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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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d'un Anschluss complet (39) ».
    Stuckart soumit ce projet au gouvernement autrichien nouvellement
formé à Vienne, le dimanche 13 mars, le jour où aurait dû avoir lieu le
plébiscite. Comme nous l'avons vu, le président Miklas refusa de le signer,
mais Seyss-Inquart, qui avait assumé les pouvoirs de président, le signa bien
entendu et, tard dans la soirée, revint à Linz en avion pour présenter au
Führer ce document, où était proclamée la fin de l'Autriche et qui débutait par
ces mots : « L'Autriche est une province du Reich allemand. »
    Hitler versa des larmes de joie, a raconté plus tard Seyss-Inquart
(40). La prétendue loi d'Anschluss fut également promulguée le même jour à Linz
par le gouvernement allemand et signée par Hitler, Goering, Ribbentrop, Frick
et Hess. Elle prévoyait pour le 10 avril « un plébiscite libre et secret », par
lequel les Autrichiens pourraient décider « la question de leur réunion avec le
Reich allemand ». Les Allemands du Reich, annonça Hitler le 18 mars, devraient
aussi se prononcer par plébiscite sur l'Anschluss et ils auraient en même temps
à élire de nouveaux députés au Reichstag.
    C'est seulement dans l'après-midi du lundi 14 mars qu'Hitler fit
son entrée triomphale à Vienne, où il avait vécu si longtemps en vagabond.
Cette entrée avait été retardée par deux événements imprévus. Malgré la joie
délirante manifestée par les Autrichiens à la perspective de voir le Führer
dans la capitale, Himmler demanda un jour de plus pour mettre au point les
mesures de sécurité. Déjà il procédait à l'arrestation de plusieurs milliers de
personnes « douteuses ». En quelques semaines, leur nombre atteindrait, à
Vienne seulement, 79000.
    D'autre part, les fameuses panzer divisions étaient tombées en
panne, longtemps avant d'arriver en vue des collines de Vienne. Selon Jodl,
environ 70 pour 100 des véhicules blindés furent immobilisés sur la route de
Salzbourg et Passau à Vienne, bien que le général Guderian, qui commandait les
panzers, ait soutenu par la suite que 30 pour 100 seulement de ses troupes
furent ainsi bloquées. De toute manière, Hitler se montra furieux de ce retard.
Il quitta Vienne dès le lendemain après avoir passé la nuit à l'Hôtel
Impérial.
    Pourtant, ce retour triomphal dans l'ancienne capitale
impériale, qui l'avait autrefois rejeté et condamné à mener une vie de
clochard, affamé et misérable, et qui maintenant l'acclamait avec une si folle
allégresse, ne pouvait manquer de le remplir de joie et d'orgueil. Von Papen,
qui se trouvait toujours partout, accouru en avion à Vienne pour prendre part
aux réjouissances, trouva Hitler dans la tribune élevée en face de la Hofburg,
l'ancien palais des Habsbourg : « Il était proprement en extase, a-t-il écrit
plus tard, je ne puis trouver d'autres mots pour le décrire [104] .
»
    Il demeura presque continuellement dans cet état pendant les
quatre semaines suivantes, au cours desquelles il traversa l'Allemagne et
l'Autriche d'un bout à l'autre, fouettant la ferveur publique, dans le but
d'obtenir un vote massif de Ja en faveur de l'Anschluss. Mais, dans ses
discours véhéments, il ne laissait jamais échapper une occasion de vilipender
Schuschnigg ou de répéter les mensonges déjà tant rabâchés, sur la façon dont
s'était accompli l'Anschluss. Dans son adresse au Reichstag, le 18 mars, il
affirma que Schuschnigg avait « failli à sa parole » en tentant de recourir à «
un plébiscite truqué », et il ajouta qu'il fallait être « fou et aveugle » pour
se conduire de la sorte. Le 25 mars, à Kœnigsberg, le « plébiscite truqué »
était devenu dans l'esprit d'Hitler « une comédie ridicule ». On avait
découvert des lettres, affirmait-il, prouvant que Schuschnigg l'avait
volontairement abusé en cherchant à atermoyer, à retarder la signature des
accords de Berchtesgaden jusqu'au jour où les circonstances lui auraient semblé
plus propices pour soulever les pays étrangers contre l'Allemagne.
    A Kœnigsberg également, Hitler répondit aux accusations de la
presse étrangère, qui lui faisait grief d'avoir eu recours à la force brutale
et proclamé abusivement l'Anschluss, sans même attendre le résultat du
plébiscite.
    Certains journaux étrangers ont prétendu que nous nous
sommes abattus sur l'Autriche en employant des méthodes brutales. Tout ce que
je puis dire, c'est que, même, dans la mort, ces gens-là ne peuvent

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