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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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Mais parmi les élus qui gouvernaient l'Allemagne ou qui
occupaient dans le Reich des positions-clefs, aucun doute ne pouvait subsister
sur les objectifs poursuivis par Hitler. Après quatre ans de gouvernement nazi,
au moment où la période « d'essai », comme l'appelait Hitler, touchait à sa
fin, Gœring qui, en septembre 1936, avait été chargé du plan de quatre ans
annonça sans ambages ce qui se préparait dans un discours secret adressé aux
industriels et aux hauts fonctionnaires de Berlin.
    La bataille que nous n'allons pas tarder à livrer, dit-il,
exige une capacité de production colossale. Aucune limitation du réarmement ne
peut être envisagée. Il n'y a d'autre perspective que la victoire ou la
destruction... Nous vivons en un temps où la bataille finale est en vue. Nous
sommes déjà au seuil de la mobilisation, déjà en guerre. La seule différence,
c'est que les coups de feu n'ont pas encore été tirés(43).
    Gœring formulait cet avertissement le 17 décembre 1936. Onze
mois plus tard, nous le verrons bientôt, Hitler prit la décision fatale et
inexorable de déclencher la guerre.

1937: « PAS DE SURPRISES »
    Dans sa harangue adressée aux robots du Reichstag le 30 janvier
1937, Hitler proclamait : « L'ère des soi-disant surprises est close. » Il est
de fait qu'il n'y eut pas de week-end à surprise en 1937 [75] .
Pour l'Allemagne, ce fut une année de consolidation et de nouveaux préparatifs
en vue de la réalisation des objectifs que le Führer allait enfin exposer en
novembre devant quelques-uns de ses grands chefs militaires.
    Ce fut une année consacrée à fabriquer des armements, à
entraîner les troupes, à expérimenter la nouvelle aviation en Espagne [76] ,
à développer la production d'essence et de caoutchouc synthétique, à consolider
l'Axe Rome-Berlin et à guetter les nouveaux points faibles qui pourraient être
découverts à Paris, à Londres et à Vienne.
    Pendant les premiers mois de 1937, Hitler envoya d'importants
émissaires à Rome pour cajoler Mussolini. Les Allemands s'étaient montrés
quelque peu inquiets de voir l'Italie flirter avec la Grande-Bretagne. Le 2
janvier, en effet, Ciano avait signé avec le gouvernement britannique un «
gentlemen's agreement » par lequel les deux pays reconnaissaient leurs mutuels
intérêts vitaux en Méditerranée. D'autre part, l'Allemagne se rendait compte
que la question autrichienne était toujours à Rome un sujet délicat.
    Quand Gœring vit le Duce le 15 janvier et lui signifia
brutalement le caractère inévitable d'un Anschluss avec l'Autriche, l'émotif
dictateur italien, d'après le récit de l'interprète allemand Paul Schmidt, fit
de la tête des signes de violente dénégation et l'ambassadeur von Hassell
informa Berlin que la déclaration de Gœring sur l'Autriche « avait été
froidement accueillie ». En juin, Neurath s'empressa d'assurer le Duce que
l'Allemagne resterait fidèle au pacte du 11 juillet avec l'Autriche. C'est
seulement au cas d'une tentative de restauration des Habsbourg que les
Allemands prendraient des mesures rigoureuses.
    Ainsi apaisé au sujet de l'Autriche et encore sous le coup de
l'opposition manifestée par la France et l'Angleterre contre presque toutes ses
ambitions — en Éthiopie, en Espagne, en Méditerranée — Mussolini accepta
l'invitation d'Hitler qui le priait de se rendre en Allemagne. Le 25 septembre,
accoutré d'un nouvel uniforme spécialement créé pour la circonstance, il franchit
les Alpes et pénétra à l'intérieur du Troisième Reich. Fêté et flatté comme un
héros vainqueur par Hitler et ses adjoints, Mussolini ne pouvait savoir qu'il
entreprenait là un fatal voyage, le premier des nombreux voyages qu'il fit aux
côtés d'Hitler et qui devaient provoquer un affaiblissement progressif de sa
position personnelle, avant d'aboutir à une fin désastreuse.
    Le but d'Hitler n'était pas d'engager de nouvelles conversations
diplomatiques avec son invité, mais de lui faire impression en déployant sous
ses yeux la force de l'Allemagne, misant ainsi sur le souci obsédant de
Mussolini d'attacher son sort à celui du vainqueur. Le Duce fut promené tambour
battant d'un bout à l'autre du Reich; il assista à des défilés de S.S. ou de
troupes, à des manœuvres de l'armée au Mecklembourg, il visita les usines
d'armement de la Ruhr où grondaient les machines.
    Le clou de la visite fut une grandiose cérémonie qui eut lieu le
28 septembre à Berlin et

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