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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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bonnes ». Le 10 mars, après avoir longuement conféré
avec Lord Halifax, Ribbentrop fit savoir directement à Hitler quelle serait
l'attitude de la Grande-Bretagne « si la question autrichienne ne pouvait être
réglée de façon pacifique ». Il était foncièrement convaincu, d'après ses
conversations de Londres, « que l'Angleterre ne ferait rien en ce qui
concernait l'Autriche (33) ».
    Le vendredi 11 mars, Ribbentrop déjeunait à Downing Street avec
le Premier ministre et ses collaborateurs, quand survint un envoyé du Foreign
Office, porteur d'un message urgent pour Chamberlain : c'était l'annonce de
l'invasion de l'Autriche. Quelques minutes plus tôt, Chamberlain avait prié
Ribbentrop d'assurer le Führer de « son désir sincère et de sa ferme résolution
d'améliorer les relations germano-britanniques en dissipant tout malentendu ».
Au reçu des bouleversantes nouvelles de Vienne, les hommes d'État passèrent
dans le bureau du Premier Ministre, où Chamberlain lut au ministre des Affaires
étrangères allemand, fort gêné, deux télégrammes dans lesquels la légation britannique
à Vienne lui annonçait l'ultimatum hitlérien : « La discussion, rapporta
Ribbentrop à Hitler, se déroula dans une atmosphère tendue, et Lord Halifax,
habituellement impassible, était plus surexcité que Chamberlain, qui, du moins
en apparence, demeurait calme et gardait la tête froide. » Ribbentrop exprima
des doutes sur « la véracité de ces rapports », ce qui semble avoir apaisé ses
hôtes britanniques, car, dit-il, « nous avons pris congé
de façon très aimable et Halifax lui-même avait retrouvé sa sérénité (34) [101] ».
    Au reçu des dépêches de Vienne, Chamberlain donna pour
instructions à Henderson, son ambassadeur à Berlin, de rédiger à l'intention de
von Neurath, qui faisait fonction de ministre des Affaires étrangères, une note
dans laquelle il déclarait que, si la nouvelle de l'ultimatum allemand à
l'Autriche était exacte, « le gouvernement de Sa Majesté croyait devoir élever
une protestation dans les termes les plus énergiques (35) ». Mais Hitler se
souciait peu d'une protestation diplomatique officielle survenant à une heure
aussi tardive. Le lendemain 12 mars, alors que les troupes allemandes
déferlaient sur l'Autriche, Neurath envoya à Londres un e réponse
dédaigneuse (36). Les relations austro-allemandes, déclarait-il, concernaient
uniquement le peuple allemand et non pas le gouvernement britannique, et il
répétait les allégations mensongères selon lesquelles l'Allemagne n'avait pas
adressé d'ultimatum à l'Autriche; si elle avait fait franchir la frontière à
ses troupes, c'était pour répondre aux appels « urgents » du nouveau
gouvernement autrichien. Et il rappelait à l'ambassadeur britannique le
télégramme « déjà publié dans la presse allemande [102] ».
    La seule question qui inquiétât sérieusement Hitler au soir du
11 mars, c'était de savoir quelle serait la réaction de Mussolini à la suite de
son acte d'agression [103] ,
mais on se demandait aussi avec anxiété à Berlin ce qu'allait faire la
Tchécoslovaquie.
    L'infatigable Gœring eut tôt fait de tirer les choses au clair.
Si occupé qu'il fût au téléphone à diriger le coup de force de Vienne, il
s'arrangea pour s'esquiver pendant la soirée afin de se rendre à la Haus der
Flieger, où il recevait officiellement un millier de hauts fonctionnaires et de
diplomates, devant qui l'orchestre, les chanteurs et le corps de ballet de
l'Opéra donnaient une représentation éblouissante. Quand le ministre de
Tchécoslovaquie à Berlin, le docteur Mastny, arriva au gala, il fut aussitôt
pris à part par le feld-maréchal, comme toujours couvert de décorations, qui
lui donna sa parole d'honneur que la Tchécoslovaquie n'avait rien à craindre de
la part de l'Allemagne : l'entrée des troupes du Reich en Autriche était,
dit-il, « uniquement une affaire de famille », et Hitler souhaitait améliorer
ses relations avec Prague. En retour, il demandait l'assurance que les Tchèques
ne mobiliseraient pas. Quittant la réception, le docteur Mastny s'en fut
téléphoner à son ministre des Affaires étrangères à Prague, puis revint dans la
salle pour dire à Goering que son pays ne mobilisait pas et que la
Tchécoslovaquie n'avait aucune intention de se mêler des événements d'Autriche.
Gœring, soulagé, renouvela ses assurances, ajoutant qu'il était autorisé à les
appuyer par la

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