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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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efforcé en même temps de favoriser la culture et
l'éducation de notre peuple.
    J'ai réussi à réintégrer jusqu'au dernier dans des travaux
de production utile 7 millions de chômeurs... Je n'ai pas seulement uni
politiquement le peuple allemand mais je l'ai aussi armé, et j'ai encore tenté
d'effacer, page par page, ce traité qui constitue dans ses 448 articles l'acte
de violence le plus odieux qui ait jamais été commis contre des peuples et des
hommes. J'ai rendu au Reich les provinces qui nous ont été arrachées en 1919.
J'ai ramené dans leur patrie des millions d'Allemands indiciblement malheureux
que l'on nous avait ravis... Tout cela, je l'ai fait, monsieur Roosevelt, sans
verser de sang et sans imposer pour cela, à mon peuple et à d'autres, les
souffrances de la guerre...
    Vous, monsieur Roosevelt, vous avez comparativement la
tâche plus facile. En 1933, lorsque je suis devenu chancelier du Reich, vous
êtes devenu président des Etats-Unis. Vous avez été ainsi placé, dès le premier
instant, à la tête d'un des plus grands et des plus riches pays du monde...
Vous pouvez, dès lors, trouver le temps et le loisir, grâce à vos conditions de
vie, de vous occuper de problèmes universels... Vos préoccupations et vos
initiatives peuvent englober un beaucoup plus grand et beaucoup plus vaste
espace que les miennes; car mon monde à moi, monsieur Roosevelt, celui dans
lequel la Providence m'a placé et pour lequel j'ai donc l'obligation de
travailler, ce monde-là, malheureusement, est beaucoup plus étroit. Il
n'englobe que mon peuple. Mais je crois que c'est dans cette sphère que je puis
encore le mieux servir la cause qui nous tient tous au cœur : celle de la
justice, de la prospérité, du progrès et de la paix de la communauté humaine
tout entière.
    Pour les Allemands, ce morceau d'éloquence représenta le
chef-d'œuvre d'Hitler. Mais, à l'inverse de ce qui s'était passé pour beaucoup
d'autres discours, quiconque sortait des frontières du Reich pouvait facilement
se rendre compte qu'à l'étranger le discours au Reichstag ne faisait pas
illusion aux peuples ni aux gouvernements. Contrairement aux Allemands, ceux-ci
se retrouvaient très bien dans ce labyrinthe de mensonges. Et ils
s'apercevaient que, malgré sa magistrale éloquence, le Führer, tout en marquant
des points aux dépens de Roosevelt, n'avait pas vraiment répondu à la question
essentielle du président : en avait-il fini avec les agressions ? Avait-il
l'intention d'attaquer la Pologne?
    En se retirant pour l'été dans sa retraite montagneuse de
Berchtesgaden, Hitler ne réagit pas publiquement à la réponse que lui fournit
le 5 mai la Pologne dans une allocution prononcée au parlement par le colonel
Beck, et dans un mémorandum officiel qui fut remis à l'Allemagne à cette date.
La déclaration polonaise et le discours de Beck constituèrent une réponse
digne, conciliatrice, mais pleine de fermeté.
    Il est clair, y lisait-on, que des négociations dans
lesquelles un État formule des exigences alors que l'autre se voit obligé
d'accepter ces dernières sans changements ni réserves ne constituent pas des
négociations.

L’INTERVENTION DE LA RUSSIE (I)
    Dans son discours du 28 avril, Hitler avait omis d'attaquer,
comme de coutume, l'Union Soviétique. Pas un mot n'y concernait la Russie. Le
colonel Beck, dans sa réponse, avait mentionné « diverses autres allusions »
faites par l'Allemagne « qui allaient bien au-delà des sujets de discussion »
et se réservait le droit de « revenir sur cette question en cas de nécessité »
— référence voilée mais évidente aux efforts antérieurs de l'Allemagne en vue
de persuader la Pologne de se joindre au pacte anti-Komintern dirigé contre la
Russie. Bien que, comme Chamberlain, Beck ne fût au courant de rien, ces menées
antirusses n'avaient plus cours. Des idées nouvelles commençaient de germer à
Berlin et à Moscou.
    Il est difficile de déterminer exactement quand furent
accomplis, dans les deux capitales, les premiers pas vers une entente entre
l'Allemagne nazie et l'Union Soviétique, dont les répercussions dans le monde
devaient être si graves. C'est au 3 octobre 1938, quatre jours après Munich,
qu'il faut remonter, ainsi qu'on l'a déjà noté, pour déceler le premier indice
d'un changement dans la direction du vent, lorsque le conseiller de l'ambassade
d'Allemagne à Moscou informa Berlin que Staline ne manquerait pas de tirer
certaines

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