. Un bon nombre de généraux et d'amiraux commencèrent à
considérer la révolution nazie sous un jour différent et plus favorable.
    Pour calmer Rœhm, Hitler le nomma — ainsi que Rudolf Hess, le
chef-adjoint du parti — membre de son cabinet, le 1er décembre, et, le 1er
janvier 1934, il adressa au chef des S.A. une lettre de vœux cordiale et
chaleureuse. Tout en répétant que « l'armée doit assurer la protection de la
Nation contre le monde au-delà de nos frontières », il reconnaissait que « la
tâche des S.A. est d'assurer la victoire de la révolution nationale socialiste
et l'existence de l'État national socialiste », et que le succès des S.A. avait
été « essentiellement dû » à Rœhm. La lettre se terminait ainsi :
    A la fin de cette première année de la révolution nationale
socialiste, je me sens donc le devoir de te remercier, mon cher Ernst Rœhm, des
services impérissables que tu as rendus au Mouvement national socialiste et au
peuple allemand, et de t'assurer combien je suis reconnaissant au destin de
pouvoir appeler des hommes tels que toi mes amis et mes camarades de combat.
    Avec ma sincère amitié et toute ma reconnaissance, ton Adolf Hitler (23).
    Cette lettre,
dans laquelle Hitler employait le tu familier, fut publiée dans le principal
quotidien nazi, le Völkischer Beobachter du 2 janvier
1934 et contribua beaucoup à apaiser sur le moment les sentiments de rancœur
qui se manifestaient dans les rangs des S.A. Dans l'atmosphère de bons
sentiments qui était de mise à l'occasion des vacances de Noël et du Nouvel An,
la rivalité entre les S.A. et l'armée ainsi que les récriminations des radicaux
nazis qui réclamaient « la seconde révolution » se trouvèrent momentanément
mises en sourdine.

LES DEBUTS DE LA POLITIQUE
ETRANGERE NAZIE
     « Ce

Weitere Kostenlose Bücher