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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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étroit avec le colonel
Oster et son chef à l'Abwehr, l'amiral Canaris, qui s'efforçait de le tenir au
courant des initiatives politiques d'Hitler et lui fournissait des informations
en provenance de l'étranger. Les conspirateurs, nous l'avons vu, avaient averti
Londres qu'Hitler était résolu à attaquer la Tchécoslovaquie à la fin de
septembre et avaient demandé instamment au gouvernement britannique de préciser
sa position et de faire savoir, sans équivoque possible, que la Grande-Bretagne
se rangerait aux côtés de la France et répondrait à l'agression allemande par
la force armée.
    Pendant plusieurs mois, le général von Witzleben, qui commandait
le district militaire de Berlin, et qui aurait à fournir la majeure partie des
troupes pour l'exécution du complot, s'était montré hésitant. Il soupçonnait en
effet Londres et Paris d'avoir décidé en secret de laisser le champ libre à
Hitler dans l'est et, par conséquent, de n'avoir aucune intention de faire la
guerre pour soutenir la Tchécoslovaquie — point de vue partagé par plusieurs
autres généraux et qu'Hitler et Ribbentrop avaient tout fait pour appuyer.
    Si tel était le cas, un complot destiné à renverser Hitler
n'avait plus aucun sens pour des généraux comme Witzleben et Halder. Car, à
cette époque, s'ils voulaient se débarrasser du Führer, c'était uniquement afin
d'éviter une guerre européenne que l'Allemagne n'avait aucune chance de gagner.
S'il n'y avait réellement aucun risque de voir éclater un conflit généralisé,
si Chamberlain accordait à Hitler tout ce qu'il voulait en Tchécoslovaquie sans
faire la guerre, alors ils ne voyaient pas l'utilité de fomenter une révolte.
    Pour convaincre les généraux Halder et von Witzleben que la
Grande-Bretagne et la France étaient vraiment décidées à agir, Oster et
Gisevius leur firent rencontrer le docteur Schacht. En dehors du prestige dont
il jouissait auprès des chefs militaires, qui voyaient en lui le grand
financier du réarmement allemand, actuellement encore membre du cabinet, il
était considéré comme Erich Kordt, chef du secrétariat de Ribbentrop aux
Affaires étrangères, prit aussi une part importante au complot et survécut à la
guerre. A Nuremberg, il rédigea sur les événements de septembre 1938 un long
mémorandum que j'ai pu compulser un spécialiste des affaires britanniques. Schacht
leur assura que les Britanniques se battraient si Hitler avait recours aux
armes pour venir à bout des Tchèques.
    Les nouvelles reçues par Erich Kordt, l'un des conspirateurs,
aux Affaires étrangères allemandes, tard dans la nuit du 13 septembre, et selon
lesquelles Chamberlain proposait avec insistance « de venir immédiatement par
la voie des airs » pour chercher avec Hitler une solution pacifique de la crise
tchèque, avait jeté la consternation dans le camp des conspirateurs. Ils
comptaient qu'Hitler reviendrait à Berlin le 14, à l'issue du congrès de
Nuremberg et, d'après Kordt, ils avaient projeté de déclencher le putsch ce
jour-là ou le lendemain. Mais le Führer ne regagna pas la capitale [129] .
Il se rendit à Munich, d'où, le 14, il partit pour Berchtesgaden, où il
attendit la visite du Premier Ministre britannique, qui devait arriver le
lendemain.
    Les conspirateurs avaient le sentiment que leurs espoirs étaient
réduits à néant. Il y avait deux raisons à cela. D'abord, leurs plans ne
pouvaient être mis à exécution que si Hitler se trouvait à Berlin et ils
avaient cru qu'il y rentrerait sans tarder, puisque le congrès de Nuremberg
n'avait fait qu'envenimer la crise tchèque. En second lieu, si certains des
conspirateurs s'imaginaient avec complaisance (comme d'ailleurs le peuple
britannique) que Chamberlain volait vers Berchtesgaden pour conseiller à Hitler
de ne pas se méprendre, comme l'avait fait Guillaume II en 1914, sur les
intentions de la Grande-Bretagne en cas d'agression allemande, Kordt, lui, savait
à quoi s'en tenir là-dessus. Il avait vu le texte du message urgent de
Chamberlain, expliquant à Hitler qu'il désirait le voir « afin d'essayer de
trouver une solution pacifique ». Il avait lu aussi, ce jour-là, le télégramme
où son frère Theodor Kordt, conseiller de l'ambassade d'Allemagne à Londres,
confiait à ses chefs que le Premier ministre était prêt à faire les plus larges
concessions pour satisfaire les exigences d'Hitler relatives aux Sudètes [130] .
     « Tout cela, a dit Kordt, ne pouvait

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