Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
Vom Netzwerk:
Blomberg, que les généraux allemands
en tout cas ne nourrissaient aucune illusion sur la possibilité pour le Reich
de tenir ces lignes.
    Ce fut donc la première de nombreuses crises s'étendant sur une
période de trois ans — jusqu'au jour où les Allemands réoccupèrent la rive
gauche du Rhin démilitarisée en 1936 — période durant laquelle les Alliés
auraient pu décréter des sanctions, non pas parce qu'Hitler avait quitté la
Conférence du Désarmement et la Société des Nations, mais en raison des
violations des clauses du Traité de Versailles concernant le désarmement, dont
l'Allemagne s'était rendue coupable depuis au moins deux ans, avant donc
l'arrivée d'Hitler. Les Alliés, à cette époque, auraient pu facilement écraser
l'Allemagne, c'est là une certitude, et une telle action aurait signifié la fin
du Troisième Reich l'année même de sa naissance.
    Mais une partie du génie du petit caporal autrichien tenait à ce
que pendant longtemps il connut les dispositions de ses adversaires étrangers
avec une exactitude aussi extraordinaire qu'il avait su jauger les forces de
ses adversaires à l'intérieur. Dans cette crise, comme dans celles, plus
graves, qui devaient se succéder rapidement jusqu'en 1939, les Nations Alliées
victorieuses ne prirent aucune décision, étant trop divisées, trop endormies,
trop aveugles pour comprendre la nature et le sens de ce qui s'édifiait de
l'autre côté du Rhin. Les calculs d'Hitler, en l'occurrence, étaient éminemment
sains, comme ils l'avaient été et comme ils devaient l'être en ce qui
concernait son propre peuple.
    Il savait parfaitement ce que le peuple allemand répondrait à
l'occasion du plébiscite qu'il fixa — ainsi que de nouvelles élections au
Reichstag d'un parti unique, le Parti nazi — à la date du 12 novembre 1933, le
lendemain de l'anniversaire de l'armistice de 1918, journée sombre qui
éveillait encore de tristes souvenirs dans les mémoires allemandes.
    « Veillez, dit-il lors d'un meeting électoral à Breslau, le 4
novembre, veillez à ce que ce jour soit marqué plus tard dans l'histoire de
notre peuple comme un jour de salut et que l'on dise : un 11 novembre, le
peuple allemand a perdu son honneur; quinze ans plus tard vint un 12 novembre
où le peuple allemand se rendit son honneur. » A la veille du scrutin, le 11
novembre, le vénérable Hindenburg vint apporter son appui dans une allocution
radiodiffusée au pays ; « Montrez demain votre ferme unité nationale et votre
solidarité avec le gouvernement. Soutenez avec moi et avec le chancelier du
Reich le principe de l'égalité des droits et de la paix dans l'honneur, et
montrez au monde que nous nous sommes relevés et qu'avec l'aide de Dieu nous
maintiendrons l'unité allemande! »
    La réponse du peuple allemand, après quinze ans d'amertume et de
ressentiment contre les conséquences d'une guerre perdue, fut presque unanime.
96 pour 100 des électeurs inscrits votèrent et 95 pour 100 de ceux-ci
approuvèrent la décision prise par l'Allemagne de se retirer de Genève. Les
voix recueillies par la liste nazie unique pour le Reichstag (comprenant
Hugenberg et une demi-douzaine d'autres non nazis) obtint 92 pour 100 des
suffrages. Même au camp de concentration de Dachau, 2 154 sur 2 242 détenus
votèrent pour le gouvernement qui les avait incarcérés! Il est vrai que, dans
de nombreuses communautés, des menaces furent formulées contre ceux qui
s'abstiendraient ou qui voteraient mal; et, dans certains cas, on craignait que
quiconque votait contre le régime pût être reconnu et châtié. Même avec ces réserves,
le scrutin, dont le dépouillement en tout cas fut honnête, constituait une
victoire écrasante pour Adolf Hitler. Sans aucun doute, en défiant comme il
l'avait fait le monde extérieur, il avait gagné l'appui sans réserve du peuple
allemand.
    Trois jours après le plébiscite et les élections, Hitler
convoqua le nouvel ambassadeur de Pologne, Josef Lipski. A la fin de leur
entretien, un communiqué commun fut publié, qui stupéfia non seulement le
public allemand, mais le reste du monde. Les gouvernements polonais et allemand
étaient d'accord « pour discuter des questions concernant les deux pays au
moyen de négociations directes et pour renoncer à tout usage de la force dans
leurs relations pour la consolidation de la paix en Europe ».
    Plus encore que la France, la Pologne était aux yeux des
Allemands l'ennemie haïe et

Weitere Kostenlose Bücher