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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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divisionnaire
et se rendit en voiture avec lui auprès du Führer, qui lui déclara que l'armée
devait être prête à entrer en Autriche le samedi.
    Les généraux ne soulevèrent ni l'un ni l'autre la moindre
objection contre ce projet d'agression armée. Un seul point les inquiétait : la
difficulté d'improviser une action militaire dans un délai aussi bref. Revenu à
la Bendlerstrasse, Manstein se mit aussitôt à rédiger les ordres nécessaires. A
six heures du soir, il avait terminé, après cinq heures de travail. D'après le
journal de Jodl, dès six heures trente du soir, les ordres de mobilisation
étaient envoyés à trois corps d'armée et à l'aviation. Le lendemain 11 mars, à
deux heures du matin, Hitler promulguait la directive n° 1 en vue de
l'opération Otto. Telle était sa hâte qu'il oublia de la signer et que sa
signature n'y fut apposée qu'à une heure après midi.

Ultra-secret.
    1. Si d'autres mesures s'avèrent inutiles, j'ai l'intention
d'envahir l'Autriche par les armes, pour y établir un régime constitutionnel et
empêcher de nouvelles violences contre la population allemande.
    2. L'opération sera tout entière dirigée par moi...
    3. Les effectifs de l'armée et de l'aviation désignés pour
cette opération devront être prêts à envahir l'Autriche le 12 mars 1938, au
plus tard à minuit.
    L'attitude des troupes doit donner l'impression que nous ne
voulons pas faire la guerre à nos frères autrichiens... Par conséquent, toute
provocation doit être évitée. Cependant, toute résistance devra être brisée
impitoyablement par la force des armes (21).
    Quelques heures plus tard, Jodl lança de nouveaux ordres «
ultra-secrets » au nom du commandement suprême des forces armées.
    1. Les troupes tchécoslovaques ou les unités de la milice
qui pourraient être rencontrées en Autriche devront être considérées comme
hostiles.
    2. Les Italiens doivent être partout traités en amis,
Mussolini ayant déclaré qu'il ne s'intéressait pas à la solution de la question
autrichienne (22).
    Hitler s'était inquiété de l'attitude de Mussolini. Dans
l'après-midi du 10 mars, dès qu'il eut décidé l'invasion militaire de
l'Autriche, il avait envoyé à Rome en avion spécial le prince Philippe de
Hesse, porteur d'une lettre, datée du 11 mars, dans laquelle il informait le
Duce de l'opération qu'il envisageait et demandait l'accord du dictateur
italien. Cette lettre n'était qu'un tissu de mensonges en ce qui concernait son
attitude à l'égard de Schuschnigg et la situation en Autriche, qui,
affirmait-il au Duce, « était voisine de l'anarchie »; elle débutait par une
assertion si fausse qu'Hitler la fit supprimer quand la lettre fut publiée en
Allemagne par la suite [94] .
    Il déclarait en effet que l'Autriche et la Tchécoslovaquie
complotaient la restauration des Habsbourg et se préparaient « à lancer contre
l'Allemagne une masse d'au moins 20 millions d'hommes ». Il exposait ensuite
les conditions posées à Schuschnigg, « exigences plus que modérées »,
affirmait-il à Mussolini, et que pourtant Schuschnigg n'avait pas exécutées, et
il insistait sur le « caractère dérisoire » d'un « prétendu plébiscite ».
    Étant donné ma responsabilité en tant que Führer et
chancelier du Reich allemand, en ma qualité aussi de fils de ce pays, je ne
puis demeurer plus longtemps passif en présence des événements. Je suis
désormais résolu à rétablir la loi et l'ordre dans mon pays natal et à
permettre au peuple de décider de son destin selon son jugement, d'une manière
nette, claire et évidente. De quelque manière qu'un plébiscite ait lieu, je
désire donner solennellement à Votre Excellence, en sa qualité de Duce de
l'Italie fasciste, les assurances suivantes :
    1° Voyez uniquement dans cette décision une mesure de
légitime défense nationale et par conséquent une action que tout autre
accomplirait de la même manière à ma place, pour peu qu'il soit doué de
caractère. Vous aussi, Excellence, vous ne pourriez agir autrement si le sort
des Italiens était en jeu...
    2° Dans un moment critique pou l'Italie, je vous ai prouvé
la constance inébranlable de ma sympathie. Soyez assuré qu'à l'avenir mon
attitude à votre égard ne changera jamais.
    3° Quelles que soient les conséquences des événements à
venir, j'ai tracé une frontière bien déterminée entre l'Allemagne et la France
et j'en trace maintenant une, tout aussi déterminée,

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