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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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historique doit maintenant parvenir à son terme, qui
devrait être depuis longtemps échu. Et je puis vous l'affirmer ici, monsieur
Schuschnigg : je suis absolument résolu à ce que cela cesse. Le Reich allemand
est l'une des grandes puissances et personne n'osera élever la voix s'il décide
de régler le problème de ses frontières.
    Choqué par cette algarade, le chancelier d'Autriche, calme et
réservé de nature, chercha à demeurer conciliant, sans toutefois lâcher pied.
Il ne partageait pas, dit-il, l'opinion de son hôte sur le rôle joué par
l'Autriche dans l'histoire de l'Allemagne. « La contribution de l'Autriche à ce
point de vue est considérable », affirma-t-il.
    Hitler :
Absolument zéro, je vous le dis, absolument zéro. Tout mouvement national a été
saboté par l'Autriche, tout au long de l'histoire; à vrai dire, ce sabotage a
constitué la principale activité des Habsbourg et de l'Église catholique [90] .
    Schuschnigg :
Cependant, monsieur le chancelier, il est de nombreux cas où l'apport
autrichien ne peut être retranché du tableau d'ensemble de la culture
allemande. Voyez, par exemple, un homme comme Beethoven...
    Hitler : Oh!
Beethoven? Permettez-moi de vous dire que Beethoven était originaire de
Basse-Rhénanie.
    Schuschnigg :
Oui, mais l'Autriche était son pays d'adoption, comme elle fut celui de tant
d'autres.
    Hitler : Si
l'on veut. Je vous répète, une fois de plus, que cela ne peut plus continuer.
Je suis chargé d'une mission historique et, cette mission, je la remplirai,
parce que la Providence m'a destiné à le faire... Quiconque ne me suivra pas se
verra écrasé... J'ai choisi la route la plus difficile qu'ait jamais prise un
Allemand, j'ai réalisé la plus grande tâche de l'histoire de l'Allemagne, la
plus grande qu'aucun Allemand n’ait jamais accomplie. Et non pas par la violence,
remarquez-le. Je suis porté par l'amour de mon peuple...
    Schuschnigg :
Je suis tout prêt à le croire, monsieur le chancelier.
    Au bout d'une heure, Schuschnigg demanda à son adversaire
d'énumérer ses griefs : « Dans la mesure du possible, nous ferons tout, dit-il,
pour supprimer les obstacles qui s'opposent à une meilleure compréhension entre
nous. »
    Hitler : C'est
ce que vous dites, monsieur Schuschnigg. Mais je vous affirme que je vais
résoudre ce prétendu problème autrichien d'une manière ou de l'autre.
    Il se lança alors dans une tirade contre l'Autriche, l'accusant
de fortifier sa frontière contre l'Allemagne, ce que Schuschnigg nia :
    Hitler :
Voyons, vous ne croyez vraiment pas que vous puissiez remuer une seule pierre
en Autriche sans que j'en sois instruit le lendemain, n'est-ce pas?... Je n'ai
qu'un ordre à donner et, en une seule nuit, tout votre ridicule mécanisme de
défense sera réduit en miettes. Vous ne croyez pas sérieusement que vous
pourriez m'arrêter, ne serait-ce que pendant une demi-heure, n'est-ce pas?...
Je voudrais beaucoup épargner un tel sort à l'Autriche, car, en pareil cas, il
y aurait du sang versé. A la suite de l'armée, mes S.A. et la légion
autrichienne entreraient en action, et nul ne pourrait retenir leur juste
vengeance — pas même moi.
    A la suite de ces menaces, Hitler, appelant toujours
grossièrement Schuschnigg par son nom au lieu de lui donner son titre, comme
l'exigeaient les usages diplomatiques, lui rappela que l'Autriche était isolée
en Europe et par conséquent impuissante.
    Hitler :
N'allez pas croire un seul instant qu'il se trouvera quelqu'un au monde pour se
mettre au travers de ma décision. L'Italie? Mussolini voit les choses du même
œil que moi... L'Angleterre? Elle ne lèvera pas un doigt en faveur de
l'Autriche... Et la France?
     « La France, poursuivit-il, aurait pu arrêter l'Allemagne en
Rhénanie et alors nous aurions été obligés de battre en retraite. Mais,
maintenant, il est trop tard pour la France. »
    Finalement il déclara :
    Je vous donne une fois de plus, mais c'est la dernière,
l'occasion d'en venir à un accord, monsieur Schuschnigg. Ou bien nous allons
trouver une solution tout de suite, ou bien les événements vont suivre leur
cours... Réfléchissez-y, monsieur Schuschnigg, réfléchissez bien. Je ne peux
attendre plus tard que cet après-midi.
    Quelles étaient exactement les intentions du chancelier
allemand? demanda Schuschnigg.
    « Nous pourrons en discuter cet après-midi », dit Hitler.
    Pendant le déjeuner Hitler parut « d'excellente humeur »,
remarqua

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