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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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offensive si les nations armées,
de leur côté, détruisent leurs stocks d'armes offensives... L'Allemagne serait
également parfaitement disposée à démobiliser toutes ses forces militaires et à
détruire la petite quantité d'armes qui lui reste, à condition que les pays
voisins en fassent autant... L'Allemagne est prête à signer tout pacte solennel
de non-agression, car elle ne songe pas à attaquer, mais seulement à acquérir
la sécurité.
    Il y avait bien d'autres choses dans ce discours, dont la
modération et les accents pacifistes surprirent agréablement un monde mal à
l'aise. L'Allemagne ne voulait pas la guerre. La guerre était « une folie sans
limite ». Elle « causerait l'effondrement de l'ordre social et politique actuel
». L'Allemagne nazie n'avait aucun désir de « germaniser » d'autres peuples. «
La mentalité du siècle dernier, qui conduisit des gens à penser qu'ils feraient
des Allemands de Polonais et de Français nous est étrangère... les Français,
les Polonais et les autres peuples sont nos voisins, et nous savons qu'aucun
événement historiquement concevable ne peut modifier cette réalité. »
    Il y avait un seul avertissement. L'Allemagne réclamait l'égalité
de traitement avec les autres nations, notamment sur le plan des armements. Si
cette demande n'était pas satisfaite, l'Allemagne préférerait se retirer aussi
bien de la Conférence du Désarmement que de la Société des Nations.
    Cette mise en garde fut oubliée au milieu de la satisfaction
générale avec laquelle le monde occidental accueillit les paroles aussi
raisonnables qu'inattendues d'Hitler. Le Times , de Londres, convint que
la demande formulée par Hitler d'être traité sur le même pied que les autres pays
était « irréfutable ». Le Daily Herald , de Londres, organe officiel du
Parti travailliste, exigeait que l'on prît Hitler au mot. L'hebdomadaire
conservateur Spectator , de Londres, concluait qu'Hitler avait tendu la
main à Roosevelt et que ce geste apportait un nouvel espoir à un monde
tourmenté. A Washington, le porte-parole du président déclara à l'agence
officielle d'informations allemandes : « Le président a été enthousiasmé par la
façon dont Hitler a accepté ses propositions. »
    L'ardent dictateur nazi n'avait formulé aucune menace brutale,
comme tant de gens s'y attendaient, mais s'était montré, au contraire, tout
douceur et tout lumière. Le monde était enchanté. Et, au Reichstag, même les
députés socialistes, ceux qui n'étaient pas en prison ni en exil, votèrent tous
pour que l'assemblée approuvât à l'unanimité la déclaration de politique
étrangère d'Hitler.
    Mais l'avertissement d'Hitler n'était pas paroles en l'air et,
quand il apparut, au début d'octobre, que les Alliés demandaient huit ans pour
ramener leur armement au niveau de celui de l'Allemagne, il annonça
brutalement, le 14 octobre, que, puisqu'on lui refusait l'égalité des droits
avec les autres puissances de Genève, l'Allemagne se retirait immédiatement de
la Conférence du Désarmement et de la Société des Nations. Il prit en même
temps trois autres mesures : il prononça la dissolution du Reichstag, déclara
qu'il soumettrait sa décision de quitter Genève à un plébiscite national et
ordonna au général von Blomberg, le ministre de la Défense, de donner aux
forces armées des directives secrètes pour résister à une attaque armée si la
Société des Nations en venait à prendre des sanctions (25).
    Cette action précipitée révéla le peu de fondement du discours
conciliant qu'Hitler avait prononcé au printemps. Ce fut le premier risque pris
ouvertement par Hitler en matière de politique étrangère. Cela signifiait que,
désormais, l'Allemagne nazie entendait se réarmer au mépris de tout accord de
désarmement et du Traité de Versailles. C'était un risque calculé — lui aussi,
le premier d'une longue série — et les directives secrètes de Blomberg à
l'armée et à la marine, qui furent révélées à Nuremberg, montrent que non
seulement Hitler prenait le risque de sanctions possibles, mais que la position
de l'Allemagne aurait été désespérée si celles-ci avaient été prises [56] .
    A l'Ouest, contre la France, et à l'Est, contre la Pologne et
la Tchécoslovaquie, ces directives précisaient les lignes de défense que les
armées allemandes avaient pour consigne de « tenir le plus longtemps possible
». Il est évident, d'après les ordres de

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