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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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réserve. Il déclara à Halder et à Witzleber qu'il tenait à passer d'abord à la Chancellerie du Führer pour se rendre compte par lui-même si les généraux
avaient jugé correctement la situation. Witzleben, nous
dit Givesius, retourna en toute hâte à son quartier général militaire.
    « Givesius, s'écria-t-il très ému, le moment est venu! »
    Ce même jour, à onze heures du matin, le téléphone sonna sur le
bureau de Kordt, aux Affaires étrangères. Ciano appelait de Rome et désirait
parler de toute urgence au ministre. Mais Ribbentrop était à la Chancellerie du Reich, aussi le ministre des Affaires étrangères italien
demanda-t-il à être mis en  communication avec son ambassadeur, Bernardo
Attolico. Les Allemands restèrent à l'écoute et enregistrèrent l'appel. On sut
alors que c'était Mussolini et non son gendre qui avait quelque chose à dire :
    Mussolini : Ici le Duce. M'entendez-vous bien?
    Attolico : Oui, je vous entends.
    Mussolini : Demandez immédiatement audience au chancelier.
Dites-lui que le gouvernement britannique m'a fait demander par Lord Perth [131] d'intervenir en médiateur dans la question des Sudètes. Le point sur lequel
porte le désaccord est d'une importance minime. Dites au chancelier que nous
sommes derrière lui, moi et l'Italie fasciste. C'est à lui de prendre une
décision. Mais dites-lui qu'à mon avis il faut accepter la proposition. Vous
m'entendez?
    Attolico : Oui, je vous entends.
    Mussolini : Faites vite (71)!
    Hors d'haleine, le visage cramoisi d'émotion (comme le remarqua
l'interprète, le docteur Schmidt), l'ambassadeur Attolico arriva à la
Chancellerie pour découvrir que l'ambassadeur de France, M. François-Poncet,
était déjà enfermé avec Hitler. Ce n'était pas sans peine que M.
François-Poncet avait obtenu accès auprès du Führer. Très tard la veille au
soir, le ministre des Affaires étrangères français, Georges Bonnet, qui était
maintenant résolu à enchérir sur Chamberlain, avait téléphoné à son ambassadeur
à Berlin, lui donnant pour instructions de voir Hitler le plus tôt possible, et
de lui soumettre au sujet de l'annexion des Sudètes une proposition française
qui allait beaucoup plus loin que le projet britannique. Alors que la
proposition de Chamberlain remise à Hitler à onze heures du matin, le 27
septembre, envisageait pour le 1er octobre l'occupation de la zone 1 du pays
des Sudètes, simple occupation symbolique d'une petite enclave — les Français
proposaient maintenant le transfert à l'Allemagne de trois vastes zones
comprenant la majeure partie du territoire contesté, et cela dès le 1eroctobre.
    L'offre était tentante, mais l'ambassadeur de France rencontra
de grandes difficultés quand il s'agit de la transmettre à Hitler. A huit
heures du matin, le 28 septembre, il demanda audience au chancelier par
téléphone, et à dix heures, n'ayant pas de réponse, il envoya son attaché militaire
à l'état-major de la Reichswehr pour informer les généraux allemands de la
démarche dont il était chargé, mais qu'il n'avait pas encore été en mesure de
faire. Il s'assura le concours de l'ambassadeur britannique, Sir Neville
Henderson, trop heureux de rendre service à quiconque pouvait contribuer à
éviter la guerre — à quelque prix que ce fût — puis il téléphona à Gœring, et
le feld-maréchal lui promit d'essayer d'obtenir le rendez-vous souhaité.
Henderson essayait d'ailleurs d'en obtenir un pour lui-même, car il avait pour
instructions de présenter à Hitler un ultime message personnel du Premier
ministre, celui que Chamberlain avait rédigé la veille au soir [132] ,
pour assurer à Hitler qu'il pouvait obtenir tout ce qu'il voulait « sans faire
la guerre et sans délai » et lui proposer la réunion d'une conférence des
Puissances chargée de régler les détails (72).
    Hitler reçut M. François-Poncet à onze heures quinze du matin.
L'ambassadeur le trouva nerveux et tendu. Brandissant une carte qu'il avait
dessinée à la hâte, où se détachaient les grands morceaux de territoire
tchécoslovaque que le principal allié de la Tchécoslovaquie était maintenant
prêt à offrir à Hitler sur un plateau, l'ambassadeur pressa le Führer d'accepter les propositions françaises, et d'épargner
la guerre à l'Europe. En dépit des objections soulevées par Ribbentrop, que
François-Poncet « rabroua vertement », Hitler parut impressionné — surtout,
comme le note le docteur Schacht,

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