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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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Blomberg, ministre de la Guerre et
commandant en chef des Forces armées, le colonel général baron von Fritsch,
commandant en chef de l'armée, l'amiral Raeder, commandant en chef de la
marine, le colonel général Gœring, commandant en chef de l'aviation, le baron von Neurath, ministre des Affaires étrangères, et le colonel Hossbach, adjoint militaire du Führer. Le
nom de Hossbach n'a pas été cité fréquemment dans ces
pages et ne le sera pas davantage par la suite. Mais, au crépuscule de cette
journée de novembre, le jeune colonel joua un rôle important. Il nota les
paroles d'Hitler et, cinq jours plus tard, il s'en servit pour rédiger un
rapport extrêmement secret, enregistrant ainsi pour la postérité (son compte
rendu figurait à Nuremberg parmi les documents saisis (48) un tournant décisif
dans l'histoire du Troisième Reich.
    La séance, ouverte à seize heures quinze, dura jusqu'à vingt
heures trente. Hitler prit presque continuellement la parole. Il commença par
préciser que les déclarations qu'il allait faire étaient le fruit « de mûres
réflexions et d'une expérience acquise au bout de quatre ans et demi d'exercice
du pouvoir ». Il accordait, dit-il, à ces déclarations une telle importance
qu'au cas où il viendrait à mourir elles devraient être considérées comme son
testament.
    Le but de la politique allemande, dit-il, consistait à assurer
la sécurité de la communauté raciale, à assurer son existence et à favoriser
son développement. C'était par conséquent une question d'espace vital ( Lebensraum ). Les Allemands,
spécifia-t-il, « avaient droit à un espace vital plus grand que celui des
autres peuples »... L'avenir de l'Allemagne dépendait donc entièrement de la
solution du problème posé par ce besoin d'espace [79] .
    Où trouver cet espace ? Non pas dans quelque lointaine colonie
d'Afrique ou d'Asie, mais au cœur de l'Europe, « dans le voisinage immédiat du
Reich ». La question se posait pour l'Allemagne sous la forme suivante : « Où
pouvait-elle obtenir le plus gros profit au moindre prix? »
    L'histoire de tous les temps (qu'il s'agisse de l'empire
romain ou de l'empire britannique) avait prouvé que l'expansion d'un peuple ne
peut être réalisée qu'en prenant des risques; les revers étaient inévitables.
Il n'y avait jamais eu... d'espaces sans possesseurs et il n'en existait pas
davantage aujourd'hui. C'est toujours contre un possesseur que surgit
l'assaillant.
    Deux pays « mus par la haine », déclara Hitler, barraient la
route à l'Allemagne : l'Angleterre et la France. Ces deux pays étaient hostiles
« à tout nouveau renforcement de la position de l'Allemagne ». Le Führer ne
croyait pas que l'Empire britannique fût « inébranlable ». Il découvrait même
en lui de nombreux points faibles, et il entreprit de les exposer en détail :
difficultés avec l'Irlande et les Indes, rivalité avec le Japon en
Extrême-Orient et avec l'Italien Méditerranée. La situation de la France,
estimait-il, « était plus favorable que celle de la Grande-Bretagne »... mais
la France allait se trouver en présence de difficultés politiques intérieures.
Néanmoins, la Grande-Bretagne, la France et la Russie devaient être considérées
« comme des facteurs de puissance dans nos calculs politiques ».
    Par conséquent :
    Le problème qui se posait pour l'Allemagne ne pouvait être
résolu qu'au moyen de la force, ce qui n'allait jamais sans risques. Si l'on
accepte comme base de l'exposé suivant le recours à la force, avec les risques
qu'il comporte, reste alors à répondre aux questions : quand et où ? Trois cas
étaient à envisager :
    Désireux de conserver l'authenticité du document original et les
termes exacts employés ou cités, j'ai décidé que mieux valait se garder
d'altérer ces comptes rendus en les transcrivant en discours direct à la
première personne ou en supprimant les guillemets. Dans ce dernier cas,
j'aurais eu l'air de me permettre de les paraphraser librement, alors qu'il
n'en était rien. Les rédacteurs des comptes rendus allemands ont surtout
modifié les temps des verbes, mettant le présent au passé et remplaçant, pour
les pronoms, la première personne par la troisième. Si l'on tient compte de ces
changements, aucune confusion ne sera, je crois, possible.

1er Cas : Période 1943-1945.
    A notre point de vue, à partir de cette date, la situation
ne pourrait qu'empirer. L'équipement de l'armée, de la marine, de

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