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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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ruses
employées, a été consigné par le Forschurtgsamt de Gœring (L'Institut
des Recherches), qui nota et transcrivit 27 conversations téléphoniques
provenant du bureau du feld-maréchal, à partir de deux heures quarante-cinq de
l'après-midi, le 11 mars. Les papiers furent découverts au ministère de l'Air
allemand après la guerre et constituent un document révélateur sur la façon
dont le sort de l'Autriche fut réglé, de Berlin, par téléphone, pendant ces
quelques heures décisives (24).
    Quand Seyss-Inquart appela pour la première fois Gœring au début
de l'après-midi, le feld-maréchal lui dit que l'annulation du plébiscite ne
suffisait pas et qu'il le rappellerait après avoir parlé à Hitler. Ce qu'il fit
vingt minutes après. Schuschnigg, ordonnait-il, devait donner sa démission, et
Seyss-Inquart serait nommé chancelier dans un délai de deux heures. Gœring
demandait en même temps à Seyss-Inquart « d'envoyer le télégramme au Führer comme il était convenu ». Première allusion à un
télégramme qui allait brusquement surgir au cours des événements dramatiques
prêts à se dérouler et qui serait utilisé par Hitler pour commettre une
supercherie par laquelle il tenterait de justifier son acte d'agression aux
yeux du peuple allemand et des ministères des Affaires étrangères des autres
pays.
    Wilhelm Keppler, agent spécial d'Hitler en
Autriche, arrivant dans l'après-midi de Berlin pour suppléer von Papen en
l'absence de ce dernier, avait montré à Seyss-Inquart le texte d'un télégramme
qu'il devait envoyer au Führer. Ce télégramme réclamait
l'envoi de troupes allemandes en Autriche pour y rétablir l'ordre. Dans son
témoignage écrit au procès de Nuremberg, Seyss-Inquart déclara qu'il refusa
d'envoyer ce télégramme, puisqu'il n'y avait pas de désordres dans le pays.
Keppler insista, lui affirma qu'il fallait absolument l'expédier et se
précipita à la Chancellerie autrichienne, où il eut le front de créer un comité
d'urgence avec Seyss-Inquart et Glaise-Horstenau.
    Comment Schuschnigg put-il permettre à des intrus et à des
traîtres de s'installer au siège du gouvernement dans un moment aussi critique,
voilà ce qui demeure incompréhensible, mais il le fit néanmoins. Plus tard, il
raconta que la Chancellerie offrait l'aspect « d'une ruche où les abeilles
auraient été dérangées ». Seyss-Inquart et Glaise-Horstenau y tenaient « une
cour » dans un coin et, « autour d'eux, c'étaient des allées et venues
incessantes de personnages à l'aspect bizarre ». Mais, selon toute apparence,
il ne vint même pas à l'idée du chancelier, trop courtois, et d'ailleurs plongé
pour lors dans une espèce d'hébétude, de les jeter dehors.
    Il s'était résolu à céder à la contrainte et à donner sa
démission. Encore enfermé dans son cabinet avec Seyss-Inquart, il avait appelé
Mussolini au téléphone, mais le Duce ne put être atteint tout de suite et,
quelques minutes plus tard, Schuschnigg annulait son appel. Il décida que « ce
serait du temps perdu » de demander le secours de Mussolini. Le condescendant
protecteur de l'Autriche l'abandonnait lui aussi à l'heure du besoin. Quelques
minutes plus tard, tandis que Schuschnigg discutait avec le président Miklas
pour lui faire accepter sa démission, un message arrivait du ministère des
Affaires étrangères : « Le gouvernement italien déclare que, dans les
conditions actuelles, il ne peut donner aucun conseil, au cas où il lui en
serait demandé un (25). »
    Le président Wilhelm Miklas était tenace et plein de droiture. A
son corps défendant, il accepta la démission de Schuschnigg, mais se refusa à
lui donner Seyss-Inquart pour successeur : « C'est tout à fait impossible,
dit-il, nous n'agirons pas sous la contrainte. » Il donna pour instructions à
Schuschnigg d'informer les Allemands que l'Autriche rejetait leur ultimatum
(26).
    Seyss-Inquart s'empressa de transmettre cette réponse à Gœring à
cinq heures trente du soir.
    Seyss-Inquart : Le président a accepté la démission de Schuschnigg. J'ai proposé qu'il
me confie le poste de chancelier... mais il préférerait un homme comme Ender...
    Gœring : Eh
bien, c'est impossible! En aucun cas! Il faut informer immédiatement le
président qu'il doit vous remettre les pouvoirs du chancelier fédéral et
accepter la composition du cabinet telle qu'elle a été décidée.
    La conversation fut alors interrompue. Seyss-Inquart

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