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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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activité
qui régnait dans les usines d'armement, surtout dans celles de Krupp, le plus
gros fabricant de canons depuis trois quarts de siècle, ainsi qu'à l'I.G.
Farben, le grand trust de produits chimiques. Bien que les Alliés eussent
interdit à Krupp, depuis 1919, de fabriquer des armements, la société n'était
pas demeurée oisive. En 1942, alors que les armées allemandes occupaient la
majeure partie de l'Europe, Krupp pouvait déclarer avec orgueil : « Les
principes essentiels de l'armement et des modèles de tourelles destinés aux
tanks avaient été étudiés dès 1926.
    Parmi les canons utilisés en 1939-1941, les plus importants
étaient parfaitement au point dès 1933. » Les savants de l'I.G. Farben avaient
une première fois sauvé l'Allemagne du désastre pendant la première guerre
mondiale, grâce à l'invention d'un procédé permettant de fabriquer du nitrate
synthétique à partir de l'air, après que le blocus britannique eut empêché
l'arrivée normale des nitrates chiliens. Cette fois, le trust se donna pour
tâche de rendre l'Allemagne indépendante quant à la production de deux produits
indispensables à la conduite d'une guerre moderne, l'essence et le caoutchouc,
qui, tous deux, devaient être importés jusqu'alors. Le problème posé par la
fabrication de l'essence synthétique à partir du charbon avait d'ailleurs été
résolu par les savants de la société vers 1925. Après 1933, le gouvernement
nazi donna ordre à l'I.G. Farben d'augmenter la production de pétrole
synthétique, de manière à la porter à 300 000 tonnes par an en 1937.
    A cette époque, la compagnie avait également découvert le
procédé permettant de produire le caoutchouc synthétique à partir du charbon ou
autres produits que l'Allemagne possédait en quantités suffisantes, et une
première usine (l'ensemble prévu devait en comporter quatre), fut montée à
Schkopau pour produire sur une vaste échelle le buna, nom sous lequel on
désignait le caoutchouc synthétique. Au début de 1934, le Comité de Travail du
Conseil de Défense du Reich approuva un plan de mobilisation de quelque 240 000
machines pour la fabrication de guerre. A la fin de l'année, le réarmement dans
toutes ses phases était devenu si massif que, de toute évidence, il ne pourrait
plus être dissimulé aux puissances signataires du Traité de Versailles, qui,
déjà, se montraient soupçonneuses et inquiètes.
    Ces puissances, la Grande-Bretagne en tête, caressaient l'idée
de reconnaître le fait accompli , c'est-à-dire le réarmement allemand,
qui était loin d'être aussi secret que le supposait Hitler. Elles accorderaient
à Hitler l'égalité complète en matière d'armements, en échange de quoi
l'Allemagne s'associerait à un règlement général européen, qui comporterait un
Locarno avec l'Est, assurant ainsi aux pays d'Europe orientale, notamment à la
Russie, à la Pologne et à la Tchécoslovaquie, la sécurité dont jouissaient les
nations occidentales grâce au Traité de Locarno — et offrant, bien entendu, à
l'Allemagne, les mêmes garanties. En mai 1934, Sir John Simon, ministre des
Affaires étrangères de Grande-Bretagne, malheureusement aussi incapable de
comprendre la mentalité d'Adolf Hitler que devait l'être plus tard Neville
Chamberlain, proposa à l'Allemagne l'égalité des armements. Les Français, eux,
se montrèrent vivement hostiles à cette idée.
    Cependant, au début de février 1935, les gouvernements
britannique et français renouvelèrent conjointement des propositions en vue
d'un règlement général comportant l'égalité des armements et un Locarno
oriental. Un mois avant, le 13 janvier, les habitants de la Sarre avaient voté
en masse (477 000 voix contre 48 000) le retour au Reich de leur petit
territoire riche en charbon, et Hitler avait saisi cette occasion pour
proclamer publiquement que l'Allemagne n'avait plus de revendications
territoriales à faire valoir à l'ouest, ce qui impliquait l'abandon des
prétentions germaniques sur l'Alsace-Lorraine. Dans l'atmosphère d'optimisme et
de bonne volonté engendrée par le retour pacifique de la Sarre au Reich et par les
propos d'Hitler, les propositions anglo-françaises furent officiellement
soumises au chancelier au début de février 1935.
    La réponse qu'il donna le 14 février était assez vague — et, si
l'on se place à son point de vue, on comprend pourquoi. Il accueillait
favorablement un projet qui laisserait l'Allemagne

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