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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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entre l'Italie et nous.
C'est le Brenner [95] ...
    Toujours amicalement à vous,
    Adolf Hitler (23).

L’EFFONDREMENT DE SCHUSCHNIGG
    Sans beaucoup se préoccuper de la fiévreuse agitation qui
régnait sur le territoire du Troisième Reich à la frontière autrichienne, le
docteur Schuschnigg alla se coucher le soir du 10 mars, fermement convaincu,
comme il l'a affirmé plus tard, que le plébiscite serait favorable à la cause
de l'Autriche et que les nazis ne constitueraient pas un obstacle formidable [96] .
Ce même soir, d'ailleurs, le docteur Seyss-Inquart l'avait assuré qu'il
soutiendrait le plébiscite, et même qu'il prononcerait à la radio un discours
favorable.
    Le vendredi 11 mars, à cinq heures trente du matin, le
chancelier d'Autriche fut éveillé par la sonnerie du téléphone placé sur sa
table de chevet. Le docteur Skubl, chef de la police autrichienne, était au
bout du fil. Les Allemands, dit-il, avaient fermé la frontière à Salzbourg. Le
trafic ferroviaire entre les deux pays était arrêté. On annonçait que des
troupes allemandes se concentraient à la frontière autrichienne.
    Dès six heures trente, Schuschnigg était en route pour son
bureau de la Ballhausplatz, mais il voulut s'arrêter d'abord à la cathédrale
Saint-Étienne. Là, dans la lumière grise du jour naissant, tandis qu'on
célébrait une messe matinale, il s'agitait nerveusement sur son siège, songeant
au message inquiétant du chef de la police : « Je n'en comprenais pas au juste
la signification, a-t-il dit depuis, je savais seulement qu'il amènerait des
changements. » Il contempla les cierges qui brûlaient devant la statue de
Notre-Dame du Perpétuel Secours. Jetant autour de lui un regard furtif, il fit
le signe de la croix, comme d'innombrables Viennois l'avaient fait autrefois
devant cette image, dans les heures de détresse.
    A la Chancellerie, le calme régnait. Pendant la nuit, il n'était
même pas arrivé de dépêches inquiétantes émanant de diplomates autrichiens à
l'étranger. Schuschnigg appela au téléphone le siège de la police et demanda
que, par mesure de précaution, un cordon de police fût placé autour de la Ville
intérieure et des bâtiments officiels. Il convoqua également ses collègues du
cabinet. Seul Seyss-Inquart ne parut pas. Schuschnigg ne put le découvrir nulle
part. En fait, le ministre nazi se trouvait à l'aéroport de Vienne. Von Papen, appelé sans explication à Berlin la veille au soir,
avait pris un avion spécial à six heures du matin et Seyss-Inquart était allé
le saluer au départ. Maintenant le Quisling n° 1
attendait le Quisling n° 2, Glaise-Horstenau, lui
aussi ministre du cabinet Schuschnigg, et, comme Seyss-Inquart, déjà engagé
très loin sur le chemin de la trahison. Celui-ci devait arriver de Berlin
porteur des ordres d'Hitler sur la conduite à suivre au sujet du plébiscite.
    Hitler exigeait qu'il fût contremandé. A dix heures du matin,
ses ordres furent communiqués à Schuschnigg par les deux ministres, qui
l'informèrent en même temps qu'Hitler était furieux. Après avoir délibéré
pendant plusieurs heures avec le président Miklas, ses collègues du cabinet et
le docteur Skubl, Schuschnigg consentit à annuler le plébiscite. Le chef de la
police lui avait avoué, non sans hésitation, que le gouvernement ne pouvait
plus compter sur la police, littéralement farcie d'éléments nazis, réintégrés à
la suite de l'ultimatum de Berchtesgaden. D'autre part, Schuschnigg était sûr
que l'armée et la milice du Front patriotique — le parti autrichien officiel —
se battraient. Mais, à ce moment critique, Schuschnigg décida — il a d'ailleurs
écrit que, depuis longtemps, sa décision était prise à ce sujet — de n'opposer
aucune résistance à Hitler s'il fallait pour cela verser le sang allemand.
Hitler, pour sa part, y était tout à fait résolu mais Schuschnigg reculait
devant cette seule perspective.
    A deux heures de l'après-midi, il fit venir Seyss-Inquart pour
lui annoncer qu'il annulait le plébiscite. L'aimable Judas s'en fut aussitôt
téléphoner à Berlin pour mettre Gœring au courant. Mais, dans l'esprit des
nazis, la première concession faite par un adversaire venu à composition devait
rapidement en entraîner une nouvelle. Hitler et Gœring multiplièrent sans plus
tarder leurs exigences. Par une ironie vraiment singulière, le compte rendu,
minute par minute, des transactions qui suivirent, des menaces et des

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