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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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hôtels, des brasseries et des lieux publics, la persécution des Juifs
temporairement arrêtée et le pays prit son aspect le plus sage. Jamais encore
on n'avait vu, dans des jeux précédents, une organisation aussi spectaculaire
et un tel déploiement de réjouissances. Gœring, Ribbentrop et Gœbbels donnèrent
des réceptions éblouissantes en l'honneur des visiteurs étrangers : la « Nuit
Italienne » du ministre de la Propagande, sur le Pfaueninsel, près de Wansee,
réunit plus de mille invités pour dîner dans un décor des Mille et Une Nuits .
Les visiteurs, surtout ceux qui venaient d'Angleterre et d'Amérique, furent
très impressionnés par ce qu'ils virent : un peuple apparemment heureux, sain,
uni sous Hitler... tableau très différent, dirent-ils, de celui que leur
avaient peint les correspondants de leurs journaux à Berlin.
    Et cependant, sous la surface, dissimulée aux touristes durant
ces splendides journées de fin d'été des Jeux olympiques de Berlin, ignorée de
la plupart des Allemands ou acceptée par eux avec une étonnante passivité, une
transformation dégradante de la vie allemande semblait se produire... aux yeux
d'un étranger tout au moins.
    Il n'y avait rien de caché, bien sûr, dans les lois décrétées
par Hitler contre les Juifs, ni dans la persécution, inspirée par le
gouvernement, de ce peuple infortuné. Les lois de Nuremberg du 15 septembre 1935 privaient les Juifs allemands de leurs droits civiques
et les réduisaient au rang de « sujets ». Elles interdisaient également le
mariage entre Juifs et Aryens, ainsi que les relations extra-maritales entre
eux, et elles n'autorisaient pas les Juifs à employer des domestiques aryennes
de moins de trente-cinq ans. En quelques années, treize décrets additionnels à
ces lois de Nuremberg allaient mettre les Juifs complètement hors la loi.
    Mais déjà, dès l'été de 1936, quand l'Allemagne, hôtesse des Jeux olympiques, enchantait les
visiteurs de l'Ouest, les Juifs avaient été exclus soit par la loi soit par la
terreur nazie — cette dernière précédant souvent la première — des emplois tant
publics que privés, dans une telle proportion que la moitié au moins d'entre
eux se trouvaient sans moyens d'existence. Dans la première année du Troisième
Reich, en 1933, ils avaient été exclus de toutes les fonctions officielles et
publiques, du journalisme, de la radio, de l'agriculture, de l'enseignement, du
théâtre, du cinéma; en 1934, on les mit à la porte de la Bourse, et, bien
qu'ils ne durent être légalement bannis du barreau, de la médecine ou des
affaires qu'en 1938, ils ne pouvaient pratiquement déjà plus pénétrer dans
aucun de ces domaines à la fin des quatre premières années du régime nazi.
    Qui plus est, on leur refusait non seulement la plupart des
commodités de l'existence, mais souvent aussi le nécessaire. Dans plus d'une
ville, il était difficile, sinon impossible, à un Juif d'acheter de quoi
manger. Il y avait, sur les portes de l'épicier, du boucher, du boulanger et du
crémier, des pancartes qui disaient : « Interdit aux Juifs. » Dans nombre
d'agglomérations, les Juifs ne pouvaient même pas se procurer de lait pour
leurs jeunes enfants. Les pharmaciens ne leur vendaient pas de médicaments. Les
hôtels refusaient de les loger pour la nuit. Et partout, où qu'ils aillent, il
y avait les pancartes injurieuses « Cette ville est strictement interdite aux
Juifs », ou « Les Juifs entrent ici à leurs risques et périls. » Sur une route
près de Ludwigshafen, à l'entrée d'un virage brusque, il y avait ce panneau «
Attention! Virage dangereux! Juifs, 120 à l'heure [63] ».
    Tel était le triste sort des Juifs vers l'époque où se
tinrent en Allemagne les Jeux olympiques. Ce n'était que le début d'une route
qui allait bientôt mener à leur extinction par le massacre.

LA PERSECUTION DES
EGLISES CHRETIENNES
    La guerre des nazis contre les Églises chrétiennes commença plus
modérément. Bien qu'Hitler, nominalement catholique, eût invectivé le
catholicisme politique dans Me in Kampf et attaqué les deux Églises chrétiennes
en les accusant de ne pas vouloir reconnaître le problème racial, il avait dit
dans son livre : « Un parti politique ne doit jamais... perdre de vue le fait
que, dans toute l'histoire passée, un parti purement politique n'a jamais
réussi à entraîner une réforme religieuse. » L'article 24 du programme du parti
demandait : « La liberté

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